Depuis sa création en 1998, Harvey Viotty a présidé et accompagné le gestionnaire de la réserve naturelle de Saint-Martin avec passion sans jamais faillir. En prenant sa succession, j’ai à coeur de perpétuer l’esprit qui anime la réserve depuis sa création, à savoir le dialogue, la bienveillance, la compréhension, le respect des spécificités de notre territoire et de la réglementation, qui sont les fondements de la réussite et du bien fondé de nos actions. Les chantiers sont immenses et nous devrons prioritairement assurer la mise en oeuvre du plan de gestion 2018-2027 par la satisfaction de ses 49 objectifs, déclinés en 125 actions. En tant que gestionnaire, nous participons à travers notre expérience et notre capacité d’expertise au développement et à l’aménagement du territoire de Saint-Martin. Aussi, pour mieux le protéger, il nous faut renforcer notre modèle économique à travers des outils novateurs de gestion, de protection et de compensation. Anticiper les changements climatiques, mieux les comprendre pour mieux les gérer, se préparer aux risques cycloniques… Le travail de l’équipe de la réserve naturelle va bien au-delà de ses objectifs de gestion. La démonstration reste accessible : - protéger la mangrove, c’est établir le premier rempart naturel contre les houles cycloniques ; - protéger les plages comme sites de ponte des tortues marines, c’est garantir que ces espaces ne disparaitront pas face à l’érosion, l’augmentation du niveau de la mer ou l’urbanisation ; - préserver l’intégrité de nos espaces naturels, c’est aussi améliorer en premier lieu le cadre de vie des habitants de Saint-Martin ; - protéger les espaces marins, les coraux, les herbiers, c’est aussi soutenir le secteur touristique, hôtelier et nautique, poumon de l’économie de Saint-Martin. Une prise de conscience trop récente à l’échelle internationale a mis en lumière que les services économiques rendus par la nature sont immenses et qu’il nous appartient à tous de mieux la protéger, afin de renforcer et pérenniser le développement d’activités respectueuses des écosystèmes. De nouveaux paradigmes de croissance doivent être pensés à l’échelle de chaque unité territoriale. Forte de son expérience, la réserve naturelle est un outil au service de l’État, de la Collectivité, des entreprises, des associations et des particuliers, qui nécessitent un accompagnement ou une expertise objective sur tous les projets de développement et d’aménagement de Saint-Martin.
Journal-39
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Mise en place de mouillages écologiques
Le projet de mise en place de mouillages écologiques, notamment à Pinel, Tintamare, au Rocher Créole et sur d’autres sites mineurs, a été présenté par Nicolas Maslach. Dans l’explication de cette stratégie, le directeur de la réserve a mis l’accent sur le fait que dans une aire marine protégée, a fortiori une réserve naturelle nationale, la gestion des mouillages est une priorité et que le développement de la plaisance et des activités économiques ne doit pas se faire au détriment de la protection de la biodiversité. Par ailleurs, les sites de la réserve naturelle marine n’ont pas vocation à répondre à l’insuffisance des places dans les marinas, ni aux coûts des places à quai. Force est de constater que, malgré la présence de mouillages installés depuis des années sur les sites de la réserve naturelle marine, trop nombreux sont les navires et les usagers qui utilisent encore leur ancre. Cela ne sera désormais plus accepté, comme c’est notamment le cas aux Saintes, à Petite-terre et ailleurs dans la région. Il a précisé que l’objectif n’est pas d’interdire, mais de mieux encadrer l’accueil des usagers sur des sites déjà fréquentés et de limiter la fréquentation des sites peu ou pas fréquentés. Il a ajouté que, dans le cadre de cette stratégie, il n’est pas envisagé de satisfaire à la demande de fréquentation, qui se fait de plus en plus importante. Les sites seront équipés d’un dispositif de mouillages en fonction de leur spécificités écologiques et de leur capacité d’accueil. Au final, ce sont 125 mouillages écologiques que la réserve ambitionne d’installer avant la fin de l’année 2021, principalement sur les sites de Pinel, Tintamarre et du Rocher Créole. Une application « en ligne » sera disponible pour les usagers qui souhaitent passer la nuit à bord de leur bateau sur les sites de la réserve naturelle. La réservation, obligatoire, se fera depuis un téléphone portable ou une tablette connectée : un paiement sera demandé en fonction du nombre de personnes à bord, de la durée du séjour, de la taille du navire et de ses capacités techniques. Les recettes ainsi obtenues permettront au gestionnaire de la réserve naturelle d’entretenir ce dispositif.
Last but not least, le gestionnaire de la Réserve naturelle de Saint-Martin a été agrée par arrêté préfectoral au titre d’association de protection de l’environnement. Arrêté 2021-105.
