Journal-16

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Journal-16

Romain Renoux Directeur de la Réserve naturelle nationale de Saint-Martin

Lentement mais sûrement la cause de l'environnement progresse dans notre île. J'en veux pour preuve le nombre croissant d'écovolontaires qui rejoignent nos actions, les nombreuses initiatives privées et publiques de nettoyage du littoral ou encore l'importance que revêtent nos milieux naturels dans la promotion de l'île. Cependant, des atteintes à l'environnement demeurent et sont intolérables. C'est en combinant action de préservation des milieux, éducation à l'environnement et vigilance, que nous ferons ensemble évoluer cette cause. Les 6 agents de la Réserve naturelle et du Conservatoire du littoral s'y emploient au quotidien.

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

Une tortue verte autour de Tintamare © Julien Chalifour

Le suivi des pontes de tortues marines sur les plages de l'île se poursuit. Bonne nouvelle, les chiffres à la baisse du début de la saison, en mai, sont repartis à la hausse depuis. La soixantaine d'éco volontaires est restée mobilisée et l'on dénombre à ce jour 425 suivis sur les plages et 86 signalements de traces de montées de tortues, avec un avantage pour les tortues vertes. Par ailleurs, plusieurs personnes ont appelé la Réserve pour signaler la présence de bébés tortues juste après leur émergence, sur les plages de la Baie Orientale, de Friar's Bay et de Baie Longue, juste devant l'hôtel La Samanna. Les émergences ont en général lieu de nuit et il est rare d'y assister directement.

Émergences de tortues les bonnes réactions

Vous êtes témoin d’une émergence de tortues ou vous êtes en présence d’un bébé tortue sur une plage. Que faire?
Vous assurer que personne n’intervienne et qu’aucun prédateur potentiel ne menace ces jeunes reptiles.
Éloignez les chiens, effrayez les oiseaux, ne manipulez pas les bébés tortues et laissez-les rejoindre la mer par eux-mêmes.
Appelez la réserve naturelle si la ou les tortue(s) cour(en)t un quelconque danger (05 90 29 09 72), vos témoignages sont précieux.

 


Une émergence de tortues luths

Une tortue verte autour de Tintamare © Julien Chalifour
© Julien Chalifour

Comme chaque été depuis six ans, les plongeurs des réserves naturelles de Saint-Martin, de Saint- Barth et de Petite Terre, en Guadeloupe, se sont retrouvés sous l’eau pour le suivi de l’état de santé sous-marin des récifs coralliens et des herbiers sur les trois espaces naturels, grâce à un financement de la DEAL Guadeloupe.
À Saint-Martin du 30 août au 9 septembre, les plongeurs ont ajouté deux nouvelles stations à ce suivi, qui concerne donc à présent quatre sites dans le périmètre de la Réserve et deux sites hors de ce périmètre, l’objectif étant d’apprécier l’évolution de l’état de santé de ces milieux. Compte-tenu de la dégradation de la qualité des eaux de baignade autour de Pinel, les récifs et les herbiers du site ont bénéficié d’une attention particulière cette année.
Les coraux d’une part, et les herbiers d’autre part ont fait l’objet de mesures et de comptages, dont les résultats seront comparés avec ceux des années précédentes. Les données sont en cours de traitement et seront connues avant la fin de l’année.

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

L’îlet Tintamare fait l’objet de toutes les attentions de la Réserve naturelle, qui vient d’y installer trois nouvelles tables en bois.
Ce sont donc aujourd’hui six tables – toutes fabriquées par les élèves de la section charpente et menuiserie du lycée polyvalent des Îles du Nord – qui attendent les piqueniqueurs, à l’ombre des filaos et en bordure de la plage, à deux pas d’une eau cristalline.
Répondant à la demande, les gardes ont installé deux tables en vis-à-vis, qui permettent l’accueil de groupes d’une vingtaine de convives.
Par ailleurs, afin de limiter le risque d’incendie, deux points feux fixes ont été fabriqués.
Le feu est interdit en dehors de ces espaces! Équipés de grilles, ils fonctionnent très bien et sont à la disposition des usagers.
Et comme Tintamare ne se limite pas à la plage Blanche, les gardes ont procédé au nettoyage de la plage située sous les récifs, où ils ont récupéré quatre fûts de 200 litres déposés par la mer, un grand filet de pêche et une grosse pelote de fil en plastique.

