Officiellement très bien protégés – ils sont bénéficiaires d’un arrêté de protection de biotope pour l’enjeu avifaune, propriété du Conservatoire du littoral, gérés par la Réserve naturelle et même inscrits depuis le 1er mai 2012 à la convention de Ramsar – les 14 étangs sont encore, dans les faits, soumis à bien des pressions et bien des menaces : dépôts de remblais, déversements de déchets divers et variés, rejets d’effluents d’assainissement non traités, défrichements sauvages de mangrove…
Ainsi, rien qu’au cours du premier trimestre 2012, les Salines d’Orient, l’étang aux Poissons, l’étang de Grand-Case, l’étang de Chevrise et le Grand étang des Terres Basses ont été victimes de pollutions récurrentes, dues à des dysfonctionnements du réseau d’assainissement, public ou privé, et plusieurs de ces pollutions ont causé la mort de centaines de poissons.
Autant de raisons pour le Conservatoire du littoral et son gestionnaire, la Réserve naturelle, d’exercer une veille vigilante, fastidieuse, mais nécessaire !
À chaque alerte d’écoulement polluant dans les étangs, une procédure bien définie démarre : identification des sources ; analyses d’eau, si nécessaire, destinées à définir l’origine de la pollution ; recherche des responsables, publics ou privés ; puis démarches amiables afin de rapidement mettre un terme aux dysfonctionnements. Si les fautifs font la sourde oreille, vient alors le temps des courriers de mise en demeure, avec demande officielle et délai précis.
Et si rien n’est fait à l’issue du délai imparti, la machine judiciaire s’enclenche avec un procès-verbal dressé par un garde de la Réserve naturelle au titre de la police de l’eau.
En 2011, huit cas de pollution ont été suivis, dont trois ont abouti à une mise en demeure et un procès-verbal.
Depuis début 2012, cinq étangs ont été pollués, six mises en demeure effectuées et deux procès-verbaux dressés.
Les quatorze étangs de Saint-Martin constituant la partie humide de la Réserve naturelle ont été inclus dans la convention de Ramsar au titre de leur haute valeur écologique internationale, comme, par exemple, la Camargue en France et les Everglades en Floride. Cette reconnaissance internationale confirme l’importance pour notre île du patrimoine naturel que constitue les étangs et zones humides. Elle démontre aussi la grande responsabilité de la Réserve en terme de préservation et de valorisation de ces espaces. À ce titre, le Conservatoire du littoral et la Réserve naturelle réalisent un sentier de découverte de la mangrove dans l’étang de la Barrière à Cul-de-Sac..