Le renforcement de l’intégration régionale

Le renforcement de l’intégration régionale

Le renforcement de l’intégration régionale

L’un des panneaux dédiés à Saint-Martin dans l’exposition - One of the panels dedicated to Saint Martin in the exhibit
L’un des panneaux dédiés à Saint-Martin dans l’exposition - One of the panels dedicated to Saint Martin in the exhibit

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a inauguré l’exposition Escales Outre-mer le 30 novembre au ministère, en présence des médias, de groupes scolaires et de la Réserve naturelle de Saint-Martin, représentée par son directeur, Nicolas Maslach. Celui-ci a pu s’entretenir quelques minutes avec la ministre à propos des impacts d’Irma dans la Réserve naturelle et des actions de reconquête mises en place dans les mois qui ont suivi et ceux à venir. L’exposition, fruit d’un travail collectif dans tout l’outre-mer, a vocation a être itinérante en métropole et en outre-mer pendant plusieurs années. 50 photographes y illustrent pour la 1ère fois la biodiversité des 13 territoires ultramarins - dont Saint-Martin - qui rassemblent 80 % de la biodiversité française. Au-delà de la découverte de ce patrimoine extraordinaire - faune, flore, espèces endémiques ou menacées, écosystèmes emblématiques... - Escales Outre-mer met l’accent sur les aires protégées, dont l’enjeu fondamental est le maintien de la biodiversité. L’objectif des photographes et des partenaires : sensibiliser le grand public, y compris scolaire, à l’importance de préserver nos richesses naturelles ultramarines et, plus largement, les écosystèmes de notre planète.

Le suivi sous-marin de la Réserve marine de Saint- Barth, qui devait avoir lieu du 7 au 9 décembre, a été annulé en raison des mauvaises conditions météo. La Réserve de Saint-Martin, un garde de la Réserve de Petite-Terre et le cabinet CREOCEAN étaient venus prêter main-forte à l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barth, dans le cadre du compagnonnage annuel lié au suivi sous-marin des réserves naturelles. Les plongeurs ont tenté, mais sans succès, de dérouler les 150 mètres de ruban gradué sur le transect. Explication : la houle très présente dans les Îles du Nord en fin d’année, contribue à remobiliser la grande quantité de sédiments déplacés par Irma. Cette remise en suspension, responsable d’une importante turbidité de l’eau, marque une restructuration progressive des fonds, sous l’effet de la houle et des courants, pour un retour à la normale. Le suivi a donc été reporté à février 2018

Momentanément privée de ses deux bateaux - le Contender et le semi-rigide attendant le rapport de l’expert afin de pouvoir être réparés - la Réserve de Saint-Martin remercie la Réserve de Saint-Barth qui lui a prêté un Mako 25 pieds. La situation n’est pas plus brillante du côté du transport terrestre, avec trois des quatre véhicules de la Réserve réduits à l’état d’épaves. La Réserve de Saint-Martin se réjouit des excellentes relations qu’elle entretient avec l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barth, avec qui elle collabore régulièrement ainsi qu’avec les autres partenaires des Antilles françaises, au sein de divers réseaux régionaux : Reef Check, le réseau tortues marines, le réseau de suivi des requins et raies, le sanctuaire Agoa et autres réseaux de protection de l’environnement.

Vue sur le Marine Park d’Aruba - View of the Aruba Marine Park © Romain Renoux
Vue sur le Marine Park d’Aruba - View of the Aruba Marine Park © Romain Renoux

Créer une aire marine protégée. Voici le défi que s’est lancée l’île néerlandaise d’Aruba avec son tout récent Marine Park. Situé en bordure des dernières zones côtières préservées de cette île éminemment touristique, le Marine Park d’Aruba est situé dans la continuité du parc national terrestre Arikok, du Spanish Lagoon - zone humide classée RAMSAR - et de la plage de Mangel Halto. Le projet, porté par la Direction de la nature et de l’environnement au sein du gouvernement de cette île, bénéficie d’un financement du programme européen BEST en faveur des PTOM, à hauteur de 300 000 euros, sur un budget total de 350 000, de mai 2016 à avril 2019. Aruba a également reçu le soutien de BEST pour identifier le périmètre de cette zone de conservation de la biodiversité marine et élaborer son plan de gestion. Romain Renoux, coordinateur du projet européen BEST pour les îles de la Caraïbe, a été accueilli sur place par les acteurs de la création du Marine Park, du 20 au 22 février 2017, afin de constater avec eux l’avancée du projet, les inévitables difficultés rencontrées et les premiers résultats concrets. Venant de Saint-Martin, où la Réserve naturelle a été créée en 1998, il a pu rassurer ses hôtes sur le travail accompli, sans leur cacher les obstacles qu’ils rencontreront avant que le parc soit pleinement accepté par le public.

Les participants au Forum - Forum participants
Les participants au Forum - Forum participants

Chaque année, l’Union européenne invite les pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) du monde entier à un grand Forum destiné à faire le point sur l’appui que l’Europe apporte et peut apporter à ces territoires. La dernière rencontre a eu lieu les 23 et 24 février 2017 à Aruba et a permis aux délégations venues de l’Atlantique, de la Caraïbe, du Pacifique, de l’Océan Indien et même des Terres australes de rencontrer les représentants de la Commission européenne et des quatre états membres (Danemark, France, Pays-Bas et Royaume-Uni). Romain Renoux, coordinateur du projet européen BEST pour les îles de la Caraïbe, était là bien sûr et a pu valoriser les actions concrètes de préservation de la biodiversité dans les douze PTOM de la Caraïbe, qui étaient tous représentés.

Mission de reconnaissance sur le terrain.
Mission de reconnaissance sur le terrain. De gauche à droite : Stuart Wynne (directeur du Department of Fisheries and Marine Resources), Janecka Richardson (gestionnaire du projet) et Élise Queslin (chargée de projet BEST, basée au CARSPAW) - Reconnaissan

Deux projets présentés par Anguilla ont été sélectionnés par le programme BEST et sont actuellement en cours de réalisation. Romain Renoux a rendu visite à ses voisins insulaires les 11 et 12 avril 2017 en compagnie d’Élise Queslin, chargée du projet BEST au Carspaw, afin d’évaluer l’avancée de ces projets.

Premier projet : protéger les tortues marines d’Anguilla

Une plage restée naturelle, idéale pour la ponte des tortues marines - An undeveloped beach, an ideal place for sea turtles to lay their eggsAnguilla s’inquiète pour ses tortues marines, dont les populations ont considérablement décliné en raison de leur surexploitation, comme partout ailleurs dans la Caraïbe. Afin d’inverser cette tendance, le Department of Fisheries and Marine Resources d’Anguilla s’est fixé cinq objectifs, à développer entre mai 2016 et avril 2019 :

  •  Identifier et évaluer les populations de tortues marines, ainsi que les sites qu’elles fréquentent.
  •  Identifier les menaces dont elles sont victimes et élaborer des stratégies pour les contrer.
  •  Définir et mettre en place le cadre et les actions nécessaires à la protection des tortues marines et au développement de leurs populations.
  •  Apporter une expertise technique accrue au niveau local pour la protection des tortues marines et le renforcement des connaissances à leur sujet.
  •  Mieux sensibiliser le public, localement et à l’extérieur, sur l’importance de la protection des tortues marines et du littoral.

Il va s’agir entre autres de former une vingtaine de guides - parmi lesquels des pêcheurs - à la pratique d’écotours autour et au sujet des tortues marines. D’un montant total de 440 000 euros, ce projet est financé par BEST à hauteur de 400 000 euros.

Second projet : préserver l’iguane des Petites Antilles

Iguane des Petites Antilles - Lesser Antillean IguanaL’iguane des Petites Antilles - Iguana Delicatissima - est en voie de disparition, supplanté par l’iguane commun - Iguana Iguana - espèce invasive avec laquelle il s’accouple et qui finit après quelques décennies par faire disparaître l’espèce endémique. Anguilla a la chance que l’iguane des Petites Antilles n’ait pas encore totalement disparu sur son sol, comme c’est le cas aujourd’hui à Saint-Martin, et devait réagir rapidement pour préserver ce précieux patrimoine naturel. La solution est radicale : il faut isoler l’animal sur une île suffisamment éloignée d’autres terres, pour la rendre inaccessible à l’iguane commun, qui est très bon nageur. La capture d’Iguana Delicatissima a commencé et il faut d’abord s’assurer par un test génétique que l’animal n’est pas un hybride. Seul un test génétique peut le certifier à 100%, les caractéristiques morphologiques étant parfois trompeuses. Les reptiles sont donc placés dans un enclos en attendant les résultats du test et si tout va bien font ensuite l’objet d’une translocation à Prickly Pear, où aucun iguane commun n’a été repéré. Une étude en cours s’intéresse au transfert des iguanes, à l’évolution de leur population sur leur nouvelle île, leur reproduction, leur régime alimentaire, leurs conditions de vie et a conclu que pour le moment toutes les conditions étaient réunies pour que l’Iguana Delicatissima prospère à Prickly Pear. Les îles de Saint-Barthélemy et Saint-Eustache, où l’iguane des Petites Antilles est également menacé par l’iguane commun, sont partenaires au travers de l’Agence territoriale de l’environnement et de la Stenapa (Statia National Parks Foundation).

Les participants à l’atelier - Workshops participants
Les participants à l’atelier - Workshops participants

Michel Vély expose les résultats de Megara - Michel Vély presents the results of MegaraNous vous parlions en avril dernier du projet de mise en réseau d’aires marines protégées des pays limitrophes de l’Océan Atlantique, Nord et Sud. Portée par la Commission européenne, l’idée a vu le jour après que Romain Renoux, coordinateur du projet européen BEST pour les îles de la Caraïbe et représentant du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins à Saint-Martin, ait présenté à Bruxelles les actions menées par Agoa et la Réserve naturelle dans le cadre de la mission Megara, sur les corridors de migration des baleines à bosse, qui ne connaissent pas les frontières. Séduite, la commission européenne avait décidé de financer la mise en place d’ateliers de travail avec les aires marines protégées déjà impliquées sur ces sujets, mais aussi avec les pays désireux d’améliorer leurs connaissances au sujet de ces corridors de migration. Et c’est ainsi que le premier atelier s’est tenu du 15 au 17 mai à Saint-Martin, au Beach hôtel. Saint-Martin, Sint Maarten, Saint-Barth, la Guadeloupe, la Martinique, les Bermudes, Les États-Unis, les Pays-Bas et le Cap Vert ont ainsi pu partager leurs expériences et leurs connaissances. Tous ces territoires reliés par les couloirs de migration des baleines à bosse sont bien conscients qu’il est important que chaque pays fasse son travail de protection pour une protection efficace des grands mammifères marins. Pour Saint-Martin, Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique de la Réserve, et Michel Vély, président de l’association Megaptera, ont exposé ensemble les résultats des trois missions Megara réalisées en 2014, 2015 et 2017, faisant valoir ainsi l’importance de la zone de reproduction.

Best, Voluntury Sceme for Biodiversity and Ecosystem Services in Territories of European Overseas
Best, Voluntury Sceme for Biodiversity and Ecosystem Services in Territories of European Overseas

Le programme européen BEST a lancé son troisième et dernier appel à projets en faveur de la biodiversité des PTOMs de la Caraïbe et en a présélectionné huit. Le montage des dossiers pouvant s’avérer complexe, un atelier de renforcement des capacités a été organisé à Saint-Martin les 15 et 16 juin au Beach Hôtel de Marigot afin de former et d’accompagner les candidats, avant la remise de leur dossier final. Anguilla a participé, aux côtés de Bonaire, des Bermudes, des îles Cayman, de Curaçao, de Saint-Barthélemy, de Sint Maarten et des Turks & Caicos. Ce sera à un comité d’experts d’évaluer les propositions, et à la Commission européenne de retenir les meilleures.