Nettoyage de la plage de Grandes Cayes

Verbalisé par la douane alors qu’il pêchait dans la Réserve naturelle en compagnie de son père, cet adolescent âgé de quatorze ans – et donc pénalement responsable – a été condamné par le procureur à cinq demi-journées de travail d’intérêt général... dans la Réserve.
La Protection judiciaire de la jeunesse, qui suit ce jeune, a signé pour cette occasion une convention avec la Réserve naturelle, qui pourra éventuellement accueillir d’autres jeunes dans ce cadre légal.
Fin août, l’adolescent a nettoyé les plages de Tintamare, de Grandes Cayes, du Galion et de Pinel, en compagnie d’un garde.
À bord du bateau de la Réserve, sa dernière demi-journée a été consacrée à une session d’éducation à l’environnement, au cours de laquelle un garde lui a transmis ses connaissances en matière de protection de la faune et de la flore marines et l’a sensibilisé à l’importance du respect de la réglementation

1500 euros le seau de burgos

Trois braconniers ont été entendus par les gendarmes de la brigade nautique après que les gardes de la Réserve les aient interpellés sur la plage de Grandes Cayes, le 10 juillet 2012.
Les trois hommes revenaient de la pêche aux burgos sur le site de Wilderness et portaient un seau contenant plus d’une centaine de ces mollusques, dont la pêche est réglementée et interdite, comme toute pêche, dans la Réserve.
Les burgos ont été remis à l’eau et un procès-verbal a été dressé pour pêche interdite dans une réserve naturelle.
En attente de leur jugement au tribunal, ils risquent chacun une amende de 1500 euros.

Deux kite-surfeurs verbalisés

La Réserve naturelle rappelle que le kite-surf est toujours interdit dans la baie de l’Embouchure, par arrêté préfectoral. Malgré cela, certains individus ne changent pas leurs habitudes, même après avoir été plusieurs fois avertis par les gardes.
C’est ainsi qu’un kite surfeur a été le premier à faire l’objet d’un procès-verbal au Galion, le 10 juillet 2012, après avoir fait décoller son aile devant la partie de la plage la plus fréquentée.
Le dossier a été transmis à la brigade nautique de la gendarmerie, qui convoquera le contrevenant.
Peu après, le 10 août 2012, un moniteur qui donnait des cours de kite surf au Galion, a fait l’objet du second procès-verbal pour pratique d’un sport interdit dans une réserve naturelle.
Il a été entendu par la brigade nautique de la gendarmerie.

Du matériel de pêche confisqué

Le 6 juillet, au large de Grandes Cayes, et le 19 juillet, autour du Rocher Créole, deux chasseurs sous-marins ont été interpellés par un garde pour pêche interdite dans une réserve naturelle.
Leur matériel, immédiatement saisi, leur a été rendu le lendemain contre une copie de leur pièce d’identité.
Les poissons ont également été confisqués.

Jet-ski dans la Réserve : c’est non!

Le gérant d’une société de location de jet-skis, en compagnie d’un client à bord d’un second jet-ski, a été surpris par les gardes entre Pinel et la Pointe des Froussards, le 3 septembre 2012.
Un procèsverbal a été dressé et transmis à la brigade nautique.

La restauration des milieux et des populations dégradées

la route reliant le galion à Quartier d’orléans, trop souvent utilisée comme une décharge sauvage, est dorénavant fermée par une chaîne et un cadenas.

