L’équipe de scientifiques américains de l’Université de Floride (FIU), dont le Docteur Jeremy Kizska, ont été à nouveau accueillis par la Réserve à l’occasion de leur troisième mission. Du 18 au 22 juin 2018, à baie blanche à Tintamare, les tortues vertes ont fait l’objet de recherches consistant à mieux connaître les relations qu’elles entretiennent avec les herbiers, actuellement colonisés par Halophila stipulacea. Cette espèce invasive a été introduite par l’intermédiaire des ancres et des eaux de ballastes de bateaux et grignote peu à peu de l’espace dans l’herbier sous-marin, où elle entre en compétition avec les espèces natives : Syringodium et Thalassia. Ils ont observé la localisation des reptiles sous-marins au fur et à mesure de la journée, mais aussi leur activité et tenté d’identifier quelles algues figuraient à leur menu. Cette étude va aussi permettre d’estimer la population de tortues fréquentant l’herbier de baie Blanche et si elle a été impactée par Irma. La seule donnée dont la Réserve disposait jusqu’alors était le fait de ne pas avoir trouvé de cadavre d’animal. Les premiers résultats dont l’analyse fine reste à effectuer, semblent traduire un bouleversement des habitudes des tortues vertes en Guadeloupe comme à Saint-Martin, des suites d’Irma et des autres évènements météorologiques subis fin 2017. Cette étude devait également être l’occasion de réaliser des prélèvements de peau pour ouvrir la voie à une première étude locale sur la fibropapillomatose, cet herpès virus qui touchent certaines tortues dans le monde entier, avec des facteurs déclencheurs du risque de la maladie que l’on commence à connaître.
Des tortues et des herbiers
Une tortue verte sur Halophila - Green turtle on Halophila © Julien Chalifour