Courant septembre, P.C., un entrepreneur connu de la baie Orientale, sans aucune autorisation et en infraction caractérisée avec la réglementation de la Réserve, a entreposé aux abords de l’étang des Salines d’orient, sur un site classé en réserve naturelle, des encombrants collectés sur la baie Orientale. Un procès-verbal est en cours de transmission au parquet. L’ennui supplémentaire est que des particuliers ont déversé leurs déchets au même endroit, imaginant peutêtre qu’il s’agissait d’un site officiel de dépôt de débris cycloniques. Ces déchets ont depuis été transportés à l’écosite de Grandes Cayes.
La restauration des milieux et des populations dégradées
La restauration des milieux et des populations dégradées
La restauration des milieux et des populations dégradées
Réceptacle d’une innombrable quantité de déchets de toutes tailles et de toutes origines amenés par Irma, le site du Galion fait l’objet depuis le mois d’octobre de régulières opérations de nettoyage et reprend ses couleurs naturelles. En octobre, la Réserve a consacré plusieurs jours au nettoyage de la plage et de ses alentours au Galion. L’équipe s’est notamment greffée à la cinquantaine de volontaires du groupe Clean St-Martin, qui a réalisé un travail remarquable en rassemblant en tas le long de la route du Galion les déchets collectés sur la plage, qu’il ne restait plus qu’à transporter vers l’écosite. A ce titre, l’équipe de la réserve remercie tous les bénévoles, Verde SXM qui prend en charge tous ces détritus gratuitement, Jardinia qui a mis une benne à disposition au Galion puis s’occupe de son transport vers l’écosite, ainsi que le RSMA de Guadeloupe, qui a nettoyé les abords de la route entre les Salines d’Orient et l’étang aux Poissons avant son départ de l’île. En novembre et en décembre, avec l’aide de l’association What De 9 et une société de BTP de Quartier d’Orléans, l’équipe de la Réserve a nettoyé une partie des abords de la plage. Parallèlement, toujours au Galion, quatre agents de la Réserve ont collecté près de 20 tonnes de déchets en travaillant d’arrache- pied pendant 19 jours. L’idée, pour la Réserve, est de rendre cette plage publique accessible à la population le plus rapidement possible. Il faudra toutefois prendre garde où l’on met les pieds, car il reste de nombreux déchets sous l’eau.
What De 9, association locale saint-martinoise, en partenariat avec Contour Global, a récemment contacté la Réserve en lui proposant d’une part de renouveler les opérations de nettoyage des sites naturels, mais également de lui faire don de tout le matériel de nettoyage acheminé par elle : râteaux, pelles, outils, gants... Merci ! Parallèlement, l’association Clean St-Martin monte en puissance en s’attaquant au nettoyage de la mangrove située derrière les anciens carbets de la baie Orientale. Cette action est complémentaire des actions menées par la Réserve, le site en question étant située hors du territoire de la Réserve et envahi de déchets de toutes sortes. Clean St-Martin accueille dans la bonne humeur toutes les bonnes volontés. Plus de détails sur la page facebook de l’association.
Mi-décembre, la Réserve s’est attaquée au nettoyage de l’îlet Pinel et notamment à l’arrière de la plage, au sud, squattée depuis plus de vingt ans sans droit ni titre par un particulier. Cet individu a été informé qu’il pouvait récupérer ses affaires personnelles sous quinzaine, le reste de son installation ayant été brûlé sur place. Irma n’a pas épargné Pinel : le ponton et le carbet du sentier sous-marin ont disparu, ainsi que l’un des deux carbets du sentier de découverte, l’autre étant quasiment détruit. Il reste à présent à sécuriser le site en déblayant les débris présentant un danger pour le public. Fin décembre, la Réserve s’est déplacée à Tintamare, où les six tables en bois scellées dans des blocs de béton ont été déplacées en arrière plage par Irma, et bien sûr abimées. L’idée aujourd’hui est d’arriver à reconstituer quatre tables avec les éléments restants des six anciennes tables.
Le poisson-lion présent à Saint-Martin est-il ou non porteur de la ciguatera ? Deux chercheurs de l’Université de Guadeloupe ont procédé du 23 au 26 mai 2017 à des prélèvements in situ, avec l’aide logistique de la Réserve, et l’on attend les résultats. L’objectif des deux scientifiques était de capturer une trentaine de poissons de cette espèce invasive, sur des sites différents, afin d’effectuer des analyses sur la présence de ciguatera dans leur chair. Seize individus seulement ont pu être pêchés, la densité du poisson-lion étant bien inférieure à Saint-Martin à ce qu’elle est en Guadeloupe. Pourquoi ? Peut-être parce que cette espèce invasive a davantage de prédateurs à Saint-Martin. La Réserve a confié aux deux scientifiques une quinzaine de poissons-lions précédemment attrapés sur divers sites et stockés au congélateur.