Cette reconnaissance conferée à l’association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin lui permet notamment un accès facilité à l’information et aux réunions des organismes publics dont les sujets ont un lien avec la conservation de l’environnement. L’association dispose ainsi administrativement d’une présomption « d’intérêt à agir » devant les tribunaux administratifs. Elle peut par ailleurs engager plus facilement l’action civile - notamment se constituer partie civile et exercer un référé civil. Pour finir, le gestionnaire peut également agir plus facilement devant le juge pénal et demander réparations de tout préjudice issu d’une infraction (L142-2 du code de l’environnement). La liste des associations agrées de protection de l’environnement est accessible sur le lien suivant : http://www.guadeloupe.developpement-durable. gouv.fr/IMG/pdf/assos_agreees_jusqu_en_2026.pdf
Divers
Le comité consultatif de la Réserve naturelle a eu lieu le 18 mai 2021, en présence du préfet Serge Gouteyron. La totalité des membres était présent et a validé le rapport d’activités 2020, ainsi que le bilan comptable 2020 et le budget prévisionnel 2021. Plus d’informations articles suivant
Pépinière de la biodiversité et restauration d’une friche en zone humide
Initiée par la réserve naturelle et le Rotary club Saint-Martin Nord, quelques mois après la destruction par le cyclone Irma de vastes espaces de zones humides, notamment à Quartier d’Orléans, la pépinière de la biodiversité est opérationnelle depuis deux ans. Avec plusieurs milliers de graines et plantules de palétuviers plantées à proximité de l’étang des Salines d’Orient, elle participe à la reconquête de ces espaces essentiels pour l’avifaune, mais aussi pour la protection des côtes contre les effets dévastateurs de la houle. En parallèle, cette pépinière accueille désormais plus de 3000 élèves par an, venus des écoles de Saint-Martin sensibilisées à l’importance des zones humides sur notre territoire. Forte de cette réussite et avec le soutien financier de la Fondation de France, le gestionnaire de la réserve naturelle réalisera bientôt un projet ambitieux de reconquête d’une zone humide, la réalisation d’un sentier de découverte et de sensibilisation du public et des scolaires. Ce projet, qui a enthousiasmé les membres du comité consultatif, permettra non seulement la sensibilisation de tous les publics, mais aussi le lancement des actions du plan de gestion qui concernent les zones humides classées en réserve naturelle. Ce projet participera par ailleurs à compenser « en partie » la raréfaction des zones humides constatée sur l’ensemble du territoire de Saint-Martin.
Porté par le gestionnaire de la Réserve naturelle de Saint-Martin et inscrit dans son plan de gestion 2018- 2027, l’ICBI poursuit son chemin. A la suite de l’enquête publique menée par la prefecture de Saint-Martin à la fin de l’année 2020, Nicolas Maslach a présenté ce projet ambitieux aux autorités publiques du territoire. La Collectivité ; le Conseil économique, social et culturel ; la Chambre consulaire interprofessionnelle ; le Conseil de quartier de Grand-Case ; la Commission territoriale de l’urbanisme et le Conseil territorial de la Collectivité ont tous émis un avis favorable à l’unanimité qualifiant l’ICBI de projet d’intérêt général pour le territoire ! Fort de ces avis, Nicolas Maslach continue de promouvoir l’Institut à travers la recherche de partenaires financiers notamment. L’institut bénéficie déjà du soutien du FEDER pour ce qui concerne la partie recherche et innovation, qu’il développera lorsqu’il sera en activité.
L’ICBI dans le plan de gestion
Le projet de mise en place de l’ICBI, inscrit dans le plan de gestion 2018-2027, a été validé par le comité consultatif de la réserve naturelle de Saint-Martin en 2013 et 2014. Il répond à plusieurs objectifs et actions prévus dans le plan de gestion , comme détaillé ci-dessous :
- Réfléchir aux possibilités d’intervention du gestionnaire comme prestataire de découverte du patrimoine naturel dans le cadre de l’ICBI
- Créer la Maison de la Réserve dans le cadre de l’ICBI.
- Faire de la RN un vecteur de promotion du patrimoine naturel, de l’écotourisme.
- Réaliser des aménagements pour mettre en valeur le patrimoine géologique, culturel ou archéologique de la RNN.
- Mettre en place des aménagements pour l’accueil du public.
- Valoriser les activités et le patrimoine naturel de la RNN dans le cadre de l’ICBI
Veiller au respect de la réglementation et à une pratique des activités humaines compatible avec les objectifs de la Réserve
Un nouvel arrêté prefectoral réglemente les usages et les activités commerciales dans la Réserve naturelle
Lors du précédent comité consultatif, en 2020, les membres avaient validé la signature d’un projet d’arrêté préfectoral clarifiant les conditions d’accueil du public et des activités commerciales dans les espaces terrestres et marins de la réserve naturelle de Saint-Martin. C’est chose faite depuis le 23 juillet 2020. Ce nouvel arrêté préfectoral vient compléter le décret ministériel 98-802 du 03 septembre 1998 de création de la réserve naturelle de Saint-Martin. L’ensemble de la réglementation de la réserve ainsi que les espaces classés en réserve naturelle à Saint-Martin sont accessibles su le lien suivant : https://reservenaturelle-saint-martin.com/fr/decrets
Evaluation des impacts anthropiques des exploitations de l’îlet Pinel
Situés dans l’espace de la réserve naturelle de Saint-Martin, au coeur de l’aire marine protégée, les restaurants de l’îlet Pinel font la joie des résidents et des touristes. Ils font partie de la « carte postale » des offres touristiques de la partie française et sont avec le secteur touristique de la Baie Orientale le fer de lance du tourisme de Saint-Martin. Leur importance économique génère par ailleurs des revenus directs et indirects conséquents. Ces activités et la fréquentation qu’ils induisent ont aussi un coût écologique, notamment sur les espaces marins à proximité. Les suivis scientifiques - présentés aux membres du comité consultatif - montrent les corrélations entre la dégradation des milieux aquatiques et les activités anthropiques que représentent le pompage de l’eau de mer, la désalinisation, l’assainissement, qui ajoutés à la fréquentation des navires, à l’usage des ancres et aux activités du public, sont autant de facteurs de dégradation des herbiers marins et des coraux. A ce titre, le gestionnaire de la réserve naturelle de Saint-Martin envisage la mise en place d’une convention de partenariat avec les exploitants commerciaux de l’îlet Pinel afin que ces derniers prennent la mesure des impacts que leurs activités causent aux espaces naturels et qu’ils participent à sa protection, afin de diminuer, voire de supprimer, les impacts avérés de ces activités sur les sites protégés. Aussi, les exploitants seront invités à se rapprocher des services du gestionnaire de la réserve naturelle afin qu’ils étudient ensemble les actions qui seront mises en place pour enrayer ces processus, qui consisteront notamment en la réalisation des actions inscrites dans le plan de gestion : aménagement de zones de mouillages, d’accueil du public, réalisation de suivis scientifiques, développement de programmes de réhabilitation des herbiers…
Objectif à long terme n°1 : Connaissance et suivi continu du patrimoine naturel - CS
Satisfecit pour le programme Life Biodiv’Om
A mi-parcours de sa réalisation, après deux ans et demi de travail, le programme Life Biodiv’Om s’est plié à un audit de l’Europe, mené par un cabinet extérieur. Cette mission est désormais terminée et a encouragé le gestionnaire de la réserve naturelle de Saint-Martin a poursuivre dans cette voie. Aude Berger a présenté les avancées du projet en visioconférence, avec de nombreuses photos et des vidéos présentant les pêches nocturnes, l’échantillonnage des post-larves, les aquariums, et bien sûr sa rencontre avec un mérou géant le 22 octobre 2020.
