Quelque part dans les eaux de la Réserve naturelle, à une quinzaine de mètres de profondeur, un micro enregistre tous les sons sous-marins.
Et il y en a beaucoup. Les bruits naturels émis par les crevettes, les poissons ou les mammifères marins - principales espèces concernées par cette expérience - mais aussi la pollution sonore dont l’Homme est à l’origine, comme les bruits de moteurs ou ceux liés à la prospection sismique. Cet enregistreur acoustique autonome se déclenche toutes les quatre heures et enregistre pendant une heure tous les décibels qui passent à sa portée. Il a été installé en décembre 2016 par trois chercheurs américains de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et un chercheur de l’Université de Floride, qui ont mis en place davantage de ces dispositifs dans les autres îles de la Caraïbe française. Ces quatre scientifiques travaillent dans le cadre d’une mission de suivi des baleines à bosse et autres mammifères marins baptisée CHAMP, pour «Caribbean Humpback Acoustic Monitoring Program». Une fois ces enregistreurs récupérés, l’analyse de leurs données permettra de déterminer les espèces de mammifères marins entendues en fonction de la fréquence et de la signature des sons captés. En ce qui concerne les baleines à bosse, il sera même éventuellement possible de distinguer le nombre d’individus chanteurs, chacun disposant d’un cachet personnel au sein du refrain commun, qui lui-même change chaque année.