Selon Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique à la Réserve, la réponse risque d’être complexe, au regard des analyses déjà effectuées dans le passé par la Réserve. Non seulement le secteur de pêche et l’âge du poisson interviennent, mais le développement de la micro-algue à l’origine de la toxine dépend de plusieurs facteurs, pas toujours réunis : salinité et température de l’eau de mer, mais aussi les conditions du milieu, l’algue se développant au mieux sur le corail mort.
Comme annoncé dans notre précédente édition, le centre équestre du Galion rouvrira, dans le cadre d’un appel d’offres qui sera prochainement lancé au niveau régional et national. En attendant, le Conservatoire du littoral a décidé de raser le site existant et de transférer le centre équestre sur le site tout proche du refuge pour animaux, illégalement installé sur une parcelle classée en réserve naturelle. Le 10 juin, une société locale de travaux publics a démoli les anciens bâtiments et transporté les gravats, le bois et les métaux à l’écosite de Grandes Cayes, où ces matériaux ont été triés dans les règles de l’art.
17 bouées de mouillage tip top à Tintamare
Les 17 bouées de mouillage mises en place par la Réserve naturelle à Tintamare, dont certaines étaient endommagées, ont toutes été réparées. Les gardes attendaient de pouvoir disposer localement d’un perforateur sous-marin pour effectuer ces travaux, réalisés fin mai 2017.
De nouveaux panneaux, interactifs
L’été 2017 verra le remplacement de tous les panneaux informatifs de la Réserve naturelle. Les prochaines panneaux seront équipés d’un QR code qui permettra au public équipé de smartphones de se rendre directement sur le site internet de la Réserve naturelle de Saint-Martin.
The destruction of the former hotel at Galion left a large, open space that the Conservatoire had planned to revitalize for some time.
The idea was to plant various species of trees, before putting in picnic tables, which would benefit from the shade provided by the vegetation. The trees were planted in February and the species were selected from those traditionally found along the edges of the island’s beaches : sea grapes, wild pears, catalpas, and sea-buckthorns.
La population actuelle de poissons-lions dans les eaux de la Réserve naturelle est sensiblement la même qu’il y a un an.
Chaque poisson lion signalé est systématiquement pêché par les gardes, et il reste à déterminer si oui ou non cette espèce invasive est porteuse de la ciguatera, les analyses précédentes ayant fourni des résultats trop limités pour définitivement statuer sur ce risque sanitaire.
Les graines de palétuviers collectées en octobre 2016 par les élèves en classes de sixième et de cinquième du collège du Mont des Accords ont été replantées à l’étang de la Barrière par Caroline Fleury et Ashley Daniel.
Ce geste écologique va permettre une réhabilitation plus rapide de la mangrove, mise à mal sur toute l’île par la longue période de sécheresse de 2015. La collecte de ces graines avait clôturée une sortie sur le terrain en compagnie de trois intervenants de la Réserve naturelle, à l’occasion du 25ème anniversaire de la protection des tortues marines dans toutes les îles de la Caraïbe française.
La restauration écologique des parties dégradées et la revégétalisation globale de Babit Point sont inscrites au programme des travaux du Conservatoire du littoral.
Il s’agit aujourd’hui de mettre en place un sentier botanique, jalonné de panneaux informatifs. Il sera ouvert au public et doté d’un point d’observation. Dans ce cadre, l’inventaire floristique du site a été réalisé début novembre 2016 par Julie Walker et Caroline Fleury. Des enclos de régénération sont planifiés et leurs emplacements ont été déterminés.
Protégées en Guadeloupe depuis novembre 1991 par arrêté - alors qu’elles étaient inscrites au menu de nombre de restaurants - les tortues marines ont été au centre des manifestations célébrant ce 25ème anniversaire dans toutes les îles de la Caraïbe française.