Life Biodiv’Om : poursuite des pêches nocturnes
Si vous désirez participer à ce programme scientifique passionnant, n’hésitez pas à envoyer un message à Aude Berger sur reservenat.aude@yahoo.com. Il s’agira pour vous de sortir en mer avec Aude et deux autres bénévoles quelques soirs pendant la nouvelle lune afin de poser les pièges puis de les récupérer au lever du soleil. L’identification des alevins intervient alors : seuls les alevins non identifiés sont placés en aquarium, les autres poissons étant immédiatement relâchés en mer. Aude Berger remercie très sincèrement les bénévoles pour leur fidélité, la mission en mer ne pouvant pas avoir lieu sans eux. Elle leur donne rendez-vous en août, septembre et octobre prochain.
Formation des vétérinaires pour soigner les tortues marines
Les vétérinaires de Saint-Martin désireux d’en savoir plus sur les soins à donner aux tortues marines blessées ont bénéficié d’une formation en visioconférence assurée par un vétérinaire, le groupe Tortues marines France et le Museum d’histoire naturelle. En l’absence de centre de soins dédié aux tortues marines, cette formation repond à un besoin réel, les échouages de tortues blessées s’étant multipliés ces dernières années.
Le point sur le projet Cari’mam
Cari’mam, conduit par le sanctuaire Agoa, a fait le point avec la réserve naturelle sur l’avancement des projets inscrits au programme pour Saint-Martin. L’association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin (AGRNSM) a évoqué l’impossibilité de mettre en oeuvre la campagne Megara 2020-2021, faute de moyens permettant le préfinancement, dans un contexte difficile lié au Covid 19. Le projet étant financé par l’Union européenne, un appel d’offres a tout de même été lancé, en novembre 2020. Une seule proposition a été reçue en retour, à laquelle il a été impossible de donner suite. La Réserve a toutefois procédé en février 2021 à l’installation d’un hydrophone passif fourni par Agoa dans le cadre du projet CARI’MAM, à une quinzaine de mètres de profondeur, afin d’enregistrer les chants des mammifères marins. Ce dispositif enregistre 1 minute toutes les 5 minutes, en continu. Les enregistrements sont récupérés une fois par mois, délai à la fin duquel les piles doivent être remplacées. Ils sont ensuite transmis à des chercheurs de l’Université de Toulon, qui développe une intelligence artificielle capable d’apprendre à reconnaitre les sons de la mer, afin de traiter de manière automatisée les heures d’enregistrement acoustique fournies par les contributeurs de toute la Caraïbe.
EEASM : surveiller la qualité des rejets
Dans le cadre de la mission de surveillance de la qualité des rejets des stations d’épuration par l’Établissement de l’eau et de l’assainissement de Saint-Martin (EEASM), une réunion s’est tenue le 12 janvier 2021 en préfecture, à la demande de l’Unité territoriale DEAL. Cette réunion, à laquelle a participé la réserve naturelle, a été animée par Bruno Grézillier, spécialiste de la thématique qualité et loi sur l’eau à la DEAL, afin d’évoquer plus particulièrement le cas des stations de la pointe des Canonniers et de Quartier d’Orléans, et les modalités de leurs rejets.
Suivi scientifique des Melocactus Intortus
espèce emblématique et protégée, ont pu être évalués sur les trois sites suivis : Cactus Place, Wilderness et Babit Point. Ce chiffre impressionnant a été établi par Maât Matheux, stagiaire à la Réserve naturelle du 29 mars au 15 mai 2021 et étudiante à l’Université de Villeurbanne en parcours sciences de la vie, section biodiversité. Sa mission a consisté à suivre les populations de Melocactus Intortus, évaluer l’impact des activités humaines sur ces populations et comparer les trois sites de développement, mais également à participer aux autres missions du pôle scientifique et aux actions des autres pôles. Cette mission s’est inscrite dans la session 2021 du suivi des populations de « têtes à l’anglais », opéré tous les cinq ans sur les trois stations susnommées. La stagiaire a constaté des situations très contrastées, dans la nature des sites, leur fréquentation, l’impact du cyclone Irma, l’invasion de papillons et chenilles Cactoblastis Cactorum et les dégradations infligées par les animaux domestiques (principalement ânes et chevaux, et surtout à Babit Point). Ce suivi s’est avéré quelque peu complexe, le dernier remontant à 2016, soit avant le cyclone Irma, qui a mis à mal un grand nombre de cactus, mais aussi en raison d’autres facteurs : prélèvements illégaux, sécheresse… Au final, la population de Melocactus Intortus est toujours présente, mais surtout composée d’individus jeunes. La mauvaise nouvelle est que 50% de ces cactus sont blessés ou présentent des atteintes du fait du parasitisme lié à la présence de Cactoblastis Cactorum, comme c’est le cas sur d’autres sites dans les Antilles. Cette population reste donc sensible et nécessite plus que jamais une attention particulière pour sa conservation.