Baleine à bosse au large de Tintamare | Humpback whale off Tintamarre © Nicolas Maslach
Humpback whale off Tintamarre © Nicolas Maslach

Le dernier conseil de gestion du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins s’est déroulé le 11 janvier 2017 en Martinique, en deux temps.

Saint-Martin y était représenté par Ramona Connor, vice-présidente de la Collectivité ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle ; Bulent Gulay, président de Métimer ; Laurence Vallette pour Marine Time et Romain Renoux bien sûr, représentant d’Agoa à Saint-Martin. Le conseil s’est d’abord concentré sur quelques réalisations 2016. Notamment le whalewatching et les bonnes pratiques qui doivent accompagner cette activité. La plupart des opérateurs de whalewatching ont bénéficié d’une formation en octobre 2016, afin de les sensibiliser à ces pratiques. Également, Agoa a accompagné les organisateurs de manifestations nautiques d’envergure - Heineken Regatta à Saint-Martin, Bucket à Saint-Barth, Karujet en Guadeloupe, Jet Race en Martinique - afin d’une part de s’assurer que les participants sont bien informés de la conduite à tenir en cas de rencontre avec un mammifère marin, et d’autre part de vérifier sur le terrain l’éventuelle présence de ces animaux, afin de réduire les risques de collision. Le bilan du partenariat avec l’association «Mon école, ma baleine» a mis en lumière, outre la conception d’outils pédagogiques, des interventions dans 14 classes sur les quatre îles de la Caraïbe française, ainsi qu’une sortie en mer fin juin 2016 pour une classe de cinquième du collège de Quartier d’Orléans.

Dans un second temps, les projets 2017 ont retenu l’attention des conseillers, le principal étant le programme REMMOA - pour «recensement des mammifères marins et autre mégafaune pélagique par observation aérienne» - lancée en 2008 dans les Antilles par l’Agence des aires marines protégées. Ce programme national a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les espèces telles que les mammifères et les oiseaux marins, les raies, les requins et les tortues marines, afin de renforcer leur protection. Les différentes zones marines couvertes par REMMOA en 2017 - Martinique, Dominique, Guadeloupe, Saint-Barth, Saint-Martin, Sint Maarten, Saba, Saint-Eustache - vont faire l’objet d’un nouveau survol. La comparaison entre les résultats des différentes phases devrait permettre d’estimer l’évolution des populations des différentes espèces et apporter des informations utiles sur la qualité du milieu marin. Le programme fournit aussi une image de la répartition en mer de certaines activités humaines - trafic maritime, pollution, pêche… - qui pourraient être sources de menaces envers la mégafaune pélagique sur cette même zone. Un second projet, baptisé CARI’MAM, a pour ambition de renforcer la coopération internationale entre plusieurs pays de la Caraïbe, dont les îles françaises, afin d’améliorer les connaissances sur les mammifères marins et la gestion des sanctuaires. Enfin, le conseil a proposé de se doter d’un arrêté préfectoral d’observation des mammifères marins qui concerneraient tous les usagers de la mer, y compris les plaisanciers, l’arrêté actuel ne concernant que les professionnels du whalewatching. Avec un tel arrêté, les règles d’approche et d’observation seulement conseillées aujourd’hui deviendraient obligatoires d

Koze AGOAComme en novembre 2015 à Saint-Martin, un «Kozé Agoa» a été organisée en Martinique la veille du conseil de gestion, le soir du 10 janvier. Invité sur le campus universitaire dans l’auditorium de la faculté de droit, le public a pu découvrir les mammifères marins de la Caraïbe, le sanctuaire Agoa, le projet CARI’MAM (lire article ci-dessus) et les initiatives portées par les associations

 

Le 12 décembre 2016, Romain Renoux a participé à une réunion initiée par la Collectivité dans le cadre de la procédure d’adhésion de Saint-Martin à l’Organisation des états de la Caraïbe orientale (OECO), en anglais Organisation of Eastern Caribbean States (OECS).

Aline Hanson présidait, aux côtés de l’ambassadeur de l’OECS, et plusieurs sujets d’intérêt commun à la Collectivité et à cette organisation ont été exposés. Romain Renoux, coordinateur du projet européen BEST pour les îles de la Caraïbe, représentait la Réserve naturelle et a présenté les deux programmes BEST en cours. Le premier concerne le financement de projets de conservation de la biodiversité, et le second l’identification et la spatialisation des zones à enjeux en matière de biodiversité, dans les deux cas dans les territoires européens de la Caraïbe.

En janvier 2015, le Conseil exécutif de la Collectivité a voté en faveur de l’adhésion de Saint- Martin à l’Organisation des états de la Caraïbe orientale (OECO), en tant que membre associé. L’OECO, en anglais Organisation of Eastern Caribbean States (OECS), est une entité de consultation, de coopération et d’action concertée entre plusieurs pays et dépendances des Petites Antilles. Ses domaines d’activité prioritaires sont le commerce, le transport, le tourisme durable et la gestion des catastrophes naturelles. Les membres de cette organisation sont Antigua et Barbuda, la Dominique, Grenade, Montserrat, Saint-Kitts et Nevis, Sainte-Lucie et enfin Saint-Vincent et les Grenadines. Anguilla, les Îles Vierges Britanniques et la Martinique en sont membres associés.
Visioconférence entre Romain Renoux et la conférence FACTO | Romain Renoux attended FACTO via video conference
Visioconférence entre Romain Renoux et la conférence FACTO

Saviez-vous que les États-Unis et la France collaboraient sur les enjeux environnementaux marins et la gestion des aires marines protégées (AMP)?

Les 18 et 19 janvier 2017, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et l’ambassade de France aux USA ont organisé en Virginie les «French American Talks on Oceans» (FACTO). L’Agence française de la biodiversité faisait partie des invités, ainsi que Sandrine Pivard, la nouvelle directrice du CAR-SPAW. Romain Renoux, qui représente le sanctuaire Agoa à Saint-Martin a pu intervenir par visioconférence. Il s’est exprimé sur la Réserve naturelle de Saint-Martin, le sanctuaire Agoa et bien sûr la mise en réseau des sanctuaires de protection des mammifères marins de la Caraïbe aux USA : Agoa pour la France, Yarari pour les Pays-Bas, La Samana en République Dominicaine et le Stellwagen Bank, géré par la NOAA au large de Boston. Il a également insisté sur la nécessité de coopération transfrontalière entre les nations afin de répondre aux enjeux de connectivité écologique. Cette coopération avance, notamment avec le projet CARI’MAM (lire article ci-dessus) et le programme de jumelage entre sanctuaires

Un pluvier kildir A Kildir Plover © Julien Chalifour
Un pluvier kildir A Kildir Plover © Julien Chalifour

Caroline Fleury et Ashley Daniel ont représenté la Réserve naturelle de Saint-Martin aux rencontres ornithologiques des Antilles françaises, les 9 et 10 novembre 2016, au siège du Parc national de la Guadeloupe, à Saint-Claude.

Elles y ont présenté les suivis scientifiques opérés sur les limicoles côtiers et les oiseaux marins, ciblant le paille-en-queue, la petite sterne et le noddi brun. Elles ont également détaillé les pressions exercées sur l’avifaune - remblais dans les étangs, rejets d’eaux usées, pollutions... - et ont exposé les résultats obtenus depuis la mise en place de ces suivis, respectivement en 2011 et 2009. Plusieurs associations ornithologiques ont participé à ces rencontres, aux côtés entre autres de la DEAL et de l’ONCFS, dont l’association américaine «Birds Caribbean», qui s’est fixée pour objectif de faire oublier leurs tablettes et autres téléphones aux enfants, en les sensibilisant à la Nature.

Carole Martinez, coordinatrice du programme Best IUCN international et Romain Renoux, coordinateur caraïbe du programme Carole Martinez, senior coordinator of the IUCN regional Seas and EU Overseas Program and Romain Renoux, Caribbean coordinator of the program.
Carole Martinez, coordinatrice du programme Best IUCN international et Romain Renoux, coordinateur caraïbe du programme Carole Martinez, senior coordinator of the IUCN regional Seas and EU Overseas Program and Romain Renoux, Caribbean coordinator of the p

Le programme BEST passe à la vitesse supérieure. La phase d’identification des profils d’écosystèmes de toutes les îles européennes de la Caraïbe étant terminée, le document final a été approuvé par la Commission européenne, de ce fait devient public et peut être consulté sur le site de la commission européenne.

BEST entre à présent dans la phase opérationnelle de financement des projets de la conservation de la biodiversité, sur le terrain. Quatre projets ont déjà été validés après le premier appel lancé en septembre 2015 à tous les PTOM de la Caraïbe et vont bénéficier d’une subvention à hauteur de 400 000 €. Il va s’agir de sauver les tortues marines à Anguilla ; de créer des pépinières de coraux à Sint Maarten, Saint-Eustache, Saba et aux Turks et Caïques; de concevoir un parc marin à Aruba et enfin de lutter contre les espèces invasives dans les îles britanniques de la Caraïbe. Un nouvel appel à projets a été lancé en avril 2016, toujours à l’attention des PTOM, pour une subvention de 100 000 € maximum : 20 premiers projets éligibles ont été présentés, et 18 présélectionnés. Le montage des dossiers pouvant s’avérer complexe, un atelier de renforcement des capacités a été organisé à Saint-Martin les 21 et 22 juillet au Beach Hôtel de Marigot afin de former et d’accompagner les candidats, qui devaient remettre leurs projets avant le 29 août. Les Bermudes, les îles Cayman, Saint-Eustache, Anguilla, Montserrat, Bonaire, Saint-Barth, Saba et Sint Maarten y ont participé. Les 19 et 20 septembre, un comité de 4 experts - Cyril Barnerias, du Global Environment Facility ; Eric Newton, biologiste basé à Curaçao ; Paul Hoetjes, coordonnateur de la politique nature pour les îles néerlandaises ; et Yves Renard, expert en biodiversité basé à Sainte-Lucie - s’est réuni à Saint-Martin pour évaluer l’ensemble des propositions. Chaque projet a été noté et tous ont été présentés à la Commission européenne, qui en a retenu les 12 meilleurs, pour un financement total de 1M€. Parmi ces projets, il est question de reforestation, de protection de l’iguane des Petites Antilles, de lutte contre le poisson-lion ou encore de restauration récifale. Tous seront mis en oeuvre en 2017. Le prochain appel sera lancé en février 2017, seuls les PTOM seront concernés. L’initiative européenne BEST est coordonnée dans la Caraïbe par le CarSpaw et la Réserve naturelle de Saint-Martin.

best

Un poster qui dit tout
Un poster qui dit tout

Un poster explicatif et très esthétique vient d’être réalisé par Laurent Juhel,

afin de tenir informés au mieux les gestionnaires de la biodiversité dans toute la Caraïbe européenne. Il présente le projet BEST, le détail des opportunités de financement, le déroulement des opérations pour le comité d’experts ainsi que les 4 premiers projets validés. Ce poster a été validé à la rencontre annuelle du GCFI en novembre 2016 aux Îles Caymans, afin d’informer les acteurs de la Caraïbe de ce dispositif.