À Saint-Martin, le 19 octobre, au Centre culturel de Sandy Ground, la Réserve naturelle a invité la population à «Kozé Toti», une conférence animée par Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique de la Réserve, et Sophie Bedel, de l’ONCFS Guadeloupe. Les scolaires n’ont pas été oubliés: du 18 au 21 octobre, trois intervenants ont rencontré des élèves de sixièmes et de cinquièmes au collège Mont des Accords, dans leurs classes d’abord, puis au cours de deux sorties sur le terrain, sur la plage du Galion. Ces jeunes savent tout à présent sur la saison de ponte des différentes espèces de tortues marines et sur l’importance de la protection de ces sites de ponte. La problématique de l’aménagement de ces sites lorsqu’ils sont fréquentés leur a été expliquée : le stationnement des véhicules, l’éclairage, les constructions peuvent en effet dissuader les tortues de venir pondre. Ces sorties se sont clôturées par un nettoyage de la plage et par la collecte de graines de palétuviers. Ces graines, actuellement en cours de germination à la Maison de la Réserve naturelle, seront replantées sur les étangs de l’île, dont certaines mangroves ont particulièrement souffert des conséquences du phénomène El Nino 2015, en Pacifique.
Le désamiantage des ruines de l’ancien hôtel du Galion est terminé et la démolition des différents bâtiments a commencé le 5 septembre, pour se terminer vers la fin du mois.
Un réaménagement léger de ce site magnifique est prévu par le Conservatoire du littoral, qui souhaite consulter la population avant de définir précisément le projet. Une première rencontre a eu lieu avec le conseil de quartier de Quartier d’Orléans et il a été décidé de mettre en place une petite cellule de réflexion. Parallèlement, en concertation avec le rectorat, un projet participatif va concerner deux classes de Quartier d’Orléans, qui vont pouvoir faire leurs propres propositions d’aménagement. Julie Walker, représentante du Conservatoire à Saint-Martin, a rencontré les deux enseignants, qui vont mettre le projet en place dès la rentrée de septembre 2016 et sur tout le premier trimestre, l’un en CM1 et l’autre au collège. Les élèves vont se familiariser avec les différentes espèces présentes sur le site, approfondir la notion d’écosystème et réfléchir à ce qu’ils aimeraient voir sur le site : des plantations certainement, ainsi qu’un espace de stationnement pour les véhicules, mais peut-être aussi des panneaux informatifs pour le grand public.
Les ruines de l’ancien hôtel en bordure de la plage du Galion ne seront bientôt plus qu’un disgracieux souvenir.
La procédure suit son cours et le marché de démolition a été notifié aux deux entreprises attributaires. La première, chargée de désamianter le site, viendra de Martinique. Les travaux, d’une durée de deux mois environ, débuteront dans le courant du mois d’avril et les débris amiantés seront envoyés en métropole par bateau pour leur recyclage. La seconde entreprise s’attaquera au chantier de démolition proprement dit vers la fin de l’été pour laisser place nette fin 2016. L’objectif du Conservatoire du littoral dans ce projet est de restaurer les parties dégradées de ce site magnifique et de maintenir sa naturalité, tout en prévoyant des aménagements pour l’accueil du public. Pendant la durée des travaux, le Conservatoire va se rapprocher de la Collectivité et des différents usagers du site, afin de mettre en place des partenariats. Une première autorisation d’occupation temporaire a été signée avec la Collectivité pour la mise en place d’un poste de secours près de la piscine flottante
Grâce à l’Association syndicale libre d’Oyster Pond (ASLOP) et au Conservatoire du littoral, le site remarquable de Babit Point est retourné à son état naturel...
et le restera. La maison en ruines a été détruite et une clôture mise en place tout autour de la parcelle afin d’empêcher l’accès des véhicules. Il reste à procéder à la restauration écologique des parties dégradées ainsi qu’à l’aménagement d’une petite zone d’accueil au départ du site, ce que prévoit de faire le Conservatoire, qui va prochainement lancer une consultation auprès des riverains. Mais le public est d’ores et déjà invité à découvrir Babit Point, un site venté et aride, où les Melocactus intortus - les fameux «tèt à l’anglé» - abondent et dont la vocation est de rester sauvage.
Le travail se poursuit sur les trois pépinières de coraux créées au printemps 2015, autour de Tintamare, de Caye Verte et de Pinel. Il faudra attendre un an avant de pouvoir significativement évaluer la croissance des boutures qui, bien arrimées à leurs structures, ont supporté le passage des récentes tempêtes sans broncher. L’observation a révélé une période critique d’acclimatation d’environ deux semaines, au-delà de laquelle le taux de survie est de 100%. Au préalable, la Réserve avait pris soin de prélever les échantillons de corail – Acropora sp., et plus particulièrement «cornes de cerf» (Acropora cervicornis) et «cornes d’élan» (Acropora palmata) – sur plusieurs sites, afin d’assurer une bonne diversité génétique et favoriser la résistance des jeunes colonies. Des initiatives similaires voient le jour en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Barthélemy, cette dernière île collaborant avec Saint-Martin au travers d’un échange technique sur les bonnes pratiques relatives à ces pépinières. Dernière précision : Nicolas Oury, étudiant à l’école Intechmer de Cherbourg et futur technicien supérieur de la mer, a récemment soutenu son diplôme sur ce sujet qu’il connaît bien, après cinq mois de stage consacrés à la création de ces pépinières.
