Les herbiers, ces mornes plaines marines sans grand intérêt pour les plongeurs amateurs, sont la nurserie de nombreuses espèces, auxquelles ils offrent abri et nourriture. Entre mangroves et récifs coralliens, ils représentent un écosystème fragile et menacé et jouent un rôle déterminant dans l’épuration des eaux littorales. Leur état de santé est aussi préoccupant que celui du corail pour l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor), qui met en place un observatoire des herbiers de l’outre-mer. L’objectif est de faire un état des lieux des herbiers ultramarins et de réunir toutes les connaissances possibles, afin de coordonner les actions futures et de proposer une méthodologie robuste et facile à mettre en oeuvre pour suivre leur état de santé sur ces zones encore mal connues. À ce titre, Christian Hily, chercheur à l’Université européenne de la mer à Brest, a été mandaté par l’Ifrecor à Saint-Martin, du 29 mai au 1er juin 2012. Le scientifique était déjà venu sur l’île en 2011 pour faire un état des lieux des herbiers, en s’appuyant sur les suivis scientifiques annuels mis en place par la Réserve depuis 2007. Cette fois, sa mission a consisté à tester une nouvelle approche méthodologique, en utilisant une caméra sous-marine tractée par un bateau. Ce système a permis d’observer un bien plus grand périmètre d’herbiers – leur état de santé, les espèces d’herbiers présentes et leur densité, la faune qui y vit... – et la qualité des herbiers entre le littoral et le récif. Ces observations seront comparées avec celles faites par la Réserve et permettront une plus grande précision des connaissances.
4 espèces d’herbiers à SXM
Les herbiers, contrairement à ce que laisse imaginer leur nom, ne sont pas des herbes, mais des plantes à fleurs sous-marines (phanérogames).
Quatre espèces coexistent à Saint-Martin.
Les deux principales sont Thalassia et Syringodium.
Les deux autres sont moins présentes, mais l’une d’entre elles, originaire de l’Océan Indien, est invasive.
La présence de Halophila stipulacea était suspectée depuis deux ou trois ans et sa présence est aujourd’hui confirmée.
Elle est à priori en voie d’expansion.