Une CPE en stage à la Réserve naturelle
Chantal Impériale, CPE au collège Soualiga, en formation pour un BTS « Gestion et protection de la nature » avec une école d’Angers, à distance, a effectué son stage pratique d’une durée de huit semaines à la réserve naturelle. Pendant ce stage, elle a fait avancer le projet Life Biodiv’Om, ainsi que les suivis scientifiques et les autres actions du pôle scientifique.
Transfert de savoir-faire
Un transfert de savoir-faire, prévu dans le programme Life Biodiv’Om, a eu lieu en avril 2021, lors de la formation de Karl Questel, de l’Agence territoriale de l’environnement (ATE) de Saint-Barth. Cette formation, comme celle donnée par Ecocéan à la Réserve naturelle, a porté sur la technique de pêche exploratoire des post-larves et de leur traitement. Deux autres agents de l’ATE bénéficieront prochainement d’une formation identique, dans le cadre de la réplicabilité du programme.
Des tortues marines et des bénévoles
La saison 2021 des tortues marines a démarré avec une première réunion des écovolontaires le 1er avril. Une trentaine de bénévoles a répondu à l’appel de la réserve, mais il manque du monde. Si la perspective de participer à la vie de la réserve naturelle vous attire, en arpentant régulièrement les plages qui vous seront assignées et en y relevant les traces laissées par les tortues venues creuser un nid, il n’est pas trop tard pour participer ! Merci de contacter
Objectif à long terme n°2 : Surveillance du territoire et police de l’environnement - SP
Pendant le premier semestre 2021, le pôle technique et police de la nature de la Réserve naturelle a effectué 178 patrouilles de contrôle de conformité: 79 patrouilles à terre et 99 en mer. 30 contrôles se sont avérés non conformes, 16 à terre et 14 en mer. Trois procès-verbaux ont été dressés.
Action SP2 Poursuivre et renforcer les missions de Police de l’Environnement
Un arrêté pour encadrer l’exercice de la chasse
Le 6 mai 2021 Julien Chalifour a participé, en tant qu’expert local en ornithologie, à une visioconférence organisée par l’OFB, au titre de la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, pour les îles de Saint-Martin et de la Guadeloupe. Le bilan du suivi des carnets de chasse et les actions de police relatives à la chasse – contrôles et procès-verbaux – ont été présentés, ainsi que les actions ayant permis la production de connaissances scientifiques en matière de stocks d’espèces chassées. En fin de réunion, il a été décidé de continuer l’échange afin d’élaborer une proposition d’arrêté annuel encadrant l’exercice de la chasse pour la saison 2021-2022, du 25 juillet 2021 au 2 janvier 2022. Cet arrêté définira la période de la chasse, les conditions de chasse, les espèces chassables et les éventuels quotas. Peu de permis de chasse sont habituellement délivrés à Saint-Martin, où l’on chasse les canards, les tourterelles, les pigeons, les moqueurs… Il n’en va pas de même en Guadeloupe. Dans les 2 cas, certains quotas de chasse ont été limités pour certaines espèces dont le statut de conservation a été jugé inquiétant. Les chasseurs guadeloupéens se déplacent d’ailleurs parfois à Saint-Martin, où les oiseaux sont moins craintifs qu’en Guadeloupe. Rappelons que la chasse est interdite dans la Réserve naturelle !
- Le 15 avril 2021, Julien Chalifour s’est constitué partie civile dans le jugement de S. L. au tribunal correctionnel et a demandé 1 euro de dommages et intérêts. En octobre 2020, alors que S. L. sur son scooter créait un embouteillage sur la route de Cul-de-Sac et que les usagers de la route s’impatientaient en klaxonnant, il décidait d’effectuer un demi-tour en trombe sur les 2 voies de circulation, obligeant l’agent alors au volant de son véhicule, à piler pour l’éviter. Très excité, S. L. - qui venait de reconnaitre l’agent qui l’avait contrôlé en action de pêche illégale au sein de la réserve naturelle quelques mois plus tôt - entreprit alors de se déporter à la hauteur du véhicule pour menacer, insulter et faire usage de violences physiques à l’encontre de M. Chalifour et du véhicule de la réserve. Absent à l’audience, S.L. a été reconnu coupable des faits reprochés.
- Le gérant d’un restaurant de Pinel a été verbalisé pour trois infractions liés au code de l’environnement, à la suite de l’installation de panneaux solaires sur une surface de 115 mètres carrés classée en réserve naturelle. Le gestionnaire de la réserve naturelle lui reproche d’avoir modifié sans autorisation l’aspect d’une réserve naturelle nationale, de ne pas avoir informé le gestionnaire de ces travaux et de ne pas avoir respecté la mise en demeure émise par la réserve naturelle. Ce procès-verbal, dressé au titre du code de l’environnement – et non au titre du code de l’urbanisme, comme les autres sur l’îlet Pinel – a été transmis au parquet.
- Un avion de l’aéroclub de Grand-Case a été verbalisé pour avoir survolé l’îlet de Tintamarre et avoir tenté de s’y poser.
- Un gyrocoptère a été également verbalisé pour le survol de Tintamarre. Les pilotes de ces deux aéronefs ont été convoqués par le procureur et ont fait l’objet d’un rappel à la loi.
- La Réserve renforce la surveillance sur la bande des vingt mètres proches du rivage, cette zone étant interdite au mouillage sur ancre par arrêté préfectoral.
- Un canot semi-rigide a été saisi par la réserve sur l’étang des Salines d’Orient, alors qu’il se trouvait abandonné sur la berge. Cette embarcation est stockée dans les locaux de la Réserve.