Les 50 participants au Forum des AMP étaient notamment venus du Parc National de Port-Cros, de l’AMP de la Côte agathoise, des villes de Marseille et de Saint-Cyr-sur-Mer, des sanctuaires des mammifères marins Pelagos et Agoa, du Parc national du Morbihan, de la Réserve naturelle des Sept-Îles, de l’AMP de Moorea, de la Réserve marine de La Réunion...
Les 50 participants au Forum des AMP étaient notamment venus du Parc National de Port-Cros, de l’AMP de la Côte agathoise, des villes de Marseille et de Saint-Cyr-sur-Mer, des sanctuaires des mammifères marins Pelagos et Agoa, du Parc national du Morbihan

Les gestionnaires d’aires marines protégées de toute la France métropolitaine et ultramarine ont l’occasion de se rencontrer chaque année à l’occasion de leur Forum.

Et cette année, grâce au soutien de l’Agence des aires marines protégées, de l’Aten et du ministère de l’Outre-mer, Saint-Martin a eu la chance de les recevoir ! Du 25 au 27 octobre 2016, au Beach Hotel, 50 d’entre eux ont pu échanger sur leur travail au quotidien et partager leurs expériences, qui tournent autour de thématiques communes. La question très pratique de la gestion des mouillages a été explorée lors d’un atelier, mais aussi le sujet de la connectivité écologique, qui consiste à travailler en réseau afin de prendre en compte la réalité écologique des espèces qui se déplacent, comme les oiseaux migrateurs ou les baleines à bosse. L’implication de la société civile, qui tend à susciter la responsabilisation et la prise de conscience des citoyens dans la gestion des aires marines protégées, a été évoquée, tant elle est nécessaire. Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale et éducation à la Réserve naturelle de Saint-Martin, était président du Forum depuis 2014 et a passé le témoin pour les deux prochaines années à Karine Pothin, directrice de la Réserve marine de La Réunion. L’outre-mer était à l’honneur et Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique, a présenté les travaux de la Réserve, parmi lesquels la création de pépinières de coraux, mais aussi les suivis des oiseaux et des tortues marines... Ensuite, du Rocher Créole à Pinel, en passant par Tintamare, les participants ont pu apprécier sur le terrain une partie de ce travail ainsi que les aménagements des sites, à l’occasion d’une sortie en mer à bord de deux catamarans - Scoobitoo et Solana, tous deux partenaires de la Réserve. La Réserve naturelle a financé cette sortie en mer.

Après deux ans de travail en collaboration avec les quinze territoires européens de la Caraïbe, la première étape du projet BEST est bouclée.

Amandine Vaslet, en charge avec Romain Renoux, coordinateur du programme BEST pour la Caraïbe, ont remis à l’Union européenne un dossier scientifique et technique complet où l’on retrouve tous les profils d’écosystèmes de ces petits morceaux d’Europe éparpillés dans la mer des Caraïbes. Ce rapport liste et géo-référence les 92 zones clés pour la biodiversité identifiées, ainsi que 43 corridors écologiques d’importance internationale. Ce document a atteint son but, qui est de permettre à l’Europe de faire les bons choix lors de ses investissements futurs pour la protection de la biodiversité. Amandine a été chaudement félicité pour la qualité de son travail dans une région particulièrement complexe: 50% des territoires européens ultramarins se situent dans la Caraïbe et se partagent entre la France, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne. Ce travail financé par la Commission européenne est mené conjointement par le CARSPAW basé en Guadeloupe et la Réserve naturelle de Saint-Martin.

La commission européenne n’a pas tardé à mettre son projet BEST en pratique en lançant le 25 avril 2016 un appel à projets à tous les PTOM de la Caraïbe. Chacun des projets sélectionnés bénéficiera d’une subvention à hauteur de 100 000 €. À ce jour, 15 propositions émanant des Bermudes et des 12 PTOM caribéens ont été reçues à Bruxelles. Un comité d’experts indépendants a été réuni par le hub caraïbe, constitué de la Réserve naturelle de Saint-Martin et du CARSPAW, afin d’évaluer les projets soumis et d’en présélectionner les meilleurs. Un atelier de renforcement des capacités a été organisé à Saint-Martin les 21 et 22 juillet au Beach Hôtel de Marigot afin de former et d’accompagner les bénéficiaires dans le montage parfois complexe des dossiers européens. Les projets finalisés étaient attendus avant le 29 août.
Les gestionnaires à la table ronde annuelle | The managers at the annual roundtable
Les gestionnaires à la table ronde annuelle | The managers at the annual roundtable

Les gestionnaires des aires marines protégées (AMP) des îles de la Caraïbe française se sont retrouvés les 16 et 17 juin 2016 à Saint-Barthélemy à l’occasion de leur table ronde annuelle. La Réserve naturelle de Saint-Martin était au nombre des participants, aux côtés de l’Agence territoriale de l’environnement de Saint-Barth, du Parc national de la Guadeloupe et de la mission de création du Parc national marin de Martinique. Après un tour de table qui a permis à chacune de ces AMP d’exposer ses actions et le partage des informations sur les stratégies nationales en matière d’AMP, les gestionnaires ont travaillé ensemble au sein de plusieurs ateliers thématiques :

  • Les sargasses
  • L’état de santé des récifs
  • La gestion et l’accompagnement des activités humaines dans les AMP
  • La restauration écologique des milieux marins dégradés, notamment par la création de pépinières de coraux
  • La réglementation de la pêche
  • L’élaboration d’un projet européen Interreg en faveur des mammifères marins, dans le cadre du sanctuaire Agoa et au-delà.
Une baleine à bosse et son baleineau | A humpback whale and her calf © Laurent Bouveret / OMMAG
Une baleine à bosse et son baleineau © Laurent Bouveret / OMMAG

Inspirée par un concept de l’Atlantisme, la Commission européenne lance le projet de mise en réseau d’aires marines protégées de tous les pays limitrophes de l’Océan Atlantique, Nord et Sud.

Romain Renoux, coordinateur du projet européen BEST pour les îles de la Caraïbe et représentant du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins à Saint-Martin, était invité mi-novembre 2016 au premier atelier de travail concernant ce projet, la Commission européenne désirant mettre en oeuvre des actions pilotes pour démarrer le partenariat entre les nations. Il y a présenté les actions menées par Agoa, mais aussi par la Réserve naturelle dans le cadre de la mission Megara, sur les corridors de migration des baleines à bosse, qui ne connaissent pas les frontières. Séduite, la commission européenne a décidé de financer la mise en place d’ateliers de travail avec les aires marines protégées déjà impliquées sur ces sujets - France, Pays-Bas, République Dominicaine et États-Unis - mais aussi avec les pays désireux d’améliorer leurs connaissances au sujet de ces corridors, tels notamment les Bermudes. Le premier de ces ateliers aura lieu avant l’été 2017. La Réserve naturelle et Agoa y voient l’intérêt de faire avancer la conservation des baleines à bosse, qui fréquentent nos eaux une partie de l’année, mais aussi l’occasion de sensibiliser la Commission européenne à ce sujet et à un éventuel financement des actions futures.

Caroline Fleury, qui tous les mois assure l’inventaire et le suivi scientifique des oiseaux limicoles autour de dix étangs de Saint-Martin pour le pôle scientifique de la Réserve,

a pu faire valoir que les Antilles françaises abritent un grand nombre d’espèces migratrices et résidentes lors de la réunion nationale des contributeurs à l’observatoire des limicoles côtiers, ces oiseaux qui vivent sur les zones humides côtières. L’événement s’est déroulé les 17 et 18 novembre 2015 au coeur de la Camargue, au Domaine de la Tour du Valat, centre de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes. Cette réunion a été pour la jeune scientifique l’occasion de rencontrer les référents nationaux au sein de l’association Réserves naturelles de France, mais aussi de parfaire ses compétences en termes de suivi des oiseaux. Bien sûr, les saisons d’observation des oiseaux migrateurs sont décalées entre Saint-Martin et la Camargue, nombre des oiseaux observés à la belle saison en Europe étant domiciliés sous les tropiques quand vient le froid.

Une visioconférence entre la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Martin a réuni les membres de la commission «whalewatching» d’Agoa, le 18 février 2016.

Le but était de proposer un guide des bonnes pratiques pour mieux encadrer cette activité commerciale, aujourd’hui réglementée par une charte basée sur le volontariat. L’objectif serait de passer de cette charte à un arrêté préfectoral, en gardant l’esprit du texte original et en concertation avec les opérateurs, l’idée n’étant pas de nuire à cette activité écotouristique, mais de renforcer la protection des mammifères marins

Le public a répondu en nombre à l’invitation d’Agoa © Jean Vallette
Le public a répondu en nombre à l’invitation d’Agoa © Jean Vallette

Le «Kozé Agoa» organisé le 5 novembre 2015 au Centre culturel de Sandy Ground a eu pour objectif d’informer la population sur le sanctuaire des mammifères marins dans les Antilles françaises.

200 personnes environ ont assisté à cette conférence et ont appris grâce à Sophie Bedel qu’au moins 25 des 31 espèces de mammifères marins de la Caraïbe fréquentaient le sanctuaire, dont certaines espèces peu connues, comme la baleine à bec de Gervais. Daniel Langlois, directeur du Parc marin canadien de Saguenay Saint-Laurent et membre du conseil de gestion, a présenté un court-métrage sur les baleines à bosse, qui se nourrissent dans les eaux canadiennes en été afin de prendre des forces avant de descendre passer l’hiver dans les eaux de la Caraïbe, où elles se reproduisent et mettent bas. Jean-Pierre Concaud, opérateur de «whalewatching» en Guadeloupe, a parlé d’une activité en plein essor, une vingtaine de sociétés s’adonnant à l’observation des mammifères marins en Martinique et une dizaine en Guadeloupe, avec obligation de respecter une stricte réglementation, arrêtée par la préfecture. La directrice de l’Office du tourisme de Saint-Martin, Kate Richardson, lui a succédé en évoquant la nécessité de mener une politique de tourisme durable, notamment en développant l’écotourisme et pourquoi pas le «whalewatching». L’antenne de Saint- Martin de l’association Mon Ecole, Ma Baleine a présenté un court film pédagogique réalisé avec une classe primaire de Grand-Case.

Paul Hoetjes a reçu en cadeau une carte marine montrant les deux sanctuaires, Agoa et Yarari © Jean Vallette
Paul Hoetjes a reçu en cadeau une carte marine montrant les deux sanctuaires, Agoa et Yarari © Jean Vallette

Paul Hoetjes, coordinateur de la politique de la nature au ministère néerlandais des affaires économiques et de la nature, a présenté le sanctuaire Yarari à l’occasion du conseil de gestion, le 6 novembre 2015.

Yarari, comme Agoa, est un terme amérindien que l’on pourrait traduire par «havre de paix» ou «lieu de bienêtre ». Comme pour Agoa, il s’agit de protéger les mammifères marins, mais aussi les requins et les raies. Concrètement, une réglementation détaillée définit la protection de ces animaux marins dans les domaines les plus divers, comme le transport maritime, les compétitions de bateaux à moteur ou l’interdiction formelle de pêcher un requin. Yarari concerne les eaux nationales de Saba et de Bonaire, toutes deux partie intégrante du royaume des Pays-Bas, et bientôt Saint-Eustache. Sint Maarten, Curaçao et Aruba ont fait connaître leur intérêt pour le projet, mais devront le soumettre au vote de leurs élus. L’idée est de multiplier les aires marines protégées dans toute la Caraïbe, où les mammifères marins sont encore parfois chassés, comme à Saint-Vincent, Bequia et dans les Grenadines.