Les sargasses… Un sujet d’actualité pour lequel la Collectivité de Saint-Martin sait qu’elle va devoir trouver une solution pérenne. La Réserve naturelle, qui a catalysé les réunions entre tous les services concernés – la préfecture, la Collectivité, mais aussi l’agence régionale de santé (ARS), en raison du risque sanitaire lié aux émanations de gaz H2S – a organisé en octobre 2015 la formation des brigades vertes de la Collectivité, pour le meilleur traitement de ces monceaux d’algues qui n’arrêtent pas d’envahir les côtes au vent de Saint- Martin. Il est impératif d’étaler et de faire sécher les sargasses trois ou quatre jours afin qu’elles perdent jusqu’à 80% de leur volume, avant leur transport vers l’écosite de Grandes Cayes. Ce séchage exigeant un périmètre important, le Conservatoire propose de mettre à disposition une large surface au bord de la Saline d’Orient
Une fois n’est pas coutume, les gardes de la Réserve naturelle ont mis le feu sur l’îlet Pinel.
Il s’est agi de brûler l’excès de déchets verts amassés après le passage du cyclone Gonzalo, en octobre 2014, dont la masse trop importante – environ 100 mètres cubes – empêchait la dégradation naturelle. Avec une autorisation de la préfecture, en présence des pompiers et avec l’aide des restaurateurs, cet imposant monticule a été réduit en cendres.
Saviez-vous que l’on peut bouturer le corail comme on bouture une plante? Et créer ainsi une pépinière de coraux, dans l’objectif de réimplanter les jeunes colonies sur des récifs coralliens en mauvaise santé. Alizée Masson et Nicolas Oury, tous deux stagiaires à la Réserve naturelle, sont chargés de créer la première pépinière de coraux de Saint-Martin. Les coraux concernés sont les Acropora sp.a, et plus particulièrement les «cornes de cerf» (Acropora cervicornis) et les «cornes d’élan» (Acropora palmata), largement dégradés et qui poussent plus rapidement que les autres coraux, jusqu’à plus de 10 centimètres par an. Les sites d’implantation restent à déterminer, entre 5 et 10 mètres de profondeur, à un endroit peu visité. La mission va nécessiter de nombreuses plongées : d’abord pour couper les boutures sur du corail sain, puis pour les fixer sur un support adapté - corde, grillage… - à leur développement. Alizée, 21 ans, inscrite en master 1 «Écologie, biodiversité, évolution» à l’université Paris Sud, est accueillie par la Réserve du 30 mars au 4 juin 2015. Nicolas, 19 ans, étudiant à l’école Intechmer de Cherbourg et futur technicien supérieur de la mer, effectue son stage entre avril et août 2015.
Le Conservatoire du littoral étant propriétaire depuis août 2014 de la parcelle concernée, le projet de démolition de l’hôtel en ruines sur le site du Galion avance. En préalable, un appel d’offres pour le désamiantage des différentes structures sera lancé au cours du premier semestre 2015. L’aménagement de ce site doté d’un très riche écosystème, mais aussi très fréquenté par le public, prévoit d’accueillir un grand nombre de véhicules sans porter atteinte à l’environnement. L’aspect ludique ne sera pas oublié, avec la mise en place d’aires de pique-nique, d’un parcours de santé sur la pointe située au nord de la baie ainsi que de plusieurs aires de sport pour les amateurs de beach tennis, par exemple. Le restaurant quant à lui laissera la place à une structure légère de restauration.
Trois cocotiers à Pinel et surtout le magnifique filao qui ombrageait les tables de pique-nique sur la plage de Tintamare n’ont pas résisté aux assauts du vent lors du passage du cyclone Gonzalo. Les gardes ont débité ces arbres et également élagué toutes les branches qui menaçaient le public sur les plages de la Réserve.
Enfin! Près de vingt ans après son échouage non loin du site de Coralita, le voilier mis à la côte par le cyclone Luis en septembre 1995 a été détruit et transporté à l’écosite de Grandes Cayes. Il aura fallu attendre le décès du propriétaire de ce bateau, condamné par le tribunal à retirer son bateau mais qui n’avait pas les moyens de le faire, pour que le Conservatoire du littoral puisse légalement procéder à l’enlèvement de l’épave. Avec l’aide de la société Verde SXM, gestionnaire de l’écosite, une pelle mécanique de 22 tonnes a coupé le bateau en deux avant de l’évacuer. Un nettoyage en règle de la plage, très polluée, a suivi cette manoeuvre.
