Le nettoyage et la réparation des dégâts provoqués par Irma sur les sites du Conservatoire du littoral ont donné lieu à un plan stratégique, qui se décompose en quatre grandes actions financées par l’Agence Française de la Biodiversité à hauteur de 80%, par l’Etat dans le cadre de la reconstruction post-cyclone (phase de nettoyage des sites) et sur les fonds propres du Conservatoire.
Photos aériennes
La première manoeuvre a consisté à prendre des photos aériennes à l’aide d’un drone, tout particulièrement au-dessus des étangs, afin d’identifier l’impact sur la mangrove, de vérifier l’état des exutoires et de repérer les déchets dans les endroits les plus inaccessibles. La comparaison avec des photos aériennes prises en juin 2017 a permis d’estimer au mieux l’impact du cyclone sur ces milieux humides.
Mission écologique
La seconde mission a demandé la coopération de l’écologue Mélanie Haerteman et d’Anne-Marie Bouillé, chargée de mission du Conservatoire à Saint-Martin. En mars, elles ont effectuées un état des lieux de la faune et de la flore, des mesures hydrologiques - température, oxygénation, salinité, courants - mais aussi la cartographie des déchets. L’étang des Salines d’Orient, l’étang aux Poissons, l’étang de la Barrière, l’étang de Chevrise, la mare Lucas, l’étang Guichard et les étangs de l’aéroport, du cimetière de Grand-Case et des Terres Basses ont été visités, ainsi que l’îlet Pinel. Une fiche définit aujourd’hui la priorité sur chaque site, les actions à éviter et celles à favoriser. L’étang de la Barrière, dont la mangrove a été la plus impactée, figure tout en haut de la liste.
Grand nettoyage
La troisième action, a démarré le 2 juillet 2018 au Galion avec le nettoyage du site. Il s’agit d’évacuer des centaines de tonnes de déchets : des charpentes entières envolées depuis le Club Orient et les carbets de la Baie Orientale, aux tôles, jets ski, containers, voitures et sacs en plastique… L’entreprise locale ayant remporté l’appel d’offres lancé le 15 mai dispose de deux mois pour débarrasser l’ensemble des sites du Conservatoire des déchets les plus encombrants. Parallèlement, avec le soutien de la Fondation de France, l’association d’insertion ACED bénéficie d’un délai de six mois pour collecter les plus petits déchets, sur les mêmes sites, et a commencé sa mission le même jour sur le site de la mare Lucas, à Oyster Pond. Également, une centaine de scouts de France se sont engagés à nettoyer les abords du Galion, du 14 au 22 juillet. Ils prennent la relève d’une vingtaine de scouts belges, en action à l’étang de Chevrise du 2 au 13 juillet. L’ensemble des déchets est traité par l’Ecosite, qui a accordé une gratuité totale de ses services à l’ACED et à la Réserve naturelle, et des tarifs préférentiels à l’opérateur local. Et, dans l’optique de repeupler la mangrove, la Réserve naturelle collecte sur les étangs des graines de palétuviers et met en place une pépinière.
Aude Berger, diplômée en sciences et techniques de la mer et en cours de validation d’une licence professionnelle en protection de l’environnement à l’UAG, est chargée par le Conservatoire du littoral de la coordination du nettoyage des sites, pour une durée de six mois.
Application des préconisations
Une fois les sites débarrassés de tous les déchets, viendra l’heure de réparer ou reconstruire les aménagements endommagés : observatoires aux oiseaux, carbets, signalétique, sentiers... Rendez-vous dans notre prochaine édition.