Il aura fallu quatre jours à une dizaine d’agents de la Collectivité, aux trois gardes et au directeur de la Réserve naturelle pour venir à bout des déchets dispersés sur le site du Galion, mais le résultat en a valu la peine.
La Collectivité avait mis à disposition un camion grue et un tractopelle pour nettoyer l’ensemble du site, soit la plage, l’arrière-plage et le chemin en terre qui conduit à Quartier d’Orléans.
L’ensemble des participants a travaillé d’arrache pied pour collecter vingt tonnes de déchets les plus divers – restes de pique-nique, canettes, appareils électroménagers, gravats, carcasses de voitures, déchets de chantiers, vieux meubles... – qui ont été déposées – gratuitement – à l’écosite de Grandes Cayes.
Des bombes volcaniques ont été placées en plusieurs points afifin d’empêcher l’accès des véhicules.


Après

Avant

Avant

Avant

Avant

Avant

Après

Après

Après

Après

Après

Après
Une belle moisson écologique pour le Radisson

Le jeudi 6 septembre étant la journée mondiale de nettoyage pour tous les hôtels Radisson dans le monde, l’hôtel Radisson de l’Anse Marcel a décidé de consacrer cette journée à la plage de Petites Cayes et au chemin des Froussards, en plein coeur de la Réserve naturelle.
Équipés de sacs poubelles, une dizaine d’employés de l’hôtel – dont le directeur – ont suivi en compagnie de deux gardes le chemin que leurs clients empruntent régulièrement.
Ils ont fait main basse sur le moindre déchet, tout au long des deux heures de marche.
Le site était peu pollué, mais plusieurs sacs poubelles et quelques macro-déchets rejetés par la mer ont été évacués en fin de parcours sur l’écosite de Grandes Cayes.

L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions

De gauche à droite / Left to right : Marc Duncombe, Romain Renoux, Gilles Leborgne (vice-pt de l’ASLOP) et Béatrice Galdi sur le site de Babit Point © Alain Moine

Le Conservatoire du littoral, dont le rôle est de protéger les espaces naturels et les paysages des rivages français en les soustrayant définitivement à l'urbanisation, s'implique également à Saint-Martin. Ainsi, il possède et protège 355 hectares sur notre île.
Les espaces concernés se répartissent entre 14 étangs (environ 200 hectares), les rivages naturels (environ 85 hectares, comprenant toute la partie terrestre classée en réserve naturelle) et enfin les îlets (Pinel, Tintamare, Petite Clé, Caye Verte, le Rocher Créole, le rocher de l'Anse Marcel et Grand Îlet, sur le lagon de Simpson Bay). Outre la protection foncière, le Conservatoire réalise des aménagements sur ces espaces, permettant de concilier préservation et fréquentation du public : restauration des écosystèmes dégradés, ouverture des sites au public (sentiers botaniques, observatoire, carbets...).
La gestion de tous ces sites a été confiée à la Réserve naturelle, qui travaille main dans la main avec le Conservatoire.
En mission à Saint-Martin du 16 au 20 juillet 2012, le délégué outre-mer du Conservatoire, Marc Duncombe, s'est penché sur tous les dossiers en cours.
Accompagné de Romain Renoux, directeur de la Réserve et représentant de l'antenne du Conservatoire du littoral à Saint-Martin, et de Béatrice Galdi, chargée de mission du Conservatoire à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, il a d'abord fait connaissance avec le préfet Philippe Chopin, qu'il a invité au prochain Conseil des rivages français d'Amérique (CRFA), organisé à Saint-Martin et Saint-Barth en avril 2013.
Il a également rencontré le président Alain Richardson – qui, avec Christophe Hénocq, représente la Collectivité au CRFA – et lui a rappelé les enjeux du Conservatoire sur l'île.
Un enjeu décisif concerne l'expropriation des parcelles de l'hôtel en ruines au Galion, en vue de leur acquisition pour la réhabilitation du site.
Dans le cadre d'un autre projet d'acquisition, Marc Duncombe a rencontré le président et le vice-président de l'Association syndicale libre d'Oyster Pond (ASLOP) et leur a réaffirmé tout l'intérêt porté par le Conservatoire au site de Babit Point, dont l'ASLOP est en partie propriétaire.
D'un haut intérêt écologique, ce site abrite une importante colonie de melocactus - dit "tête à l'Anglais" - cactus protégé endémique des Petites Antilles.
La bande littorale de l'îlet Pinel appartenant au Conservatoire, le délégué outre-mer s'est également entretenu avec les deux exploitants de restaurants bénéficiaires d'une autorisation d'occupation temporaire.
Il a fait avec eux un bilan positif des bonnes pratiques environnementales en vigueur sur le site depuis maintenant plusieurs années. 
Concernant la protection des étangs, Marc Duncombe a exprimé ses interrogations à l'Établissement des eaux et de l'assainissement quant à l'installation prévue de plusieurs stations d'épuration, dont les rejets concerneraient certains étangs.
Le Conservatoire, sur le principe, n'est pas opposé à de telles installations, mais il a besoin de garanties sur la qualité des rejets d'eaux traitées et sur l'entretien des équipements, qui ne doivent en aucune manière avoir lieu au détriment de l'état de santé des étangs.