Le remplacement des bouées de mouillage
Objets trop souvent de vols ou de dégradations - est un travail que les gardes de la Réserve connaissent bien et qu’ils perfectionnent au fil du temps. Ainsi à Tintamare, où il ne restait que trois mouillages début mai, l’équipe a mis en place dix-sept nouvelles bouées, reliées à leur corps-mort par un bout mixte constitué d’acier et de nylon, qui devrait résister aux pales d’hélice comme aux tentatives de vols.
207 arbres plantés à Grandes Cayes
Fin mai, une tranchée a été creusée et 207 arbres plantés le long de la plage de Grandes Cayes, entre la route et la plage, afin d’éviter le stationnement. Des bombes volcaniques ont été posées entre les plantations, afin de renforcer l’objectif. La préférence a été donnée à trois espèces locales - catalpas, raisiniers et amandiers - et il suffira de quelques années pour que le site soit bien ombragé. Ces travaux ont été effectués par la Réserve naturelle et le Conservatoire du littoral, avec le concours gracieux de l’entreprise Verde gestionnaire de l’écosite et de la société Jardinia.
Un énième rebondissement dans l’affaire de pollution du Grand Étang est survenu en novembre 2013, toujours en bordure de la route qui longe l’hôtel de la Samanna d’un côté et l’étang de l’autre. Des riverains ont alerté la Réserve et le Conservatoire de cette importance pollution d’eaux usées non traitées, qui débordaient abondamment sur la route au lieu de se déverser dans le réseau public d’assainissement. Un curage a permis de stopper à court terme le problème, mais il faudra bien que des travaux plus conséquents de mise aux normes soient faits. À deux reprises, en février 2012 puis en février 2013, l’Établissement de l’eau et de l’assainissement de Saint-Martin (EEASM) a mis l’hôtel en demeure de procéder à des travaux, mais sans succès. Les travaux demandés consistent à installer une unité de prétraitement des eaux usées produites par l’hôtel, qui contiennent des fibres issues de la laverie et des graisses du restaurant, toutes matières qui tendent à boucher le réseau d’évacuation, entraînant ces débordements récurrents. La Réserve naturelle a de son côté dressé deux procès-verbaux à l’encontre de l’hôtel, en 2009 et en 2013, et plusieurs réunions entre tous les acteurs n’ont pas permis de mettre un terme à cette situation qui perdure depuis de nombreuses années, au détriment de l’étang, mais aussi de la salubrité publique. Les riverains, très impliqués dans cette affaire, déplorent cette pollution qui s’éternise. Rappelons que les 14 étangs protégés depuis 2007 par le Conservatoire du littoral, gérés par la Réserve naturelle, ont été désignés zones humides d’importance internationale dans le cadre de la Convention de Ramsar.
Du côté de l’étang Guichard...
Le Grand Étang n’est pas seul à connaître des épisodes récurrents de pollution. À Friar’s Bay, l’étang Guichard a de nouveau connu une pollution début décembre en provenance de la station d’épuration privée de la résidence «palmeraie baie», située sur les berges. Cette installation connaît des dysfonctionnements répétitifs, qui polluent le milieu naturel, en dépit de plusieurs mises en demeure du Conservatoire du littoral et d’une verbalisation de la Réserve naturelle. La Réserve appelle les témoins de telles pollutions sur les étangs à l’en informer au plus vite en appelant le 05 90 29 09 72.
À Pinel, afin d’éviter les vols récurrents de bouées de mouillage, les gardes de la Réserve naturelle ont remplacé les bouts allant du corpsmort à la bouée par de la chaîne de 12 millimètres. Par ailleurs, trois bouées de mouillage au Rocher Créole et quatre à Tintamare ont été temporairement retirées, l’anneau scellé chimiquement sur le corps-mort nécessitant des travaux sous-marins de sécurisation.
Le malheureux étang de Chevrise se relevait à peine d’une prolifération d’algues vertes due à une pollution précédente, lorsqu’il a de nouveau été mis à mal par un déversement d’eaux usées, durant le week-end prolongé du 8 mai. La fuite provenait du débordement d’un réseau privé, le long de la route de Mont Vernon. Alertés par des riverains, la Réserve et le Conservatoire du littoral ont immédiatement mis en demeure le syndicat gérant du lotissement et les gardes ont veillé à ce que la réparation soit rapide. La fuite a été stoppée, mais la plus grande vigilance reste de mise autour de cette zone humide fragilisée à plusieurs reprises par le passé.