- Le 10 mai 2021, la Réserve a saisi un filet et un casier, posé en travers de l’embouchure de l’étang aux poissons.
Collaboration avec la gendarmerie
Le pôle police de l’environnement de la réserve travaille depuis des années en collaboration avec la gendarmerie et échange régulièrement avec les différents services et militaires.
- Le responsable local des gendarmes mobiles invite la réserve à rencontrer les nouveaux pelotons à leur arrivée sur l’île.
- La réserve et le Peloton de sécurité et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) partagent leurs informations sur deux numéros whatsapp.
- La réserve dispose du numéro d’urgence du gradé de service du PSIG, disponible 24 heures sur 24.
- La réserve et la brigade nautique de la gendarmerie collaborent régulièrement et organisent occasionnellement des missions conjointes.
Objectif à long terme n°3 : Participation à la recherche - PR
Développer un outil d’aide à l’identification de l’origine des lambis
Du 30 mars au 1er avril, la réserve naturelle a accueilli Julien Lopez-Pardo, de l’unité technique et connaissance Antilles à l’OFB Guadeloupe. Sa mission a concerné l’élaboration d’une méthode de détection isotopique de la provenance du lambi. Les agents de la réserve naturelle ont assuré le support logistique de cette mission, en se rendant sur les sites de Grand- Case et de la Baie Orientale, où ils ont plongé depuis le bateau de la réserve pour prélever une quarantaine de lambis. La volonté de l’OFB est de mettre au point un test standardisé de contrôle, permettant de déterminer où ont été pêchés les lambis. L’objectif étant que ce nouvel outil de contrôle vienne appuyer la bonne gestion des populations de lambis dans les Antilles françaises. Actuellement, seule la présentation de factures permet de connaitre l’origine de la marchandise à la vente.
Développer un outil d’aide à l’identification de l’origine des lambis
Du 26 au 29 janvier 2021, la réserve naturelle a participé en visioconférence aux rencontres prospectives « Sciences pour l’action » organisées par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB). Ces rencontres ont été dédiées cette troisième année à l’expression de l’Outre-mer, dans le but de nourrir la prochaine stratégie nationale de la biodiversité 2022- 2030. Ces rencontres ont pour objet l’identification des enjeux et pistes de solutions pour la préservation de la biodiversité.
Trois thèmes ont été abordés :
- Le développement économique endogène respectueux de la biodiversité
- Les fonctionnalités écologiques du continuum Terre-Mer et l’aménagement du territoire
- Les liens Humain/Nature et la protection de la biodiversité.
Riche réunion du CSTPN
Le 25 mars 2021, une visioconférence a réuni les membres du Conseil scientifique territorial du patrimoine naturel (CSTPN). Composé de 19 membres, tous scientifiques, cet organe est chargé de rendre des avis consultatifs sur toute question relative à la conservation du patrimoine naturel de l’île et notamment l’impact des projets d’aménagement sur les espèces protégées. Michel Vély, président de l’association Megaptera, en est le président, son vice-président étant Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique de la Réserve naturelle. Aude Kubik a présenté la stratégie de gestion des espèces exotiques envahissantes, espèces introduites par l’Homme et ayant un impact négatif sur la biodiversité. Le cas particulier de Saint-Martin, où la plupart des marchandises arrive de la partie hollandaise, sans aucun contrôle et où les réglementations sont différentes entre le Nord et le Sud, a été évoqué. Antoine Lechevalier a présenté le document stratégique de bassin (DSB). A l’issue de cette présentation, le CSTPN a décidé de proposer une motion et de faire amender ce DSB par les CSRPN de Guadeloupe et de Martinique. Ces 3 conseils scientifiques déplorent les faiblesses de l’actuelle proposition et de ne pas avoir été sollicités pour émettre un avis. Ils regrettent également l’absence d’objectifs pragmatiques, applicables et réellement opérationnels. Concernant la contribution territoriale de la Guadeloupe et de Saint-Martin à la stratégie nationale de la biodiversité, certains membres se proposent pour faire remonter des fiches complétées ou complémentaires suite aux nombreuses remarques émises par le CSTPN, suite aux échanges qui pourront se poursuivre sur la plateforme en ligne pendant une quinzaine de jours. Le bureau d’étude Ardops missionné par l’AGRNSM dans le cadre d’une collaboration avec les services de l’Etat, a déposé une demande d’autorisation pour prélever certains lézards dans le cadre d’une étude visant à inventorier les espèces natives et exotiques à Saint-Martin. Cette étude financée par la DEAL sera menée par le bureau d’études qui, pour l’occasion, s’est associé les services de Karl Questel (ATE Saint-Barth), pour la mise en oeuvre de cet état des lieux de la répartition des espèces entre la partie française et la partie néerlandaise de l’île. Aude Berger a présenté le projet Life Biodiv’OM et l’objectif de mettre en place une zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO).
Objectif à long terme n°4 : Communication et pédagogie, création de supports de communication - CC
Un panneau pour protéger les herbiers
Comme prévu fin 2020, le panneau promis par Rebecca James à la Réserve naturelle a été installé en bordure de la plage de baie Blanche, à Tintamarre. Ce panneau a été financé par le NWO Caribbean dans le cadre du projet SCENES, en remerciement du soutien de la Réserve aux travaux menés par cette jeune doctorante sur l’importance du rôle stabilisateur des herbiers face à l’érosion littorale. Bilingue français / anglais, le panneau a vocation à sensibiliser le public aux services écosystémiques rendus gratuitement par les herbiers : prévention de l’érosion littorale, mais aussi nurserie, nourricerie, production de sable, clarté des eaux côtières… Ces prairies sous-marines sont fragilisées par l’introduction via les ancres des bateaux de l’espèce exotique envahissante Halophila, mais aussi les pollutions.