Conseil de Gestion
De gauche à droite / From left to right : Romain Renoux, de la Réserve naturelle, représentant du sanctuaire Agoa à Saint-Martin; Benoît Chauvin, élu de Saint-Barthélemy et vice-président d’Agoa ; Yvon Combes, président d’Agoa ; Ramona Connor, vice-présid

Agoa est géré par l’Agence des aires marines protégées et dirigé par un conseil de gestion.

Après une première réunion en Martinique le 21 mai 2015, ce conseil a tenu son second meeting à Saint-Martin, le 6 novembre 2015. Les 53 membres du conseil de gestion d’Agoa ont travaillé sur un ordre du jour chargé, l’un des points-phare étant le résultat d’une grande étude sur l’activité commerciale dans les eaux d’Agoa, qui représente une menace potentielle pour les mammifères marins. Ils ont réfléchi aux mesures à prendre pour renforcer la protection de ces grands animaux et ont décidé, par exemple, que les opérateurs de «whalewatching» bénéficieraient à l’avenir d’une formation visant à leur inculquer les meilleurs comportements en mer et à mieux connaître les différentes espèces et leur mode de vie. À plus long terme, les grands navires, paquebots et bateaux de transport, qui représentent un danger de collision potentielle avec les grands mammifères marins, seront sensibilisés à la nécessaire prise en compte de leur protection. Le conseil a accueilli avec bonheur la création du sanctuaire Yarari et a officiellement proposé que les deux zones marines protégées soient jumelées.

Agoa autour de Saint-Martin et Saint-Barthélemy
Agoa autour de Saint-Martin et Saint-Barthélemy

Heureux de voir la surface de protection des mammifères marins dans la Caraïbe s’étendre,

Romain Renoux, représentant du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, et Amandine Eynaudi, responsable d’Agoa à l’Agence des aires marines protégées, travaillent sur un protocole d’échanges entre Agoa, Yarari et le sanctuaire dominicain de La Samana. Cinq axes de coopération devraient voir le jour:

  • Une coopération scientifique avec des échanges en matière d’information technique et de protocoles scientifiques, pour arriver à harmoniser les pratiques dans les trois sanctuaires en matière de suivi, avec des méthodes d’acquisition de données identiques.
  • Une uniformisation de la gestion de ces aires marines protégées, avec la réalisation d’un plan de gestion, la définition d’indicateurs et l’adoption d’un guide de whalewatching commun.
  • La transparence dans la gouvernance entre les sanctuaires, avec notamment l’invitation des uns ou des autres lors de réunions importantes.
  • Des outils de sensibilisation à l’environnement communs : flyers, affiches, vidéos..
  • Et enfin la valorisation de cette initiative caribéenne à l’échelle mondiale, pour renforcer les liens entre les sanctuaires et ainsi la protection des mammifères marins.

 

On repère les baleines à bosses à leur souffle puissant  © Christophe Joe
On repère les baleines à bosses à leur souffle puissant | Humpback whales can be identified by their powerful blast © Christophe Joe

Amie des baleines Les grands cétacés ne sachant pas qu’ils risquent d’être percutés par un voilier en régate, le sanctuaire de protection Agoa

s’est chargé d’informer les organisateurs de la Heineken Regatta et de sensibiliser les marins y participant pour éviter les collisions. Cette information s’est déroulée sur plusieurs niveaux, en commençant par un briefing des organisateurs au sujet des risques, tant pour les mammifères que pour les hommes, ainsi que sur la bonne conduite à tenir en cas de rencontre fortuite avec l’un de ces grands animaux. L’information a été reçue avec grand intérêt par le comité de course et un flyer récapitulant toutes les préconisations a été glissé dans le «race book» de chaque participant. Parallèlement, la même information a été reprise dans l’arrêté préfectoral réglementant la circulation maritime dans les eaux françaises à l’occasion de la régate, qui s’est déroulée comme chaque année le premier week-end de mars. L’organisation de la régate a bien joué le jeu en invitant Romain Renoux à bord d’un bateau du comité à partir en éclaireur repérer une éventuelle baleine. «2016 a été l’année d’un excellent partenariat entre la Heineken Regatta, la Réserve naturelle et Agoa», a conclu Romain, qui souhaite mettre en place les mêmes échanges avec les organisateurs de la Bucket et des Voiles de Saint-Barth.

@ Cayman Islands

Le projet européen BEST touche au but. Sur le terrain, Amandine Vaslet, en charge avec Romain Renoux de coordonner le projet, ont terminé leurs consultations avec les acteurs locaux dans les différentes îles.

L’objectif de ces rencontres a été d’identifier les enjeux de biodiversité pour optimiser leur sauvegarde, en se basant sur les études scientifiques existantes, dans les 15 territoires européens de la Caraïbe. Après Saint-Barthélemy, la Guadeloupe, les six îles néerlandaises, Anguilla, la Martinique, les Îles Vierges Britanniques et Saint-Martin, Amandine Vaslet s’est rendue aux Turks and Caicos, à Montserrat et aux Îles Caïmans.

  •  Aux Turks and Caicos, comme pour les 14 autres iles européennes de la Caraïbe, l’objectif de la réunion du 16 novembre 2015 a été d’identifier les zones clés pour la biodiversité et de valider les profils d’écosystèmes, en présence du Department of Environment and Maritime Affairs, le Turks & Caicos National Trust, le Turks & Caicos Reef Fund, l’université britannique de Greenwich, la Marine Conservation Society britannique et une consultante en environnement.
  • À Montserrat, où les éruptions volcaniques ont profondément modifié les écosystèmes sur les deux tiers sud de l’ile, le projet BEST a été chaleureusement reçu du 24 au 27 novembre 2015 par le ministre de l’Environnement, le ministère de l’Agriculture, le Montserrat National Trust, la Royal Society for the Protection of Birds, la Coral Cay Conservation, l’initiative Blue Halo du Waitt Institute, le GIS center, l’association des pêcheurs, deux clubs de plongée, un opérateur touristique et une société de culture hydroponique. 
  • Aux Îles Caïmans, le 25 février 2016, au Département de l’Environnement, onze participants représentant le gouvernement, les associations environnementales et le Cayman National Trust ont validé avec Amandine Vaslet les zones de conservation pour la biodiversité, les listes d’espèces à protéger et les priorités d’actions de sauvegarde environnementale.

 

 

Le Grand Cayman Blue Iguana (Cyclura lewisi), une espèce endémique classée en danger sur la liste rouge de l’UICN

3ème colloque national des aires marines protégées
3ème colloque national des aires marines protégées

Nicolas Maslach, Romain Renoux et Julien Chalifour ont représenté la Réserve naturelle de Saint-Martin au 3ème colloque national des aires marines protégées,

qui s’est déroulé à Brest du 6 au 8 octobre 2015. Placé sous l’égide du Ministère de l’écologie, ce colloque est organisé tous les trois ans par l’Agence des aires marines protégées et l’Union mondiale pour la conservation de la nature. Plus de 500 professionnels concernés par la protection et les usages du milieu marin ont participé à cette rencontre : des gestionnaires, des socioprofessionnels, des scientifiques, des élus et des représentants des services de l’État et d’associations en provenance de toute la France métropolitaine et ultramarine. Au-delà des échanges techniques, ce colloque a permis de faire le bilan, à mi-parcours, de la stratégie nationale de création et de gestion des aires marines protégées (2010-2020) et de renforcer l’efficacité de gestion du réseau d’AMP afin de permettre à la France de tenir ses engagements nationaux et internationaux en terme de quantité et de qualité du réseau d’aires marines protégées. Organisés par plus de 50 organismes partenaires, les 24 ateliers ont permis une gestion opérationnelle des aires marines protégées en matière de financement, de pratiques et de gouvernance

Le 5 octobre 2015, veille du Colloque national des aires marines protégées, Romain Renoux a participé au Forum des gestionnaires d’aires marines protégées, réseau d’échanges techniques de 60 gestionnaires représentant une centaine d’AMP créé en 2001, dont il est le président. L’éconavigation était inscrite à l’ordre du jour, ainsi que d’autres questions, parmi lesquelles le projet d’Agence française pour la biodiversité ou le positionnement du réseau par rapport à la gestion de situation de crise, comme la crise requin à La Réunion.
L’invitation à la présentation publique | The invitation to the public presentation
L’invitation à la présentation publique | The invitation to the public presentation

Les chargés de mission sur les profils d’écosystèmes des sept «hubs» régionaux du programme européen BEST 3 se sont tous rencontrés à Bruxelles, à la Commission Européenne, en octobre 2015.

Les chargés de mission de la Caraïbe, de l’Amazonie, de la Macaronésie (Açores, Madères, Canaries, îles du Cap Vert), des zones polaire et subpolaire, de l’Atlantique Sud, de l’Océan Indien et du Pacifique ont ainsi eu l’opportunité de faire connaissance et de travailler sur les méthodologies employées pour définir les profils écosystémiques et les zones clés pour la biodiversité de leur région, en collaboration avec le CEPF (Critical Ecosystem Partnership Fund). La journée du 19 octobre a été consacrée à une présentation publique des résultats dans chaque région. À cette occasion, Amandine Vaslet a exposé le fruit des échanges qu’elle a menés avec Romain Renoux auprès de tous les acteurs de l’environnement dans les 15 îles européennes de la Caraïbe.

L’île d’Hispaniola a été du 7 au 15 novembre 2015 le lieu de rendez-vous de la protection des «hotspots» de la biodiversité,

grâce à la présence du Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF) et de ses invités, dont a fait partie Romain Renoux pour le projet européen BEST. La première partie des rencontres a eu lieu du 7 au 11 novembre à l’est de l’île, en Haïti, puis du 11 au 15 en République Dominicaine. La mission du CEPF s’apparente beaucoup à la mission BEST, qui d’une certaine manière la complète, puisque le CEPF s’intéresse avant tout dans le monde entier aux territoires les plus pauvres, qu’elle soutient dans la préservation de leurs écosystèmes. Comme BEST, avant tout financement, le CEPF réalise un profil d’écosystèmes afin d’identifier les priorités en termes de conservation de la biodiversité. L’idée, pour Romain Renoux, était d’apprendre de l’expérience du CEPF dans la région caraïbe, particulièrement en participant à son atelier d’évaluation de leur investissement dans la Caraïbe depuis 2010. Parmi les participants, on trouvait les bénéficiaires de financements, les bailleurs de fonds et les représentants des gouvernements.

Au titre du projet BEST, dont il assure avec Amandine Vaslet la coordination dans toute la Caraïbe européenne, Romain Renoux

a été invité au DCNA (Dutch Caribbean Nature Alliance) board meeting, les 27 et 28 octobre 2015, à Curaçao. Cette rencontre a été l’occasion idéale pour rencontrer en un même lieu les responsables environnementaux des six territoires néerlandais de la Caraïbe, avec lesquels il a pu valider les différents profils d’écosystèmes réalisés sur les territoires. La présence du gouverneur de Sint Maarten, Eugene Holiday, lui a opportunément permis de mettre en avant les enjeux en matière de biodiversité entre les deux parties de l’île.

Les territoires européens de la Caraïbe | European territories in the Caribbean
Les territoires européens de la Caraïbe | European territories in the Caribbean

Quatorze projets en faveur de la protection de l’environnement ont été présentés par les PTOM de la Caraïbe dans le cadre du programme BEST 2.0, qui prévoyait un financement à hauteur maximale de 400 000 € pour chaque dossier retenu.