L'observatoire des baleines à coralita L'observatoire aux baleines sur le site de Coralita

Il s'est bien sûr intéressé aux projets en cours et a visité l'observatoire aux baleines, sur la route de Coralita et, à deux pas de là, à la parcelle récemment dépolluée à l'embouchure de l'étang aux Poissons, pour laquelle le Conservatoire a un projet de restauration écologique et d'aménagement pour l'accueil du public, en partenariat avec la Réserve et la Collectivité.

 

 

Albert Minville et Michel Hamlet

Albert Minville, responsable de la partie terrestre au sein de la brigade territoriale de l’environnement, et Michel Hamlet, responsable des plages, sont aujourd’hui sont aujourd’hui également gardes du littoral et gardes particuliers.
Sur proposition du Conservatoire du littoral, tous deux ont bénéficié d’une formation de commissionnement financée par le programme Temeum.
Ils ont ainsi enrichi leurs connaissances juridiques en matière d’infractions au code de l’environnement et disposent de pouvoirs de police.
Tous deux ont reçu leur carte de commissionnement et leur insigne des mains de Marc Duncombe, qui les a félicités pour leur réussite et leur engagement au service de la protection du littoral.
Cette cérémonie informelle a été suivie du pot de l’amitié, en présence de l’équipe de la direction territoriale de l’environnement et du cadre de vie; de Romain Perreau, chef du service du territoire, de la mer et du développement durable à la préfecture; de Jean-David Richardson, conseiller territorial; et de l’équipe de la Réserve naturelle et de son président.

La communication et l’éducation environnementale

À l’invitation du directeur de la Réserve naturelle, Romain Renoux, un premier groupe de cinq salariés de l’Office du Tourisme a vécu la journée type d’un touriste en vacances sur la Réserve naturelle.
Le 6 septembre, à bord du bateau de la Réserve, ces professionnels du tourisme ont découvert Tintamare, le Rocher Créole, Caye Verte et enfin Pinel, où tout ce petit monde a mis la tête sous l’eau, le long du sentier sous-marin.
Cette sympathique excursion sera renouvelée prochainement pour l’ensemble du personnel de l’Office, l’idée étant de mieux faire connaître les atouts du patrimoine naturel de l’île à ceux qui sont en contact direct et quotidien avec les visiteurs.
Cet événement a été l’occasion pour Romain Renoux de mettre en avant les équipements mis en place par la Réserve – tables de pique-nique, carbets, signalétique, mouillages... – ainsi que ses partenaires – loueurs de bateaux, clubs de plongée et de sports nautiques... 40 000 touristes ont visité la Réserve naturelle en 2011 et ont participé à son financement à travers la modique redevance de 1,52 euro par personne et par jour. Elle est perçue par les partenaires et reversée à la Réserve.

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