Une baleine, un mérou et un poisson perroquet, financés par Agoa, sont venus rejoindre le dauphin, la tortue et le paille-en-queue financés précédemment par Contour Global. Toutes ces sculptures sont des outils utilisés par le pôle pédagogique lors de ses missions de sensibilisation.
Objectif à long terme n°5 : Prestations d’accueil et d’animation - PA
Assurer les missions de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement
Tortues marines sur la baie Orientale : les restaurants sensibilisés aux bons gestes
Dans le cadre de la convention signée avec la société Sindextour, qui gère les cinq restaurants de plage de la Baie Orientale, les salariés de ces restaurants ont bénéficié d’une formation le 24 février 2021 et sont à présent sensibilisés aux bons gestes à adopter lors d’une ponte de tortue marine et à toutes ses étapes, de la montée de l’animal vers le haut de la plage à l’émergence des petits tortillons.
Belle conférence sur les baleines à bosse
Le 28 mars 2021, une centaine de personnes a participé à une conférence sur les baleines à bosse, à La Chapelle, sur la baie Orientale. Cette conférence, organisée par la réserve naturelle, était animée par Michel Vély, président de l’association Megaptera, et Nicolas Maslach, conservateur de la réserve.
Toujours plus d’activités pour le pôle pédagogique
Le pôle pédagogique de la réserve ne cesse de monter en puissance et de proposer toujours plus d’activités, non seulement aux scolaires, mais également aux étudiants dans les centres de formation. Depuis le 1er janvier 2021, 22 établissements sont sensibilisés à la protection de l’environnement par la réserve naturelle : écoles maternelles et primaires, collèges, lycées, centres de formation, mais aussi le CREPS, les scouts, le centre aéré Jean de la Fontaine, l’association Cobraced et le centre équestre du Galion. Vincent Oliva, en charge du pôle pédagogique, a créé 32 thèmes différents, tous basés sur l’importance de la protection des écosystèmes. « Les écosystèmes, ce sont des êtres vivants qui interagissent entre eux dans des habitats, le plus souvent mis en danger par les activités humaines, » professe-t-il, en citant par exemple le cas des espèces exotiques envahissantes, introduites par l’Homme dans son environnement. Et s’il intervient en priorité auprès de tous ces publics, c’est toujours avec plaisir que tous les autres agents de la réserve naturelle transmettent leur savoir et leur expérience.
- Les 15 et 16 mars 2021, grâce au pôle pédagogique de la réserve naturelle, trois classes de Happy School – CE2, CM1 et CM2 – ont eu la chance de naviguer une demi-journée à bord d’un grand catamaran et – pour certains – d’observer les sauts de baleines à bosse. Les actions du pôle pédagogique en milieu scolaire
- Que ce soit avec des élèves de maternelle, du primaire ou du collège, les plantations de palétuviers issus de la pépinière créée par la réserve naturelle en bordure de l’étang aux Poissons se multiplient.
- La classe de CM2 de l’école Happy School a participé au projet européen Life Biodiv’Om de conservation du mérou de Nassau et du mérou géant. Trois interventions en classe ont permis à ces jeunes de comprendre l’importance de ce projet et de se préparer à leur intervention sur le terrain. Accueillis par Aude Berger dans le local technique de la réserve naturelle, à l’anse Marcel, ces élèves ont commencé par trier les post-larves pêchées la nuit précédente, puis ils ont identifié les jeunes alevins, avec l’aide de la responsable de ce programme européen.
- Le 28 juin, la Réserve a été à l’honneur à l’occasion de la fête de fin d’année de l’école Omer Arrondell, avec un spectacle de marionnettes préparé par une classe de cours préparatoire sur l’importance de la mangrove. Ces jeunes élèves avaient bénéficié de trois interventions en classe et d’une autre sur le terrain, pendant laquelle ils ont pu planter de nouvelles pousses de palétuviers.
- Après avoir été sensibilisée à la protection des tortues marines dans le cadre d’un projet inscrit au programme de son année scolaire, la classe de CE1 de l’école Happy School a réalisé un reportage passionnant, qui met en scène les menaces exercées par les activités humaines sur les tortues marines, de la ponte sur les plages de Saint-Martin à l’émergence des petits tortillons. Cette vidéo originale va être remise à sa demande au réseau tortues marines de Guadeloupe, où elle bénéficiera d’une large audience.
- La réserve naturelle intervient dans les deux lycées de l’île – le lycée Robert Weinum et le lycée des Îles du Nord – depuis plusieurs années et constate que les jeunes sont de plus en plus intéressés par ces séances de sensibilisation en cours de SVT. L’année scolaires 2020-2021 a été consacrée aux récifs coralliens et l’année précédente à la mangrove.
- Depuis septembre 2020, sous la supervision de Yolande Besset-Visciano, une classe de sixième du collège Soualiga construit son “Aire marine éducative” (AME) et a reçu son label en juin 2021, porté par l’Agence française de la biodiversité. Cette classe est composée d’élèves familiarisés à ce concept dans le primaire et qui se réunissent à l’heure du déjeuner sur le thème de l’environnement, avec Vincent Oliva, mais également sur « leur » AME, à Friar’s Bay. Chaque classe du collège Soualiga a un « écodélégué » en charge de coordonner les réunions, sous la supervision de Chantal Impériale, CPE du collége. A noter : l’école Omer Arrondell, à Quartier d’Orléans, souhaite également recevoir ce label.
