Megara 2015 : 12 jours autour des baleines à bosse

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L’équipe de Megara The Megara Team
L’équipe de Megara The Megara Team

Après avoir lancé la première mission Megara de suivi des baleines à bosses autour de Saint-Martin et des îles environnantes en mars 2014, la Réserve naturelle a donné le 23 mars 2015 le top départ de Megara 2015, soit 12 jours d’observation à la recherche des baleines à bosse. Les suivis de mammifères marins mis en place par la Réserve avec le soutien du sanctuaire Agoa, et plus spécialement les missions Megara dans les Iles du Nord, ont mis en évidence le fait que les baleines à bosse ne sont pas seulement de passage autour de nos îles. Les chants des mâles, l’observation de groupes de mâles poursuivant des femelles ainsi que la présence de femelles et de leurs baleineaux âgés de quelques jours indiquent que cet espace marin peut être une zone de reproduction et une nurserie pour ces grands mammifères. La belle surprise de cette expédition a été la diversité et le nombre de chants des mâles enregistrés par l’équipe de Megara, les meilleurs chanteurs cherchant à se faire valoir pour gagner le coeur de celles qui les choisiront pour l’accouplement. «Chaque année, les chants se renouvellent et ils sont cette saison relativement différents de ceux que nous avons entendus et enregistrés en 2014», remarque Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique à la Réserve. «S’ils viennent du même endroit, les mâles vont adopter le même style de chants, et ces chants peuvent évoluer apparemment au fur et à mesure des rencontres entre les groupes», continue-t-il en précisant que chez les baleines à bosses, le premier au hit parade a les meilleures chances de reproduction. Parmi la quinzaine de participants à Megara 2015, outre l’équipe de la Réserve, on trouve Michel Vély, spécialiste des mammifères marins et président de l’association Megaptera, qui développe de nombreux programmes d’étude, de sensibilisation et de conservation des mammifères marins ; deux preneurs d’images et de son, mais aussi Olivier Halin, vidéaste et pilote de drone. Habitué des expéditions scientifiques, il a pu réaliser des images aériennes de grands dauphins à proximité des côtes de Tintamarre. Il va falloir maintenant traiter ces images et plus particulièrement trier les photos des nageoires caudales, dont les caractéristiques signent l’identité de chaque baleine à bosse, les entrer dans le catalogue créé l’année dernière par la Réserve et les partager avec les catalogues existants, dans la Caraïbe, mais aussi aux Etats-Unis, au Canada, en Islande, en Norvège…. Également, trois prélèvements de peau vont permettre de déterminer le sexe et l’origine de ces individus, leur régime alimentaire, mais aussi les éventuels polluants chimiques fixés dans leur organisme. Ces biopsies seront comparées par le Dr Per J. Palsboll, de l’Université néerlandaise de Groningen, à une base de données de plusieurs milliers d’échantillons prélevés sur des animaux dans l’Atlantique Nord. Elles permettront peut-être de découvrir quelles zones de l’Atlantique ont fréquentées ces grands mammifères actuellement à Saint-Martin.

Comme le précise son plan de gestion, la Réserve naturelle, qui travaille en étroite coopération avec l’Agence des aires marines protégées et le sanctuaire Agoa, s’est donnée pour mission d’approfondir ses connaissances des mammifères marins qui fréquentent les Iles du Nord, afin de mettre en place, sous l’égide du sanctuaire Agoa, les actions de gestion les mieux adaptées à la conservation de ces espèces emblématiques. Si vous aussi voulez participer, la Réserve vous invite à envoyer vos photos de nageoires caudales ou dorsales sur baleine@rnsm.org.
Nageoire caudale A tail fin
Nageoire caudale A tail fin

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L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

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