Cinq experts - Cyril Barnerias (DEAL Martinique), Paul Hoetjes (outremer néerlandais, basé à Bonaire), Eric Newton (outremer néerlandais, basé à Curaçao), Tara Pelembe (outremer britannique), Yves Renard (expert de la Caraïbe, basé à Sainte-Lucie) ont été sollicités pour examiner chaque projet, notamment sur la base des profils d’écosystèmes réalisés par Amandine Vaslet. Depuis l’ouverture de l’appel à projets, l’équipe du hub caribéen de BEST 2.0, composé de Julie Belmont, chargée de mission BEST 2.0 au CARSPAW, et de Romain Renoux, a répondu à toutes les interrogations préalables des candidats et assisté ces derniers dans l’élaboration de leur projet, avant d’organiser le Comité de pilotage régional, rassemblant les 5 experts. Ces derniers se sont donc réunis du 15 au 17 décembre 2015, pour procéder à l’examen technique et scientifique de chaque dossier. Les propositions de projets ont été notées suivant des critères d’évaluation précis, établis au préalable par le Consortium BEST 2.0 et validés par la Commission européenne. Ce travail a permis d’établir un classement des projets, et toutes ces informations ont été transférées au secrétariat de BEST 2.0 puis à la Commission Européenne. Cette dernière a finalement sélectionné 4 projets, pour un budget total de 1,5 M€. Comme l’a exposé Romain Renoux lors de leur présentation à Bruxelles le 16 février, ces quatre projets ont en commun une dimension proche des réalités de leur territoire et une volonté de renforcement de ses capacités locales. BEST 2.0 va prochainement lancer un nouvel appel, ouvert à tous les PTOM, pour de plus petites subventions, s’élevant jusqu’à 100 000 €. Toutes les infos sur le site internet dédié à ce programme : portals.iucn.

And the four winning projects are....

The Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), en partenariat avec les autorités d’Anguilla, des Îles Vierges britanniques, des îles Caïmans, de Montserrat et des Turks & Caïcos. Ce projet prévoit le renforcement de la lutte et du contrôle des espèces invasives, animales (rats, chats sauvages, chèvres) mais aussi végétales. Les espèces invasives sont l’une des principales causes de diminution de la biodiversité, et ceci est particulièrement vrai sur les territoires insulaires.

  • Le gouvernement d’Aruba, avec la création du premier parc marin sur cette île, en partenariat avec une organisation scientifique néerlandaise
  • Imares (Institute for Marine Resources & Ecosystem Studies), l’équivalent néerlandais de notre Ifremer, propose un projet de restauration corallienne sur le principe de pépinières de coraux, à Saba, Saint-Eustache, Sint Maarten et aux Turks & Caicos, en collaboration avec les parcs marins de ces territoires.
  • The Department of Fisheries and Marine Resources of Anguilla porte un projet de préservation des tortues marines, en partenariat avec des ONG locales, une université britannique et le réseau Widecast.

 

Le comité de pilotage de tous les acteurs impliqués dans le projet BEST 3,

Le 10 février à Bruxelles, a été l’occasion pour Romain Renoux, coordinateur avec Amandine Vaslet de BEST dans toute la Caraïbe, de présenter les avancées en matière d’identification des zones clés de la biodiversité dans les quinze territoires européens de la région. Vingt ateliers de consultation regroupant 130 organisations ont été bouclés à ce jour et plus de 200 experts ont été consultés en matière d’environnement et de biodiversité. À ce jour, une soixantaine de zones clés sont répertoriées et le travail de synthèse en cours verra la publication en juin 2016 de la version finale du profil des écosystèmes de la Caraïbe.

Maria Zildar Richards & Romain Renoux © Alex Julien
Maria Zildar Richards & Romain Renoux © Alex Julien

Le groupe Mazda a fait une donation de 3 200 dollars à la Réserve naturelle de Saint-Martin

Pour son programme de protection des tortues marines. Maria Zildar Richards, directrice du groupe Mazda pour la Floride a remis ce chèque à Romain Renoux, le jeudi 25 février 2016 au Palm Beach... tout près d’un site de ponte de tortues.

Le 22 octobre 2014, la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, et la ministre de l’outremer, George Pau-Langevin, lors de leur visite officielle en Guadeloupe, ont présidé l’installation du conseil de gestion du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins dans les Antilles françaises. Le 21 mai 2015, ce conseil de gestion a tenu sa première réunion à la préfecture de Fort-de-France. Ses 53 membres ont élu Yvon Combes au poste de président, pour une durée de trois ans. Actuellement premier viceprésident de l’association des maires de Guadeloupe, Yvon Combes a fait toute sa carrière professionnelle au sein de l’Office national des forêts et a oeuvré à la mise en place du Parc national de la Guadeloupe. Ramona Connor, deuxième viceprésidente de la Collectivité de Saint-Martin, fait partie des trois vice-présidents du conseil. Afin de faciliter le fonctionnement du sanctuaire Agoa, le conseil de gestion a mis en place un bureau de seize membres, au sein duquel Saint-Martin est bien représenté, avec Bulent Gulay, président de l’association Métimer ; Stéphane Mazurier, viceprésident de Métimer ; Kate Richardson, directrice de l’Office du tourisme et Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle. Le conseil a rendu son premier avis, à l’unanimité, en se prononçant contre une campagne océanographique utilisant les techniques de prospection sismique, compte tenu des niveaux de puissance émis, susceptibles d’entraîner des impacts importants sur les mammifères marins. Une commission de coopération internationale a également été créée, afin de travailler sur la meilleure stratégie pour la protection des mammifères marins dans la région caraïbe, mais aussi au-delà. Les membres du bureau se sont réunis à Saint-Barthélemy le 29 septembre, puis le conseil de gestion s’est réuni à Saint-Martin le 6 novembre 2015 (détails dans le prochain journal).

Créé le 23 octobre 2012, le sanctuaire Agoa couvre une superficie de 143 256 km2, soit la totalité de la zone économique exclusive des Antilles françaises. Son objectif est de garantir un bon état de conservation des mammifères marins en les protégeant, ainsi que leur habitat, et d’évaluer les impacts directs ou indirects, avérés ou potentiels, des activités humaines.
© Agence des aires marines protégées
© Agence des aires marines protégées

Le programme REMMOA - pour «recensement des mammifères marins et autre mégafaune pélagique par observation aérienne» - lancée en 2008 dans les Antilles, par l’Agence des aires marines protégées se poursuit en 2016 sur 6 semaines, entre août et octobre. Ce programme national a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les espèces telles que les mammifères et les oiseaux marins, les raies, les requins et les tortues marines, afin de renforcer leur protection. À l’issue de la première phase qui a permis de collecter les données, succède cette deuxième phase où les différentes zones marines couvertes par REMMOA – Martinique, Dominique, Guadeloupe, Saint-Barth, Saint- Martin, Sint Maarten, Saba, Saint-Eustache – vont faire l’objet d’un nouveau survol. La comparaison entre les résultats des deux phases devrait permettre d’estimer l’évolution des populations des différentes espèces et apportera des informations utiles sur la qualité du milieu marin. Cette deuxième phase a débuté aux Antilles françaises, dont la zone économique exclusive s’étend sur 143 256 km², soit la superficie du sanctuaire Agoa. Le programme fournit aussi une image de la répartition en mer de certaines activités humaines - trafic maritime, pollution, pêche… - qui pourraient être sources de menaces envers la mégafaune pélagique sur cette même zone. Cette campagne est l’occasion de premiers échanges techniques et scientifiques concrets avec le sanctuaire Yarari (lire encadré) tout juste créé par les Pays-Bas, mais également avec La Dominique.

Yarari dans la lignée d’Agoa
À l’image de la France, les Pays-Bas viennent de concevoir Yarari, sanctuaire pour les mammifères marins - et les requins -, dans les eaux territoriales de Saba et de Bonaire. Comme Agoa, Yarari est un terme amérindien que l’on pourrait traduire par «havre de paix» ou «lieu de bien-être». Concrètement, une réglementation détaillée définit la protection de ces animaux marins dans les domaines les plus divers, comme le transport maritime, les compétitions de bateaux à moteur ou l’interdiction formelle de pêcher un requin. Le sanctuaire Agoa a accueilli cette nouvelle avec joie, la création de ce sanctuaire permettant d’agrandir le réseau déjà existant d’aires marines protégées dédiées à la protection des mammifères marins, et d’envisager des coopérations et des jumelages avec celles-ci.

Dans le cadre d’une visioconférence, Yvon Combes, président du conseil de gestion d’Agoa en Guadeloupe; Amandine Eynaudi, déléguée pour le sanctuaire Agoa au sein de l’agence des aires marines protégées en Guadeloupe également et Stéphane Jérémie, président de l’association Sepanmar en Martinique, ont pu échanger avec Ramona Connor, vice-présidente du conseil de gestion d’Agoa ; Romain Renoux, correspondant du sanctuaire Agoa à Saint-Martin et Stéphane Mazurier, membre du bureau et loueur de bateaux, tous trois réunis à la préfecture de Saint-Martin le 25 septembre 2015. L’objectif était de faire un état des lieux des actions de coopération menées par Agoa dans le passé, mais aussi d’éclaircir le cadre institutionnel du sanctuaire, entre la convention de Carthagène signée par la plupart des états de la Caraïbe en 1983 pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans cette région, et le CAR-SPAW, partenaire d’Agoa dont la mission est de protéger la biodiversité marine dans la grande région caraïbe.

OKOTCF : les participants
OKOTCF : les participants

C’est à l’invitation du gouvernement de Gibraltar que les territoires ultramarins britanniques du monde entier se sont réunis du 9 au 15 juillet 2015, pour le «United Kingdom Overseas Territories Conservation Forum» (UKOTCF).Cet événement, qui avait eu lieu précédemment en 2009 aux îles Cayman, a vu la participation des gestionnaires d’aires naturelles protégées britanniques du Pacifique, de l’Océan Indien, de l’Atlantique Nord et Sud et de la grande région de la Caraïbe. Ces territoires sont concernés par le projet européen BEST, qui permettra à la commission européenne de disposer des informations indispensables pour sélectionner et financer les projets les plus judicieux en faveur de la conservation de la biodiversité ultramarine. Romain Renoux, en charge du projet BEST pour les 15 territoires européens de la Caraïbe au sein du pôle coopération régionale de la Réserve naturelle, a présenté l’avancement de son travail d’identification des zones clés de la biodiversité, tout comme l’a fait pour sa région son homologue de l’Atlantique Sud Maria Taylor, basée aux îles Falklands. Un intérêt majeur de ce forum a été de mettre en commun les expériences de chacun, même si au final il est évident que les méthodologies restent identiques, à des milliers de kilomètres de distance et dans des environnements très différents.

Invitation à l’embarquement
Romain Renoux, également en charge de la gestion du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, et Amandine Eynaudi, déléguée pour le sanctuaire Agoa au sein de l’agence des aires marines protégées, ont saisi l’occasion pour présenter le sanctuaire Agoa, ainsi que la coopération qui se met en place avec les îles des Antilles néerlandaises. De là à suggérer aux îles britanniques de la Caraïbe (Anguilla, Iles Vierges Britanniques, Îles Cayman, Montserrat, Turks et Caicos) d’embarquer dans l’aventure il n’y avait qu’un pas, qu’ils ont franchi en les invitant à rejoindre le navire. La réponse est «oui» et un premier contact officiel avec le gouvernement d’Anguilla va permettre de promouvoir les échanges techniques et scientifiques pour la protection des mammifères marins. Cette première étape permet d’imaginer un agrandissement de la zone déjà protégée, grâce au travail de communication et de sensibilisation que mène Agoa depuis sa création. Bravo !

