Créé en 2010 sur l’ensemble de la zone économique exclusive des Antilles françaises, le sanctuaire Agoa est dédié à la protection des mammifères marins. Grâce au soutien financier et technique de l’Agence des aires marines protégées (AAMP), le sanctuaire travaille notamment à développer la coopération par une politique de jumelage avec les sanctuaires existants ou en devenir dans la région et par la mise en oeuvre de campagnes internationales de connaissance des mammifères marins et de leurs habitats. Le 10 septembre 2013, la Réserve naturelle de Saint-Martin a signé une convention avec l’AAMP. Cette convention permet à la Réserve de représenter le sanctuaire auprès des autorités, de participer à la mise en oeuvre des actions de gestion préconisées par l’AAMP, de contribuer à l’organisation de campagnes scientifiques en mer, d’assurer les relations avec les acteurs du milieu marin et enfin d’organiser de manière régulière un événement autour du sanctuaire.
Les gestionnaires d’AMP à Porquerolles
Nicolas Maslach, Franck Roncuzzi, Julien Chalifour et Romain Renoux étaient invités au Forum des gestionnaires d’aires marines protégées, qui s’est déroulé à Porquerolles du 16 au 18 octobre, en même temps que le cinquantenaire du parc national de Port-Cros. Ces trois jours ont été consacrés entre autres à la gestion des activités sportives, un sujet qui a particulièrement intéressé Franck Roncuzzi, responsable du pôle technique et police de la nature. Un atelier dédié à la gestion des événements catastrophiques a retenu toute l’attention de la Réserve, qui avait géré le crash d’un avion dans ses eaux en 2012.
Libérer les baleines des filets dérivants
Du 12 au 14 novembre, en collaboration avec la Réserve, la Commission baleinière internationale (CBI) et le CAR-SPAW ont invité quinze pays de la Caraïbe à Saint-Martin, sur la thématique de la préservation des mammifères marins. La principale cause de mortalité des mammifères marins étant leur enchevêtrement dans des engins de pêche ou des cordages dérivants, une grande part de l’atelier a été consacrée aux techniques d’intervention les plus efficaces pour libérer les animaux. Ce phénomène a pris une telle ampleur qu’un expert de la CBI parcourt le monde pour informer les personnes concernées, au travers d’une vidéo de présentation de ces techniques, mais aussi d’exercices en mer. À Saint-Martin, quatre bateaux, dont celui de la SNSM, ont participé à l’atelier, au cours duquel les participants ont été sensibilisés à l’approche de l’animal, mais aussi au risque lié aux techniques de désenchevêtrement. Toute l’équipe de la Réserve naturelle de Saint-Martin a été formée à ces techniques, ainsi que l’équipage de la SNSM. La Réserve est à présent doté d’un kit, financé par le CAR-SPAW et composé de grappins, de perches munies de couteaux, de casques de sécurité et de gilets de sauvetage. Une «Rescue Team» associant les gestionnaires d’aires marines protégées de la région a été créée, afin de répondre rapidement à de telles situations dans nos eaux.
La Caraïbe menacée par la montée des eaux
Une douzaine de pays de la Caraïbe ont participé les 28 et 29 novembre à un atelier sur le changement climatique, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le CAR-SPAW, en partenariat avec la Réserve, à l’hôtel Mercure. Des experts internationaux ont présenté l’impact du changement climatique sur les petits territoires insulaires de la Caraïbe, les plus optimistes annonçant une élévation du niveau de la mer d’un mètre, ce qui correspondrait à l’érosion moyenne de 150 mètres de côtes sur l’ensemble des littoraux caribéens. Cette perte d’espace s’accompagnerait d’un déplacement de population et aurait un impact majeur sur l’industrie hôtelière. Les experts et gestionnaires présents ont tous souligné l’importance de la préservation des écosystèmes côtiers et littoraux afin de lutter efficacement contre la montée des eaux. Deux élus locaux – René- Jean Duret et Jean-Philippe Richardson – ont été sensibilisés à cette menace, qu’il serait éventuellement bon de prendre en compte dans le Plan local d’urbanisme, en cours d’élaboration.