Les élèves de moyenne et grande section de l’école maternelle Siméone Trott ont été sensibilisés au rôle régulateur joué par la mangrove - Kindergarteners from Siméone Trott nursery school learned about the important buffer role played by the mangrove
Triage des post-larves sous la surveillance d’Aude Berger Sorting post-larvae under the watchful eye of Aude Berger
- La sixième AME du collège Soualiga en visite dans les locaux de la réserve naturelle a bénéficié d’une plongée virtuelle sur les récifs coralliens de Saint-Martin. - The sixth grade AME class from Soualiga Middle School visited La Réserve Naturelle and took a virtual dive around the coral reefs of Saint Martin.
De nombreuses classes ont pu observer les oiseaux sur les étangs grâce aux jumelles financées par Contour Global. Ces jumelles permettent aux enfants de découvrir des espèces animales difficiles à approcher. Ce sont des outils utilisés par le pôle pédagogique lors de ses missions de sensibilisation.
Deux stagiaires dans le cadre d’un volontariat
Léa Lannuzel, étudiante en licence 3 à l’Université de Rennes, et Maëva Vignal, étudiante en BTS GPN dans un lycée agricole corse, ont été accueillies du 1er au 29 avril 2021, dans le cadre d’un volontariat destiné à leur faire découvrir les métiers de la réserve naturelle et le fonctionnement des pôles de l’équipe de gestion. Les deux stagiaires ont activement participé à toutes les missions et actions de la réserve naturelle.
9 étudiants formés au programme Life Biodiv’Om
Aude Berger, chargée de mission du programme Life Biodiv’Om en faveur de la conservation du mérou de Nassau et du mérou géant, a rencontré une nouvelle classe, en formation au tourisme au centre Fore. Les neuf étudiants, tous adultes, ont été sensibilisés aux missions de la réserve naturelle, aux écosystèmes de son territoire et au programme Life pour la sauvegarde des mérous.
Plongée virtuelle pour la Fête de la Nature
A l’occasion de la 15ème édition de la Fête de la Nature, la réserve naturelle a proposé un programme de découverte de son territoire, en collaboration avec EDF Archipel Guadeloupe. Le mercredi 19 mars, une dizaine de participants a pu découvrir les Salines d’Orient et le riche écosystème de cette zone humide. Le matin du samedi 22 mars a été consacré au sentier des Froussards, à l’occasion d’une randonnée commentée, et l’après-midi à une plongée virtuelle dans les fonds marins de la réserve, dans les locaux de la réserve, à Hope Estate.
Objectif à long terme n°6 : Management et soutien - MS
Action MS20 Rechercher de nouveaux moyens de financement
Un stage pour optimiser les finances de la Réserve
Camille Truc-Delprat, étudiante en Master 2 « Economie de l’environnement et des ressources naturelles » à l’école d’économie de Toulouse – Toulouse School of Economics – est en stage à la Réserve naturelle du 24 mai au 24 septembre 2021. L’objet de son stage est de rechercher et de proposer des dispositifs financiers innovants sur la base des services rendus au territoire de Saint-Martin par les espaces protégés de la réserve naturelle.
Action MS32 Faire de la RNN un vecteur de promotion du patrimoine naturel (priorité 1)
Des milliers de coquillages en cadeau
Le 18 février 2021, la Réserve a été sollicitée par un particulier, M. Lamorlette, désireux de lui faire don d’une collection de coquillages. Stockés dans le garage qu’il vient de louer à Concordia, des milliers de coquilles avaient été ramassées ou pêchées localement par le précédent occupant des lieux, connu sous le sobriquet de Shell man et récemment décédé. Il aura fallu quatre voyages en pickup pour transporter cette banque de coquillages vers les locaux techniques de la réserve, à l’anse Marcel. Le triage est en cours et l’objectif est de constituer une collection en ne gardant que les plus beaux spécimens, qui pourront être exposés dans le cadre de l’ICBI et être utilisés lors des interventions pédagogiques. Les coquillages non retenus seront remis à la mer, dans l’idée qu’ils constituent un habitat naturel pour la faune marine (bernard-l’hermite, alevins…).
MobBiodiv’Restauration des milieux terrestres : les gagnants
Dans le cadre du Plan France Relance, l’OFB a lancé un appel à projets intitulé « MobBiodiv’Restauration des milieux terrestres 2021 ». Le comité de sélection Antilles, dont fait partie Julien Chalifour, s’est réuni en visioconférence le 26 mai, pour examiner et évaluer les quatre projets retenus pour les Antilles :
- Restauration écologique de l’ancienne décharge communale en jardin botanique xérophile à l’anse Bertrand (Guadeloupe).
- Restauration écologique et confortement des boisements à Bois-Jolan/Helleux à Sainte-Anne en Guadeloupe, afin notamment de lutter contre l’érosion et favoriser la ponte des tortues marines..
- Revégétalisation de l’espace urbain et périurbain antillais en faveur des pollinisateurs, en introduisant en ville des espèces végétales endémiques et leurs pollinisateurs favoris (Guadeloupe et Martinique).
- La capture de chèvres divagantes et la plantation d’arbres locaux à Saint-Barthélemy. 3000 à 5000 chèvres vivent en liberté sur les mornes de Saint-Barth et mettent à mal la végétation, au détriment d’autres espèces et des fonds marins côtiers. Les résultats de l’examen de ces dossiers seront bientôt communiqués et les lauréats bénéficieront d’un accompagnement financier pour la mise en oeuvre des actions retenues.