211 rats et 79 souris ont été piégés au cours d’une campagne de captures de plus de 2 semaines, sur les îlets de Tintamare, Pinel, Caye Verte et du Rocher Créole. Les 200 pièges garnis d’un appât au beurre de cacahuète et aux flocons d’avoine étaient non vulnérants, afin de ne pas tuer d’autres espèces. Cette campagne de régulation des petits mammifères a eu lieu du 4 au 14 mars 2013 et pourrait être renouvelée l’année prochaine, juste avant la saison des pontes des noddis bruns et des pailles-en-queue. Elle a été organisée par la Réserve, avec l’appui de trois chercheurs de l’Institut national de recherche en agronomie (INRA) et du Museum national d’histoire naturelle, ainsi qu’un stagiaire en Master 2 à l’Université Antilles-Guyane. Introduits sur les îlets, ces rongeurs friands d’oeufs d’oiseaux et de tortues marines représentent une menace pour les noddis et les pailles-en-queue et s’attaquent également au gaïac, dont ils dévorent les graines. L’objectif de cette mission de gestion et de conservation des espaces naturels classés était aussi de compléter l’inventaire des espèces présentes sur les îlets initié en 2010, mais aussi de réduire ces populations de nuisibles. Des analyses complémentaires vont permettre de mieux connaître les deux espèces ciblées – caractéristiques génétiques, cycle de reproduction – et ainsi de mieux identifier leurs impacts sur la Réserve.
Le rat de Tintamare et le rat de Pinel
Comme dans la fable de La Fontaine, le rat de Tintamare et le rat de Pinel se distinguent par leur tour de taille. Restaurants et fréquentation touristique assurent un garde-manger quotidien aux rongeurs de Pinel, alors que leurs congénères de Tintamare se battent pour une miette de sandwich. Il est primordial que chacun veille à ne laisser aucun déchet alimentaire sur les îlets et ramène sa petite poubelle à la maison. Tout apport de nourriture constitue une manne pour ces rongeurs, qui prolifèrent à proximité des sites les plus fréquentés par le public et peuvent représenter un risque sanitaire – parasites et agents infectieux – et environnemental – attaque des populations animales et végétales sensibles. Plus que jamais, profiter pleinement des espaces naturels de la réserve, c’est veiller à ne rien abandonner ou collecter (sauf les déchets!) en zone protégée.
Le conservateur de la Réserve, Nicolas Maslach, accompagné de Julien Chalifour, responsable du Pôle scientifique ont participé en Guadeloupe à une visioconférence avec le ministère de l’environnement. L’ordre du jour était consacré à l’avancement du Plan national de restauration des tortues marines et à ses actions, en présence de la DEAL Guadeloupe (Direction de l’environnement) et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), responsable du suivi de ce plan dans les Antilles françaises. De l’autre côté de l’Atlantique, dans leur bureau de La Défense, un représentant du ministère et des spécialistes des tortues marines ont écouté Éric Delcroix, chargé de mission tortues marines à l’ONCFS en Guadeloupe, exposer les travaux réalisés. Ce plan de restauration comporte des actions de sensibilisation, des actions de police et de lutte contre le braconnage, la promotion de techniques de pêche alternatives limitant les prises « accessoires » de tortues, des actions visant à impliquer les pêcheurs, l’édition de supports de communication et enfin le suivi des échouages de tortues en difficulté (lire l’article page suivante). Un suivi des activités anthropiques sur les sites de ponte est également réalisé qui prend en compte la qualité des sites, la circulation des véhicules, l’éclairage, la végétation… Concernant Saint-Martin, nos représentants ont exposé les difficultés propres à notre île, telle la pérennisation du réseau d’écovolontaires, composé en grande partie d’enseignants qui malheureusement partiront vers d’autres horizons à la fin de leur contrat. Ils ont aussi présenté le projet de création d’un centre de premiers soins pour les tortues accidentées à Saint-Martin. Cette structure permettrait de faire les premiers diagnostics, de stabiliser l’état de santé des tortues blessées, de les suivre pendant leur convalescence avant un « relâché » dans le milieu naturel.
Tuée par une hélice
Le 20 mars 2013, une tortue verte accidentée a été secourue à Marigot par l’équipe de la Réserve et Claire Saladin, vétérinaire, grâce à la vigilance des passants et des employés de la Marina Fort Louis. Cette tortue juvénile – âgée de moins de 25 ans – présentait la trace d’une violente collision avec deux hélices. Sa carapace fracturée laissait apparaître une plaie béante. Malgré les soins prodigués par l’équipe mobilisée, «Marigot» décédera par arrêt cardiaque la semaine suivante. Cet accident ne lui a laissé aucune chance de se reproduire et cette perte est inestimable lorsque l’on sait que moins d’un oeuf sur mille permet à ce reptile en danger d’extinction d’atteindre 25 ans, âge auquel elle pourra « enfin » se reproduire et pondre sur nos plages.
