Gonzalo a causé bien des dommages sur l’eau, mais également sous l’eau où, à 20 mètres de profondeur, le cyclone a réussi à chambouler les modules en parpaings qui constituent le récif artificiel BioHab. Une équipe de la Réserve a plongé dès que la transparence de l’eau l’a permis et a constaté que nombre de modules étaient renversés et même déplacés. Cela donne une idée de la violence de la houle pour qu’elle ait un impact à cette profondeur. Les dégâts sont limités, aucun parpaing n’est cassé et les gardes se sont déjà mis à reconstruire ce qu’ils avaient soigneusement mis en place depuis le début de l’année. Curieusement, de nouvelles espèces sont apparues autour de BioHab, dont une espèce de la famille des gorettes et un poisson lion jamais vus auparavant sur ce site, mais d’autres espèces ne sont plus là, dont les langoustes adultes, vraisemblablement parties vers d’autres sites avec le courant. Cet imprévu va retarder de quelques semaines le projet BioHab2, prévu à une quinzaine de mètres de profondeur. Une bonne nouvelle à noter : les récifs coralliens ne semblent pas avoir été impactés par Gonzalo.
Gonzalo : un impact sous-marin surprenant
Reconstruction de BioHab après le passage de Gonzalo
Le suivi de la colonisation sur BioHab à Saint- Martin n’a plus de secret pour les 200 spécialistes en gestion des ressources marines venus du Golfe du Mexique et de toute la Caraïbe pour assister au 67ème congrès annuel du Gulf and Caribbean Fisheries Institute, organisé cette année à La Barbade. Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique à la Réserve, a présenté le projet BioHab, qui a vivement intéressé l’assistance. Ce déplacement a été rendu possible grâce à un financement du Programme des Nations- Unies pour l’environnement (PNUE) et du Centre d’activités régional pour les espèces et les espaces spécialement protégés de la Caraïbe (CAR-SPAW).