Romain Renoux a participé à la «Green Week 2015», plus grand événement annuel sur la politique européenne de l’environnement, qui s’est déroulé à Bruxelles du 3 au 5 juin sur le thème «nature et biodiversité». En charge du projet BEST pour les 15 territoires européens de la Caraïbe au sein du pôle coopération régionale de la Réserve, Romain Renoux a fait un point d’étape sur l’avancement de ses travaux, comme l’ont également fait ses homologues de toute l’Europe ultramarine autour du monde.

© Julien Chalifour
© Julien Chalifour

La Commission européenne lance BEST 2.0 et renforce son soutien à la sauvegarde de la biodiversité ultramarine en offrant de nouvelles possibilités de financements aux Pays et territoires d’outre-mer (PTOM). Dans la Caraïbe, Saint-Barthélemy, les 5 territoires britanniques et les 6 territoires néerlandais sont concernés par cette bonne nouvelle, qui s’accompagne de 6 M€ sur une période de 5 ans. Des études sont en cours pour que les régions ultrapériphériques (RUP) – Guadeloupe, Martinique et Saint-Martin dans la Caraïbe – bénéficient d’une initiative similaire. À suivre donc… Bien sûr, les RUP ont déjà accès aux fonds européens, pour peu que leurs élus considèrent la protection de leur environnement comme un enjeu majeur de leur stratégie politique. Gageons qu’ils feront le bon choix! Du côté des PTOM, un premier appel à projets a été lancé, assorti de 400 000 € de subventions. Les projets seront examinés par un comité d’experts, puis suivis par Romain Renoux et Amandine Vaslet, l’équipe en charge du projet BEST pour les territoires européens de la Caraïbe, au sein du pôle coopération régionale de la Réserve naturelle de Saint-Martin. Leur mission sera d’accompagner au mieux les porteurs de projets et de veiller à ce que les financements correspondent aux enjeux identifiés lors de leurs consultations avec les acteurs locaux dans chaque territoire. Ils travailleront de concert avec Julie Belmont, nouvelle recrue BEST, basée au CAR-SPAW en Guadeloupe et en charge du suivi de ces nouveaux financements.

 

L’équipe de BEST a rencontré la Martinique The BEST team has met with Martinique
L’équipe de BEST a rencontré la Martinique The BEST team has met with Martinique

Les consultations menées par Romain Renoux et Amandine Vaslet se poursuivent dans toute la Caraïbe.Après Saint-Barthélemy, la Guadeloupe, les six îles néerlandaises et Anguilla, l’équipe en charge du projet BEST a travaillé avec les acteurs locaux de Martinique, des Îles Vierges Britanniques et de Saint-Martin. L’objectif est de rencontrer le plus large panel possible d’actifs impliqués dans la protection de l’environnement naturel, de leur présenter le projet BEST et de recueillir leurs réactions et leurs projets en terme de conservation de la biodiversité. Si les enjeux peuvent être différents, la méthodologie reste la même. Il s’agit de définir des priorités d’action, en considérant notamment les espèces menacées, endémiques et les écosystèmes. Une cartographie permet de visualiser clairement les zones clés terrestres et marines pour la biodiversité, reflétant un rôle écologique majeur. À Saint-Martin, des enjeux transfrontaliers avec Sint Maarten ont pu être soulignés.

Les participants aux réunions BEST
En Martinique : le Parc naturel régional et les deux réserves naturelles nationales, la DEAL, le Conseil régional, l’Agence des aires marines protégées, l’association Martinique Entomologie et l’association OcéAnvironnement. À Tortola (BVI) : le National Trust des BVI, le ministère des ressources naturelles et de l’environnement, le Conservation and Fisheries Department, l’Agriculture Department, ainsi que plusieurs associations et experts locaux. Une réunion a également eu lieu avec le gouverneur des BVI, afin de présenter le projet BEST. À Saint-Martin : la Collectivité de Saint- Martin, la Préfecture, la Réserve naturelle, le Conservatoire du littoral, les associations «Les fruits de mer» et «Mon école, ma baleine».
Guillaume Escolar
Guillaume Escolar

Guillaume Escolar, 22 ans et stagiaire à la Réserve naturelle de février à août 2015, s’intéresse dans le cadre de sa mission à tous les protocoles mis en place dans les îles alentour pour suivre l’état de santé des herbiers et des coraux. Il a déjà consulté Tadzio Bervoets, le directeur du Marine Park de Sint Maarten, et a prévu de rencontrer les gestionnaires des aires marines protégées de Saint-Barthélemy, Anguilla, Saba et Saint-Eustache. Étudiant en master 2 à l’université de La Rochelle, il étudie la gestion des écosystèmes. Ce stage financé par l’Ifrecor va non seulement lui permettre d’élargir ses connaissances, mais également de compiler et comparer les résultats de tous les protocoles mis en place, puis de proposer une harmonisation des actions dans la région, le but ultime étant d’améliorer la conservation des milieux marins et la communication entre les îles. À l’issue de ce stage, un recueil de tous les protocoles existants sera mis à la disposition des gestionnaires des aires marines protégées de ces cinq îles par la Réserve naturelle, dans le cadre de sa mission de coopération régionale.

BEST @ Saint-Barth
BEST @ Saint-Barth

Le projet européen BEST avance à grands pas. Sur le terrain, Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale et éducation de la Réserve naturelle, en compagnie d’Amandine Vaslet, chargée de mission par le CAR-SPAW qui coordonne le projet avec la Réserve, continuent de consulter les acteurs locaux dans les différentes îles. L’objectif de ces rencontres est d’identifier les enjeux de biodiversité pour optimiser leur sauvegarde, en se basant sur les études scientifiques existantes, dans les 15 territoires européens de la Caraïbe : français (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barth, Saint- Martin), néerlandais (Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, Saint-Eustache, Sint Maarten) et britanniques (Anguilla, Iles Vierges Britanniques, Îles Cayman, Montserrat, Turks et Caicos). Une fois bouclé, le projet BEST permettra à la commission européenne de disposer des informations indispensables pour choisir les projets les plus judicieux et les financer, pour que chaque euro investi soit efficace.

À Saint-Barthélemy, le 22 janvier 2015, ils se sont entretenus avec l’Agence territoriale de l’environnement et l’association Saint-Barth essentiel.

À Saba, du 24 au 26 mars 2015, la tenue du conseil d’administration de la Dutch Caribbean Nature Alliance leur a donné l’occasion unique de rencontrer les représentants des six îles néerlandaises de la Caraïbe et de valider avec eux les premières propositions de travail.BEST @ Saba

Le 17 mars, à Anguilla, ils se sont entretenus avec les représentants du ministre de l’Environnement et son bras armé, la Anguilla National Trust. Ensemble, ils ont validé les propositions d’identification des 11 sites à considérer en priorité, à terre et en mer. L’île de Sombrero en fait partie, pour ses récifs coralliens, son avifaune et la présence de reptiles endémiques. Les sites de Dog Island et de Scrub Island ont bien entendu été retenus, ainsi que les 25 étangs d’Anguilla, qui constituent un réservoir important de biodiversité, parmi lesquels 12 sont considérés comme majeurs.

En Guadeloupe le 23 avril, dans les locaux du Parc national, ils ont participé à une table ronde où étaient représentés le ministère de l’Écologie, le Conservatoire du littoral, l’Agence des aires marines protégées, le Conseil régional de Guadeloupe, le Conservatoire botanique de Guadeloupe, l’Office national des forêts, le CAR-SPAW, ainsi que plusieurs associations locales de protection de la nature. Romain Renoux et Amandine Vaslet ont présenté une carte de l’archipel guadeloupéen exposant les enjeux de la biodiversité de ces îles. Les débats ont permis de préciser les délimitations de ces zones prioritaires de conservation de la biodiversité, en prenant en compte auprès de leurs sources les données les plus récentes. BEST @ Saint-Barth

Mise à l’eau des caméras  Drowning of the cameras
Mise à l’eau des caméras Drowning of the cameras

La Réserve de Saint-Martin, qui mène depuis 2014 la mission Negara d’études sur le requin citron, a accueilli des scientifiques néerlandais rattachés au Marine Park de Sint Maarten, les 21 et 22 avril 2015, ainsi que Tadzio Bervoets, le directeur du Park. Ces deux universitaires étaient encadrés par un bureau d’études missionné par le gouvernement des Pays-Bas, dans l’objectif de produire davantage de connaissances sur les milieux marins des Antilles néerlandaises, et notamment l’identification, la répartition et la gestion des requins et des raies. Après Saint-Eustache et Saba, l’équipe a consacré ces deux derniers mois à Sint Maarten, où 150 points en mer ont été échantillonnés, avec l’observation de nombreux requins de récifs caraïbes et de requins nourrices. Sachant que l’on trouvait des requins citron et des requins tigres dans les eaux de la partie française, le Marine Park a contacté la Réserve naturelle, qui a proposé 18 points d’observation, dans les eaux et hors des eaux de la Réserve, et a mis son expertise à la disposition de l’étude. La technique utilisée par les Néerlandais consiste à immerger deux caméras qui tournent en stéréo et filme tout ce qui passe dans leur champ, avec un appât attaché sur une perche télescopique pour attirer les plus grands prédateurs. Ce dispositif d’enregistrement permet de mesurer précisément la taille des animaux et donc de renseigner sur le stade de développement des espèces filmées. Pendant deux jours, à bord du bateau de la Réserve, trois dispositifs de deux caméras haute définition ont été immergés pendant une heure, puis relevés, puis réimmergés sur un autre point et ainsi de suite. Néerlandais et Français ont échangé sur leurs projets respectifs, les Néerlandais se consacrant surtout à l’inventaire de la diversité des espèces et les Français à l’étude spécifique du requin citron, afin d’acquérir des compétences dans la manipulation des individus. Les images vont être traitées, les données rassemblées et les résultats viendront enrichir la connaissance globale sur les requins. «Il y a des requins dans les eaux de Saint-Martin, qui ne posent aucun problème et constituent même un signe de bonne santé des écosystèmes. Ils représentent un sujet d’observation privilégié pour les plongeurs, dans la mesure où ils sont furtifs, mais peu farouches. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des animaux sauvages et qu’il ne faut jamais les nourrir,» épilogue Julien Chalifour.

Un iguane des Petites Antilles | A Lesser Antillean green iguana
Un iguane des Petites Antilles | A Lesser Antillean green iguana

354 iguanes des Petites Antilles ont été identifiés du 22 au 28 mars en Martinique, sur l’îlet Chancel, avec la participation de Julien Chalifour, en charge du pôle scientifique de la Réserve naturelle de Saint-Martin, membre du réseau régional. Ces observations ont eu lieu dans le cadre d’une mission coordonnée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), pour la mise en oeuvre du plan national d’action en faveur de cette espèce protégée, avec Élisa Curot-Lodéon, chargée de mission «iguanes des Petites Antilles» par le ministère de l’Écologie. L’îlet Chancel ayant le privilège de ne pas avoir été envahi par l’iguane commun, il représente un site idéal pour étudier l’iguane des Petites Antilles, qui y abonde. L’îlot désert a été divisé en six zones d’observation et six équipes de deux observateurs ont chacune patrouillé leur zone toute la journée. La mission a consisté à attraper les iguanes dans les arbres ou dans les rochers, à les mesurer et les peser, à rechercher s’ils étaient porteurs de parasites ou de blessures, à vérifier s’ils étaient bagués sous le fanon ou s’ils portaient une puce sous-cutanée, moyens de marquage utilisés depuis ces dix dernières années, et enfin à placer une puce sous-cutanée aux individus qui n’en avaient pas. Rien ne ressemblant plus à un iguane qu’un autre iguane, les reptiles déjà identifiés ont été marqués d’un numéro sur le flanc. Au final, 354 iguanes des Petites Antilles sont aujourd’hui équipés d’une puce sur l’îlet Chancel, soit 104 nouveaux individus, dans la mesure où 250 en étaient déjà porteurs. Cette mission a été l’occasion pour Julien Chalifour de rencontrer les gardes des espaces protégés de Saint-Eustache, de La Désirade, de Saint-Barth – où une maladie bactérienne cause une mortalité importante dans la population d’iguanes des Petites Antilles – ainsi que les membres d’associations de protection de l’environnement de Guadeloupe et de Martinique. Prochainement, dans le cadre de ce plan national, Caroline Fleury participera à une mission identique sur l’île de La Désirade.