Récréafish une étude pour tous les pêcheurs non professionnels
Le 26 mai également, Julien Chalifour a participé à une visioconférence organisée par l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) Martinique, afin de faire le point sur la contribution de la réserve au programme Récréafish, étude sur la pêche récréative en mer dans les Antilles françaises. Cette étude concerne tous les pêcheurs non professionnels et toutes les pratiques : pêche à pied, en apnée, du bord ou depuis une embarcation. L’objectif est de collecter des informations fiables sur le poids de la pêche maritime de loisir aux Antilles, méconnu jusqu’à présent, les impacts économiques de l’activité, le profil des pêcheurs, ainsi que les principales captures ciblées par ces derniers. La mission de la réserve naturelle, relais local dans ce programme, est de centraliser les données transmises par les participants à Saint-Martin et Saint-Barthélemy et d’établir un contact régulier avec eux. Le lancement du programme a bien eu lieu à Saint-Barth, où les pêcheurs ont reçu un carnet de suivi dans lequel ils inscrivent toutes leurs sorties et toutes leurs captures sur un an. Il a en revanche été décalé de quelques mois à Saint-Martin, en raison notamment de l’interdiction de pêcher liée à la blessure mortelle infligée par un requin à une baigneuse en décembre 2020. Á l’issue de cette année, les contributeurs recevront la synthèse décrivant la pêche de loisir sur leur territoire et participeront à un tirage au sort où seront attribués des bons d’achat de 50 à 150 euros à utiliser dans des magasins d’équipement de pêche.
Ifrecor et la Réserve naturelle
Nicolas Maslach et Julien Chalifour ont été auditionnés le 26 mai 2021 en visioconférence par le bureau d’études chargé par l’Etat de réaliser un audit du fonctionnement de l’Ifrecor (Initiative française pour le corail), tant au niveau national qu’au niveau des comités locaux. A Saint-Martin, faute de demande officiellement formulée par un élu local, la réserve naturelle est le relais technique local officieux – mais efficace – de l’Ifrecor depuis des années, en collaboration avec la DEAL. Elle représente un territoire d’expérimentation précieux pour l’Ifrecor, au travers des suivis scientifiques des fonds marins, de la production d’indicateurs sur l’état de santé des récifs et des herbiers, du tableau de bord PAMPA, sans oublier une thèse sur les herbiers locaux. Tous deux ont mis en lumière la contribution de la réserve à l’Ifrecor, mais aussi l’intérêt de cette initiative pour la réserve et pour le territoire. Julien Chalifour est par ailleurs également membre du comité local Ifrecor de Saint-Barthélemy. Gageons que cette contribution locale abonde à la mise en avant de l’importance du maintien de l’Ifrecor, ainsi qu’à la nécessité d’une évolution du processus de mise en place d’un comité local.
Objectif à long terme n°7 : Création et entretien d’infrastructures d’accueil et du matériel - CI
Respect du principe « éviter, réduire, compenser »
L’établissement des eaux et de l’assainissement de Saint-Martin (EEASM) ayant posé une canalisation le long de l’étang des Salines d’Orient, afin de raccorder la baie Orientale à la station d’épuration de Quartier d’Orléans, a financé le remplacement de la barrière le long de cet étang. La Réserve avait dû démonter l’ancienne barrière pour permettre ces travaux d’enfouissement. Cet aménagement est intervenu dans le cadre du principe « éviter, réduire, compenser » et a permis à la réserve de poser une nouvelle barrière sur une longueur de 463 mètres, afin d’éviter le passage des chevaux, des quads ou de tout autre véhicule.
Objectif à long terme n°8 : Intervention patrimoine naturel- IP
Un stage pour limiter les dégâts à Pinel
Gaspard Dubois, étudiant à la Sorbonne en deuxième année de licence biodisciplinaire géoscience et chinois a été accueilli par la réserve naturelle du 24 mai au 10 juillet 2021. Sa mission a consisté à réaliser un travail bibliographique au sujet de l’îlet Pinel et à établir un état des lieux de l’état de santé du biotope de cet îlet, soumis à diverses pressions anthropiques, notamment liées aux installations commerciales qu’il accueille. L’étudiant a terminé son stage par une seconde mission. Il s’est agi pour lui de rédiger un argumentaire technique et scientifique afin de solliciter l’intégration d’une seconde station de suivi de la qualité des masses d’eaux côtière maritimes à Saint-Martin, dans le cadre du suivi de la Directive cadre sur l’eau (DCE) commandité par la DEAL. Cette station viendrait en complément de l’actuel réseau local faiblement exposé aux influences anthropiques.
Lutter contre les espèces exotiques envahissantes
Du 31 mai au 3 juin, la réserve naturelle a accueilli une formation professionnelle organisée par l’OFB sur la thématique de la gestion des espèces exotiques envahissantes. Cette formation, animée par le Comité français de l’UICN et Julien Chalifour, s’est adressée à une quinzaine de participants, venus de toute la Caraïbe française. Les trois premiers jours ont été consacrés à la théorie. Qu’est-ce qu’une invasion biologique ? Quelles en sont les conséquences ? Comment la détecter ? Et comment la gérer. La dernière journée s’est déroulée avec une mise en pratique sur le terrain. A l’îlet Pinel, les participants ont pu effectivement contribuer à la lutte contre deux espèces végétales invasives : l’agave sisal et la langue de belle-mère – ou Sansevieria – qui se reproduisent rapidement. Le but était de confronter les participants aux contraintes logistiques liées aux actions sur le terrain : préparation des outils, accès par bateau à un îlet, progression à pied à terre en transportant le matériel, organisation du chantier pour extirper les plantes envahissantes d’un milieu naturel classé en réserve naturelle, veiller à empêcher une nouvelle propagation sur ce site, mais aussi sur le site d’élimination, en l’occurrence l’écosite de Grandes Cayes, où les 180 kilos de déchets verts « envahissants » ont été compostés. A noter, Pascal Alix-Laborde, conseillère territoriale en charge de l’Environnement, a assisté à cette formation en auditrice libre. L’idée était que cette élue soit sensibilisée à la problématique des invasions biologiques et aux surcoûts de gestion en cas d’interventions tardives.