6 balises déployées, 8 prélèvements de peau, une douzaine de photos de caudales et de nombreux enregistrements de chant des mâles. Voici le bilan très positif de Megara 4. MEGARA 4 :
un succès ! Maintenir ou améliorer les conditions d’accueil pour les populations de mammifères marins To maintain or improve local conditions for marine mammal populations Réserve Naturelle SAINT MARTIN Démarrée en 2014, la mission scientifique MEGARA de suivi des baleines à bosse a organisé sa quatrième édition du 16 au 30 mars 2019, dans les eaux de Sint Maarten, Anguilla, Saint- Barth, Saba et Saint-Eustache, après autorisation des autorités de ces îles. L’objectif reste de développer une meilleure compréhension de la biologie des baleines à bosse caribéennes, notamment par le déploiement de balises Argos, le prélèvement de biopsies cutanées, l’enregistrement des chants des mâles et les photos de nageoires caudales pour l’identification individuelle. Financées par la Réserve naturelle, l’association Megaptera, l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barth et les compagnies Nagico et Teria, pas moins de 6 balises ont été implantées dans le tissu graisseux d’autant de baleines à bosse et 4 d’entre elles permettent aujourd’hui de suivre par satellite les déplacements de ces majestueux mammifères. On sait ainsi qu’un individu a mis le cap sur l’Amérique du Nord, qu’un autre se dirige vers l’Europe, mais aussi que deux femelles accompagnées de leur baleineau se déplacent entre les îles environnantes, peutêtre en attendant que leur progéniture grandisse, avant d’entamer la longue migration vers les zones estivales d’alimentation dans le nord de l’Atlantique.
Également, huit prélèvements de peau vont donner lieu à des analyses génétiques, qui révèleront le sexe de ces animaux et seront comparées aux connaissances déjà acquises et centralisées à l’Université néerlandaise de Groningen, qui tendent à démontrer que les baleines “saint-martinoises” sont proches du type génétique des baleines du Cap Vert. Une douzaine de photos de nageoires caudales, dont les caractéristiques signent l’identité de chaque baleine à bosse, vont venir enrichir le catalogue créé en 2014 par la Réserve et seront partagées avec les catalogues existants, dans la Caraïbe, mais aussi aux États-Unis, au Canada, en Islande, en Norvège, grâce à l’appui de l’OMMAG (Observatoire des mammifères marins de l’archipel guadeloupéen). Quant aux chants des mâles, destinés à séduire les femelles, ils différent comme chaque année des saisons précédentes. Il est possible d’en écouter un échantillon sur la page facebook de la Réserve. La mission s’est déroulée à bord du Contender et du semi-rigide de la Réserve, équipé d’une tourelle depuis laquelle Mikkel Villum Jensen, taggueur professionnel, a déployé les balises et l’équipe de la Réserve pratiqué les prélèvements. Un catamaran a servi de base logistique pendant ces opérations. Malgré des conditions de mer médiocres, environ 4 groupes de baleines à bosse ont pu être observés chaque jour et ont donné lieu à de belles images aériennes depuis un drone. L’équipe de la Réserve naturelle de Saint-Martin ; Michel Vély, spécialiste des mammifères marins et président de l’association Megaptera ; Steeve Ruillet, membre de Megaptera ; l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barth, des représentants du sanctuaire Agoa et du projet européen Cariman, ainsi que plusieurs journalistes ont participé à cette belle aventure de partage de connaissances et d’amitié.;