Vitesse limitée, tortue protégée
La présence côtière des tortues marines et le développement du nautisme à Saint-Martin ne sont pas sans risques. Ces reptiles bien qu’aquatiques restent munis de poumons, qui les obligent à venir respirer en surface. C’est là qu’ils sont le plus vulnérables face aux risques de collisions. Réduire sa vitesse à proximité des côtes, c’est garantir la sécurité de son embarcation, des autres usagers, mais aussi de nombreux animaux fréquentant nos côtes: baleines, dauphins, oiseaux et tortues. La réglementation est d’ailleurs très claire : dans la bande des 300 mètres, la vitesse de tout engin est limitée à 5 noeuds, soit environ 9 km/h. Trois espèces de tortues marines fréquentent les eaux de Saint-Martin. Tortues vertes, imbriquées et luth s’y alimentent et se reproduisent annuellement de mars à octobre.
En cas de collision ou d’observation d’un individumort ou accidenté, merci d’appeler immédiatement la Réserve naturelle de Saint-Martin (05 90 29 09 72 / 06 90 34 77 10), responsable local du réseau d’échouage tortues marines, afin qu’une intervention puisse s’organiser. Aucune poursuite ne sera conduite envers les personnes responsables de la collision. N’essayez pas de manipuler l’individu. Pensez à communiquer les informations clés : nombre d’individus, localisation précise, heure de la dernière observation, absence ou non de mouvement, lésions visibles ou non et vos coordonnées. Tout signalement peut contribuer à sauver une tortue. Nous comptons sur vous !
40 sacs de 200 litres emplis de déchets rejetés par la mer.
C’est le bilan du nettoyage de plage organisée au Galion par la brigade de prévention de délinquance de la jeunesse (BPDJ) avec une classe de CE1 et une autre de CM1 de l’école Élie Gibbs de Grand-Case, accompagnées de leurs enseignants. Les deux gendarmes de la BPDJ ont organisé l’opération sous forme de concours, grâce aux cadeaux remis par quelques sponsors, et les 47 enfants regroupés par équipe de six ont passé le littoral au peigne fin.
Seule la partie de la plage appartenant au Conservatoire du littoral et classée en Réserve naturelle était concernée, après le club de surf et jusqu’à l’observatoire aux baleines de Coralita, soit la partie la plus sauvage.
Rappelons que le Conservatoire du littoral est en cours d’acquisition des autres parcelles, dont une lui a déjà été attribuée, grâce à une procédure d’expropriation.
Mouillages antivol à l’îlet Pinel
À Pinel, afin d’éviter les vols récurrents de bouées de mouillage, les gardes de la Réserve naturelle ont remplacé les bouts allant du corps-mort à la bouée par de la chaîne de 12 millimètres.
Par ailleurs, trois bouées de mouillage au Rocher Créole et quatre à Tintamare ont été temporairement retirées, l’anneau scellé chimiquement sur le corps-mort nécessitant des travaux sous-marins de sécurisation.
Il aura fallu quatre jours à une dizaine d’agents de la Collectivité, aux trois gardes et au directeur de la Réserve naturelle pour venir à bout des déchets dispersés sur le site du Galion, mais le résultat en a valu la peine.
La Collectivité avait mis à disposition un camion grue et un tractopelle pour nettoyer l’ensemble du site, soit la plage, l’arrière-plage et le chemin en terre qui conduit à Quartier d’Orléans.
L’ensemble des participants a travaillé d’arrache pied pour collecter vingt tonnes de déchets les plus divers – restes de pique-nique, canettes, appareils électroménagers, gravats, carcasses de voitures, déchets de chantiers, vieux meubles... – qui ont été déposées – gratuitement – à l’écosite de Grandes Cayes.
Des bombes volcaniques ont été placées en plusieurs points afifin d’empêcher l’accès des véhicules.
Le jeudi 6 septembre étant la journée mondiale de nettoyage pour tous les hôtels Radisson dans le monde, l’hôtel Radisson de l’Anse Marcel a décidé de consacrer cette journée à la plage de Petites Cayes et au chemin des Froussards, en plein coeur de la Réserve naturelle.
Équipés de sacs poubelles, une dizaine d’employés de l’hôtel – dont le directeur – ont suivi en compagnie de deux gardes le chemin que leurs clients empruntent régulièrement.