Romain Renoux à bord de l’autogyre | Romain Renoux inside the gyroplane
Romain Renoux à bord de l’autogyre | Romain Renoux inside the gyroplane

Comme tous les ans depuis 2013, l’équipe du sanctuaire Agoa pour les mammifères marins dans les Antilles françaises s’est mobilisée à l’occasion de la Karujet 2015, au cours de laquelle plus de 60 jet-skis étaient lancés à pleine vitesse entre Petit-Bourg, Le Gosier, les Saintes, Saint-François et Marie- Galante, dans les eaux de la Guadeloupe. Cette compétition d’engins à moteur représentant une source de dérangement et un risque de collision pour les cétacés, l’Agence des aires marines protégées a préconisé des mesures préventives afin de minimiser les risques, aux frais des organisateurs de la Karujet. Le départ des courses n’a été donné qu’après le survol en autogyre de la zone environnante et l’observation du parcours depuis un bateau, afin de s’assurer qu’aucun mammifère marin ne soit mis en danger. Compte tenu des risques et des perturbations, l’Agence des aires marines protégées a de nouveau cette année demandé que cette étape du championnat du monde de jet-ski se déroule à l’avenir sur une période où les baleines à bosse ne sont pas présentes.

RRencontre internationale à Sint Maarten|  International meeting in Sint Maarten
Rencontre internationale à Sint Maarten| International meeting in Sint Maarten

Sint Maarten a été le cadre de la première rencontre à l’échelle de l’Océan atlantique sur la gestion transfrontalière des mammifères marins ! Le 28 mars 2015, des représentants de la France, des Pays-Bas, de Sint Maarten, de Saba, de Saint-Eustache, du sanctuaire Agoa, des États-Unis pour le sanctuaire de Stellwagen Bank (baie du Massachussetts), de République Dominicaine pour le sanctuaire de la baie de Samana et du CAR-SPAW ont travaillé ensemble sur ce thème, à l’initiative du ministère des Affaires économiques des Pays-Bas, en charge de l’environnement. Cette séance de travail a eu plusieurs objectifs, dont le premier a été d’échanger sur les actions réalisées par les différents sanctuaires de l’Atlantique, non seulement en matière scientifique, mais également en matière de communication. Un autre objectif important va consister à favoriser la mise en place de programmes d’action communs en faveur des baleines à bosse : suivis scientifiques, échanges d’information, échanges d’outils de communication, travail conjoint sur les suivis acoustiques. L’idée à terme est d’arriver à mettre en place un programme d’acquisition de connaissance conjoint à l’échelle de la Caraïbe, avec une harmonisation des protocoles.

De gauche à droite : George Pau-Langevin, ministre de l’outre-mer ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle ; Jeanne Rogers-Vanterpool, conseillère territoriale, présidente de l’Office du tourisme; Ramona Connor, 2ème vice-présidente de la collectivité de Saint-Martin ; Ségolène Royal, ministre de l’environnement et Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale à la Réserve naturelle
De gauche à droite : George Pau-Langevin, ministre de l’outre-mer ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle ; Jeanne Rogers-Vanterpool, conseillère territoriale, présidente de l’Office du tourisme; Ramona Connor, 2ème vice-présidente de la coll

L’Union européenne, qui compte 9 RUP et 25 PTOM dans le monde a placé la préservation de leur exceptionnelle biodiversité au premier rang de ses priorités, comme elle l’a prouvée avec la création du projet BEST, coordonné dans la Caraïbe par le CAR-SPAW et la Réserve naturelle de Saint-Martin. L’objectif est d’établir un état des lieux de la biodiversité et de ses enjeux en terme de conservation dans chacun de ces territoires européens, et de garantir les financements européens pérennes qui leur font souvent défaut aujourd’hui. Dans le même ordre d’idée, la seconde Conférence internationale sur la biodiversité et le changement climatique dans l’outre-mer européen, qui s’est tenue en Guadeloupe du 22 au 25 octobre 2014, a réuni 200 personnes appartenant au who’s who des décideurs, des gestionnaires et des scientifiques concernés par ces enjeux, dont Ségolène Royal et George Pau- Langevin, respectivement ministre de l’environnement et ministre de l’outre-mer. Co-organisée par la France, les Îles Vierges britanniques, l’association des pays et territoires d’outre-mer, la Région Guadeloupe– qui préside la Conférence des RUP –, le Secrétariat de la convention sur la diversité biologique, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la Commission européenne, cette réunion a permis à tous ces territoires - britanniques, néerlandais, espagnols, portugais, danois et bien sûr français - de travailler ensemble au sein de cinq ateliers qui ont permis d’aborder les sujets du déclin de la biodiversité, de la recherche, de l’économie liée à l’environnement naturel, de la mobilisation des ressources financières, sans oublier les impacts du changement climatique. Ces travaux ont abouti à une feuille de route préconisant pour les prochaines années les actions nécessaires à une réponse efficace aux enjeux de la biodiversité et du changement climatique.

Romain Renoux, en charge de la coopération régionale à la Réserve et de la coordination du projet BEST dans la Caraïbe, a saisi l’occasion pour rencontrer ses interlocuteurs de la région et diffuser auprès d’eux l’information la plus large.

Amandine Vaslet, salariée du CAR-SPAW dans le cadre de la convention liant la Réserve à ce centre, collabore avec Romain Renoux sur le projet européen BEST. Dans ce cadre, elle a participé au 67ème congrès annuel du Gulf and Caribbean Fisheries Institute, à La Barbade, où elle a présenté le projet BEST aux 200 spécialistes en gestion des ressources marines venus du Golfe du Mexique et de toute la Caraïbe, ainsi que la campagne Megara. L’importance d’une excellente communication entre les territoires est primordiale pour l’avancement de ce projet qui, rappelons-le, concerne tout l’outre-mer européen.
Steno brendanensis © Laurent Bouveret - OMMAG
Steno brendanensis © Laurent Bouveret - OMMAG

L’Agence des aires marines protégées, gestionnaire du sanctuaire Agoa de protection des mammifères marins, a saisi l’occasion de la présence en Guadeloupe de la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, et de la ministre de l’outremer, George Pau-Langevin, pour officiellement installer le conseil de gestion d’Agoa, au siège du Parc national de la Guadeloupe, le 22 octobre. Composé de 53 membres représentatifs de la diversité de la Guadeloupe, de la Martinique, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy , ce conseil va définir et suivre la gestion du sanctuaire, le programme d’actions, le suivi et l’évaluation via la mise en oeuvre d’un tableau de bord, conformément au plan de gestion approuvé. Saint-Martin y est représenté par le préfet Philippe Chopin, la présidente de la Collectivité Aline Hanson, représentée pour l’occasion par la vice-présidente Ramona Connor ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle de Saint- Martin ; Gary Page (associations des pêcheurs de Saint-Martin), Bulent Gulay (fédération des industries nautiques à Saint-Martin), Stéphane Mazurier (opérateurs d’observation touristique des mammifères marins dans les Îles du Nord) et Jeanne Rogers-Vanterpool (présidente de l’Office du tourisme). Créé le 23 octobre 2012, le sanctuaire Agoa couvre une superficie de 143 256 km2, soit la totalité de la zone économique exclusive des Antilles françaises. Son objectif est de garantir un bon état de conservation des mammifères marins en les protégeant, ainsi que leur habitat, des impacts directs ou indirects, avérés ou potentiels, des activités humaines.

Les participants à l’atelier sur l’évaluation économique des écosystèmes
Les participants à l’atelier sur l’évaluation économique des écosystèmes

Faire un devis pour connaître le coût socioéconomique d’un quai d’accueil de la croisière dans une île de la Caraïbe, par exemple, représente l’une des premières étapes de sa construction. Mais quel sera son coût environnemental? Quelles conséquences, en général irréversibles, aura ce nouveau quai sur les écosystèmes? Le corail? Les plages? C’est l’un des exemples sur lequel ont échangé Romain Renoux et 19 autres gestionnaires venus de 15 territoires de la Caraïbe pour participer à l’atelier sur l’évaluation économique des écosystèmes. Organisé par International Coral Reef Initiative (ICRI) et le ministère de l’Économie des Pays-Bas, du 16 au 18 septembre à Bonaire, cet atelier s’est attaché à démontrer la nécessité de sensibiliser en toute transparence les décideurs – et donc les élus – sur le fait que le coût environnemental de l’urbanisation et du bétonnage n’est pas neutre. Et qu’au bout du compte, la facture peut être plus salée que prévue!

Paysage australien
Paysage australien

C’est en Australie, à Sydney, que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a organisé du 12 au 19 novembre 2014 le Congrès mondial des parcs, où se retrouve tous les dix ans la communauté des acteurs de la protection de la nature. 6000 personnes venues de 70 pays étaient là, dont Saint-Martin, représenté par Nicolas Maslach, en sa qualité de membre du bureau du Forum des aires marines protégées, qui a d’ailleurs financé son déplacement. Le directeur de la Réserve est intervenu publiquement à plusieurs reprises pour évoquer les différentes actions de la Réserve, notamment en matière de gestion des espaces protégés, de gouvernance, d’actions en faveur de la conservation de la biodiversité ou de lutte contre le changement climatique. Le congrès a été pour lui l’occasion de rencontrer les gestionnaires australiens d’aires protégées et de mieux connaître leurs efforts et leurs outils pour l’aménagement de leur immense littoral.

La Liste verte des aires protégées de l’UICN a été inaugurée à Sydney. Cette liste célèbre les succès des aires protégées et va servir d’étalon de mesure des progrès verts grâce à une gestion efficace et équitable. Elle récompense l’innovation, l’excellence et l’esprit d’initiative. En l’absence de la Réserve naturelle marine de Banyuls, inscrite sur cette liste, Nicolas Maslach a reçu le prix de la «Green List» des mains du ministre de l’environnement australien. La Réserve naturelle de Saint-Martin présentera sa candidature à cette liste en 2016.

C’est sur l’île d’Oléron, du 15 au 17 octobre 2014, que Romain Renoux et Franck Roncuzzi ont rencontré une cinquantaine d’autres gestionnaires d’aires marines protégées – parcs nationaux, réserves naturelles, parcs naturels marins, zone Natura 2000, sites du Conservatoire du littoral – à l’occasion de la 13ème rencontre annuelle du Forum des aires marines protégées, réseau informel auquel tous ces gestionnaires appartiennent. C’est pour eux l’occasion de mutualiser les expériences, de partager les bonnes pratiques et de faire connaître leurs difficultés. Il a été question de financements, éternel nerf de la guerre, mais aussi, par exemple, d’une possible écocertification des ancres et des mouillages, afin de les rendre plus compatible avec la gestion des aires marines protégées, ainsi que de prospective sur le changement climatique. Romain Renoux a eu l’honneur d’être élu président de ce Forum pour les deux prochaines années, ce qui signifie qu’il planchera avec son bureau sur les axes de travail du prochain colloque national sur les aires marines protégées, en 2015, et qu’il centralisera et fera remonter les préoccupations des gestionnaires auprès du ministère de l’Environnement et de l’Agence des aires marines protégées.

