Le scinque, ce lézard récemment redécouvert sur l’îlot Tintamare alors qu’on le croyait disparu, n’a pas fini de faire parler de lui. Du 10 au 15 novembre, une équipe de six membres de l’association guadeloupéenne Aeva, financée par l’État, a lancé à Tintamare le programme de caractérisation et de suivi de ce petit reptile, que l’on trouve également à la Désirade et à Petite-Terre. L’objectif principal de cette mission est de définir si les scinques présents sur ces trois territoires sont de la même espèce, l’isolement géographique rendant possible leur évolution très rapide. La description et les conditions de vie des populations de scinques est donc en cours d’étude : leur taille, la présence d’éventuelles signes de maladies, leur habitat, leurs prédateurs – ils sont potentiellement la proie des rats à Tintamare – leurs possibles difficultés à trouver les insectes dont ils s’alimentent… Tous ces paramètres vont permettre de mieux connaître cette population, d’expliquer sa présence et d’identifier les éléments pouvant constituer une menace. Le second objectif a consisté à capturer deux individus entiers (avec leur queue) qui vont servir d’étalons pour décrire l’espèce au Museum d’histoire naturelle. Plus récemment, du 14 au 21 décembre, les scinques de Tintamare ont accueilli Blair Hodges, professeur à l’Université de Pennsylvanie et LE spécialiste américain de cette espèce, accompagnée d’une autre professeure, dans le cadre de l’étude lancée par Aeva. Les deux scientifiques sont repartis avec un morceau de la queue d’un scinque, dont ils compareront l’ADN avec celui de deux scinques capturés à Tintamare et conservés dans leur université depuis plus de 30 ans. Détermineront-ils qu’il s’agit d’une nouvelle espèce? That is the question.
Le scinque, centre d’intérêt international
Le scinque apprécie les murets de Tintamare