Ils ont fait main basse sur le moindre déchet, tout au long des deux heures de marche.
Le site était peu pollué, mais plusieurs sacs poubelles et quelques macro-déchets rejetés par la mer ont été évacués en fin de parcours sur l’écosite de Grandes Cayes.
Officiellement très bien protégés – ils sont bénéficiaires d’un arrêté de protection de biotope pour l’enjeu avifaune, propriété du Conservatoire du littoral, gérés par la Réserve naturelle et même inscrits depuis le 1er mai 2012 à la convention de Ramsar – les 14 étangs sont encore, dans les faits, soumis à bien des pressions et bien des menaces : dépôts de remblais, déversements de déchets divers et variés, rejets d’effluents d’assainissement non traités, défrichements sauvages de mangrove…
Ainsi, rien qu’au cours du premier trimestre 2012, les Salines d’Orient, l’étang aux Poissons, l’étang de Grand-Case, l’étang de Chevrise et le Grand étang des Terres Basses ont été victimes de pollutions récurrentes, dues à des dysfonctionnements du réseau d’assainissement, public ou privé, et plusieurs de ces pollutions ont causé la mort de centaines de poissons.
Autant de raisons pour le Conservatoire du littoral et son gestionnaire, la Réserve naturelle, d’exercer une veille vigilante, fastidieuse, mais nécessaire !
À chaque alerte d’écoulement polluant dans les étangs, une procédure bien définie démarre : identification des sources ; analyses d’eau, si nécessaire, destinées à définir l’origine de la pollution ; recherche des responsables, publics ou privés ; puis démarches amiables afin de rapidement mettre un terme aux dysfonctionnements. Si les fautifs font la sourde oreille, vient alors le temps des courriers de mise en demeure, avec demande officielle et délai précis.
Et si rien n’est fait à l’issue du délai imparti, la machine judiciaire s’enclenche avec un procès-verbal dressé par un garde de la Réserve naturelle au titre de la police de l’eau.
En 2011, huit cas de pollution ont été suivis, dont trois ont abouti à une mise en demeure et un procès-verbal.
Depuis début 2012, cinq étangs ont été pollués, six mises en demeure effectuées et deux procès-verbaux dressés.
Les quatorze étangs de Saint-Martin constituant la partie humide de la Réserve naturelle ont été inclus dans la convention de Ramsar au titre de leur haute valeur écologique internationale, comme, par exemple, la Camargue en France et les Everglades en Floride. Cette reconnaissance internationale confirme l’importance pour notre île du patrimoine naturel que constitue les étangs et zones humides. Elle démontre aussi la grande responsabilité de la Réserve en terme de préservation et de valorisation de ces espaces. À ce titre, le Conservatoire du littoral et la Réserve naturelle réalisent un sentier de découverte de la mangrove dans l’étang de la Barrière à Cul-de-Sac..
En janvier 2012, au sud de la plage de l’Anse Marcel, le remblais déposé illégalement en 2009 à l’embouchure du petit étang a été enlevé et le talus aplani, permettant de nouveau une meilleure communication entre l’étang et la mer.
Ces travaux ont été réalisés par le contrevenant, qui avait également arraché une partie de la mangrove à la même époque et avait alors été mis en demeure par la Réserve naturelle de remettre les lieux en état.
La végétation de type invasif qui recouvrait le remblais a été défrichée, mais il reste à planter des palétuviers dans la mangrove et des raisiniers en arrière plage, ainsi que des espèces caractéristiques de la forêt sèche.
Une pollution qui n’en finit pas
Alerté le 5 janvier 2012 par l’association des riverains des Terres Basses, Romain Renoux, le directeur de la Réserve naturelle, a constaté sur place un écoulement d’eaux usées répugnantes dans le Grand Étang des Terres Basses, en bordure d’un hôtel.
Le dysfonctionnement est apparemment dû au débordement d’un poste de relevage et n’est pas nouveau. Déjà en 2009, la Réserve naturelle avait dressé un procès-verbal au contrevenant.
La Réserve naturelle a contacté l’Établissement de l’eau et de l’assainissement de Saint-Martin (EEASM), qui a tenté de diagnostiquer le problème.
Une rencontre a été organisée sur le site entre la Réserve, la direction de l’hôtel, la préfecture, l’EEASM et la Générale des Eaux, en vue de résoudre définitivement la question, selon les préconisations de l’EEASM.
L’équipe de la Réserve reste très vigilante au sujet de cette pollution, le Grand Étang constituant un patrimoine naturel d’exception et totalement protégé.