Le traitement des eaux usées à Saint-Martin n’est correctement effectué que dans certains secteurs et l’Établissement des eaux et de l’assainissement (EEASM), avec la Collectivité, a placé la construction de nouvelles stations d’épuration (STEP) tout en haut de la liste de ses priorités. Deux stations, l’une à Quartier d’Orléans et l’autre à La Savane, sont en projet. La Réserve reste vigilante, ces deux stations étant installées en bordure de l’étang aux Poissons pour la première et de l’étang de La Savane pour la seconde, deux sites protégés du Conservatoire du littoral. Une étude d’impact a été menée, des taux de rejet acceptables ont été fixés et le principe de mesures compensatoires accepté par l’EEASM : suivis de la qualité de l’eau des étangs, intégration paysagère des STEP, revégétalisation autour des sites, mise en place d’aménagement pour le public, comme par exemple un observatoire aux oiseaux.
Dans le nord de l’île, où les eaux usées se déversent actuellement dans l’Étang aux Poissons sans aucun traitement, le projet de grande STEP de Quartier d’Orléans, vers laquelle convergeront les eaux usées de Mont Vernon, de la Baie Orientale et de Quartier d’Orléans, devra être terminé avant la fin 2020, dans la mesure où il bénéficie de fonds européens. Les travaux commenceront en 2015 afin de respecter le calendrier et verront à terme l’enfouissement de kilomètres de canalisations, dont certaines sur des zones protégées. Des procédures juridiques sont nécessaires au niveau du foncier, et la Réserve naturelle comme le Conservatoire du littoral font en sorte de faciliter ces procédures : une convention d’occupation temporaire s’applique à juste titre et la réduction des rejets polluants dans les étangs va dans l’intérêt de la protection de ces espaces fragiles.
À La Savane, dans le cadre de la construction de la nouvelle cité scolaire et du traitement de ses eaux usées, plusieurs parcelles autour de l’étang abritant des constructions illégales depuis des années, la seule solution pour installer les canalisations de la future STEP sans détruire les habitations impose de les faire passer par l’étang. Mais comment? L’ingénieuse solution trouvée par l’EEASM et la Réserve va consister à mettre en place un sentier en platelage de bois, sous lequel les canalisations seront fixées. Ce joli sentier aura un double avantage, puisqu’il permettra aussi aux jeunes de Grand-Case de se rendre à pied en cours, sans emprunter la route.