15 territories affected by the project BEST
15 territoires concernées par le projet BEST

Annoncé dans la précédente édition de ce journal, le projet BEST avance à grands pas. Rappelons qu’il s’agit pour l’Union européenne de renforcer la conservation durable de la biodiversité exceptionnelle de ses 34 territoires ultramarins et notamment de ses 15 territoires insulaires dans la Caraïbe, qu’ils soient français, néerlandais ou britanniques. L’idée est d’établir un état des lieux de la biodiversité et de ses enjeux en terme de conservation dans chacun de ces territoires, et de garantir les financements pérennes qui leur font souvent défaut aujourd’hui. En coopération avec l’IUCN (International Union for Conservation of Nature) et le CAR-SPAW (Centre d’activités régional pour les espèces et les espaces spécialement protégés de la Caraïbe), basé en Guadeloupe, la Réserve naturelle de Saint-Martin joue un rôle déterminant dans le projet, puisqu’elle va coordonner la plateforme – le «hub» – constitué par tous ces territoires. Cette mission a été confiée à Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale à la Réserve, en collaboration avec Amandine Vaslet, salariée du CAR-SPAW, dans le cadre de la convention liant la Réserve à ce centre. Accueillie et basée pour deux ans jusqu’en juin 2016 au sein de la Réserve, Amandine a réalisé une thèse à l’Université Antilles-Guyane de Guadeloupe sur l’écologie des poissons dans les mangroves et les herbiers. Elle s’attache aujourd’hui à prendre contact avec les acteurs locaux dans les îles concernées, afin de réaliser une note de synthèse sur les différents profils d’écosystèmes et d’identifier les priorités d’action propres à chaque territoire. Tout ce travail va se réaliser en concertation avec les réseaux et institutions locales de chaque contrée et sera partagé au fur et à mesure de son avancement. Des rencontres sont prévues et le rapport final, rédigé en anglais, servira de base de données à l’Union européenne avant de lancer les actions destinées à préserver durablement son environnement écologique dans la Caraïbe européenne… et à les financer

À Saint-Martin, Romain Renoux et Amandine Vaslet ont présenté le projet à Alex Richards, le responsable des fonds européens et de la coopération régionale. En Guadeloupe, ils ont déjà consulté le Parc national, la Direction de l’environnement, le Conseil régional et l’antenne Antilles de l’Agence des aires marines protégées.

Les zones à risque pour les mammifères marins dans la Caraïbe
Les zones à risque pour les mammifères marins dans la Caraïbe

Les grands mammifères marins ne connaissent pas les frontières et traversent dans leur longue migration au travers de la Caraïbe des aires marines où leur protection est plus ou moins bien assurée, voire pas du tout.
L’idéal, pour une meilleure protection des espèces, serait que la préservation de ces grands animaux soit assurée entre les différents territoires qu’ils fréquentent, au travers de scenarii de gestion harmonisés.

C’est ainsi que, du 23 au 25 avril 2014, à San Juan, le projet Life Web, organisé par le CAR-SPAW, le programme environnemental des Nations-Unies et le gouvernement de Porto Rico, a réuni des experts venus de nombreuses régions concernées par ces grands animaux. Romain Renoux, qui représentait Saint-Martin et le sanctuaire Agoa, a été élu président de l’assemblée.
Il a travaillé sur la définition de programmes pour une protection concertée des mammifères marins, aux côtés de représentants venus de Trinidad et Tobago, Grenade, La Barbade, Sainte-Lucie, Guadeloupe, Antigua et Barbuda, Saint-Kitts et Nevis, Antilles néerlandaises, Îles Vierges britanniques et américaines, Porto Rico, République Dominicaine, Jamaïque, Costa Rica, mais aussi de Boston et du Canada, zones fréquentées par ces grands mammifères en été.
La réunion s’est close positivement, dans la mesure où la protection des mammifères marins évolue dans le bon sens dans la Caraïbe, de plus en plus de territoires ayant pris conscience de la nécessité de les préserver. Des propositions concrètes ont été émises, comme la création de sanctuaires ou la réduction des impacts de l’activité humaine (bruits, pollution, pêche…). Reste aujourd’hui pour toutes les nations évoquées à faire vivre ces propositions en les mettant en action dans leurs eaux territoriales.

Participants at the «Invasive Species» workshop
Les participants à l’atelier «Espèces invasives»

Les stratégies de gestion des espèces exotiques envahissantes ont été l’objet d’un atelier organisé par la Réserve naturelle, du 12 au 14 mai dernier à l’hôtel Mercure. Les Marine Parks de Saba et de Saint-Eustache étaient là, aux côtés de la Réserve naturelle de Petite-Terre, le National Park de Bonaire, le Marine and Terrestrial Park d’Anguilla, le ministère de l’environnement d’Anguilla, l’ONCFS de Guadeloupe, ainsi que la très british Royal Society for the Protection of Birds (RSPB). Les deux premières journées ont été consacrées au partage des expériences, avec la présentation des différentes actions d’éradication et de contrôle des espèces invasives rencontrées dans chaque territoire. Anguilla, seule île ayant réussi à éradiquer tous les rats qui avaient envahi Dog Island grâce à un vaste et coûteux programme d’appâts empoisonnés, a été chaudement félicité, la lutte contre les espèces invasives étant un défi pour tous. Bonaire, comme Saint-Martin (lire pages 12 et 13), est confrontée à l’invasion de la plante sous-marine Halophila stipulacea. L’ONCFS de Guadeloupe, pour sa part, constate une multiplication d’iguanes verts, pendant que Saint-Eustache lutte contre les rats et les achatines, lorsque les chèvres qui raffolent des orchidées lui en laissent le temps.

La troisième journée s’est déroulée sur le terrain, à Tintamare, où la Réserve a fait une démonstration de sa méthode d’éradication des rongeurs, qui avait permis de piéger puis de tuer 211 rats et 79 souris en mars 2013.

Les membres du comité de pilotage | BEST à Bruxelles The members of the Steering Committee for BEST in Brussels
Les membres du comité de pilotage | BEST à Bruxelles The members of the Steering Committee for BEST in Brussels

L’Union européenne sait que l’essentiel de sa biodiversité se trouve dans ses 34 territoires en outre-mer et qu’il est impératif de la préserver. Dans la Caraïbe, 15 territoires européens sont concernés. Ils sont français (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barth, Saint-Martin), néerlandais (Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, Statia, Sint Maarten) et britanniques (Anguilla, Iles Vierges Britanniques, Îles Cayman, Montserrat, Turks et Caicos), et sont tous concernés par le programme BEST, mis en place depuis 2010 par la Commission européenne, à titre expérimental, pour la sauvegarde de leur biodiversité. Les 30 et 31 janvier 2014 à Bruxelles, après avoir présenté la Réserve de Saint-Martin lors du premier comité de pilotage du projet BEST à la commission européenne, Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale, a été désigné pour devenir le coordinateur de la plateforme – «hub» – formée par ces 15 territoires. Cette nomination confirme s’il était nécessaire le rôle de la Réserve de Saint- Martin en tant que «hub» caribéen pour toutes les questions environnementales dans la région.Les 34 territoires européens de l’outre-mer dans le monde The 34 European overseas territories in the world En coopération avec l’IUCN (International Union for Conservation of Nature) et le CAR-SPAW, basé en Guadeloupe, la Réserve naturelle de Saint- Martin avait auparavant répondu à un appel à propositions de la commission européenne visant à définir les critères scientifiques les plus pertinents pour la préservation de la biodiversité ultramarine. Un plan de travail a été défini pour les quatre prochaines années.

La commission outre-mer au sein de RNF
La commission outre-mer au sein de RNF

Nicolas Maslach, directeur de la Réserve, et Franck Roncuzzi, en charge du pôle technique et police de la nature, se sont rendus à Banyuls (Pyrénées orientales) fin avril, afin d’assister au congrès annuel des réserves naturelles de France (RNF), où ils ont rencontré plus de 400 autres participants. Le projet de création de l’Agence de la biodiversité nationale, qui devrait regrouper dans un proche avenir l’ensemble des établissements oeuvrant en faveur de l’environnement, a été présenté à l’auditoire. Nicolas Maslach et Franck Roncuzzi font tous deux partie de la commission outre-mer au sein de RNF et ont échangés en ateliers avec leurs pairs.

Karujet : les mammifères marins surveillés de haut

Du 10 au 13 avril 2014, la Guadeloupe a accueilli plus de soixante jet-skis à l’occasion de la Karujet, course annuelle du championnat du monde, qui s’est déroulée entre le Petit-Cul-de-Sac-Marin, la Pointe-des-Châteaux et les Saintes. Cette manifestation nautique très appréciée d’un nombreux public peut en revanche avoir un impact important sur les mammifères marins, très sensibles au bruit et moins rapides que ces engins motorisés, qui risquent de les percuter. Le danger est particulièrement important pour les baleines à bosses, qui se trouvaient en pleine période de reproduction et de mise bas au moment de la course. Comme nous l’explique Romain Renoux, en charge de la gestion du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, l’un des rôles du sanctuaire est de définir des préconisations afin d’éviter de déranger, voire de harceler, les mammifères marins. Afin de réduire les risques et d’éviter les accidents, la préfète de Guadeloupe a donc obligé l’organisateur de la Karujet à mettre en place un système de surveillance aérienne. Des survols en autogyre ont permis de repérer des baleines à bosses à deux reprises : un individu isolé juste avant le départ de la course et un groupe de trois animaux – femelle, mâle et baleineau – le dernier jour, à la fin des épreuves. Il était prévu de différer les départs en cas de présence de mammifères marins sur le circuit. Compte tenu des risques et des perturbations, l’Agence des aires marines protégées et le CAR-SPAW recommandent que cette étape du championnat du monde de jet-ski se déroule à l’avenir sur une période où les baleines à bosse ne sont pas présentes.

Autogyro
Romain Renoux a participé à bord d’un autogyre à la surveillance aérienne des mammifères marins pendant la Karujet 2014| Romain Renoux went on board an autogyro for an aerial surveillance of marine mammals during Karujet 2014

Du 10 au 13 avril 2014, la Guadeloupe a accueilli plus de soixante jet-skis à l’occasion de la Karujet, course annuelle du championnat du monde, qui s’est déroulée entre le Petit-Cul-de-Sac-Marin, la Pointe-des-Châteaux et les Saintes. Cette manifestation nautique très appréciée d’un nombreux public peut en revanche avoir un impact important sur les mammifères marins, très sensibles au bruit et moins rapides que ces engins motorisés, qui risquent de les percuter. Le danger est particulièrement important pour les baleines à bosses, qui se trouvaient en pleine période de reproduction et de mise bas au moment de la course. Comme nous l’explique Romain Renoux, en charge de la gestion du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, l’un des rôles du sanctuaire est de définir des préconisations afin d’éviter de déranger, voire de harceler, les mammifères marins. Afin de réduire les risques et d’éviter les accidents, la préfète de Guadeloupe a donc obligé l’organisateur de la Karujet à mettre en place un système de surveillance aérienne. Des survols en autogyre ont permis de repérer des baleines à bosses à deux reprises : un individu isolé juste avant le départ de la course et un groupe de trois animaux – femelle, mâle et baleineau – le dernier jour, à la fin des épreuves. Il était prévu de différer les départs en cas de présence de mammifères marins sur le circuit. Compte tenu des risques et des perturbations, l’Agence des aires marines protégées et le CAR-SPAW recommandent que cette étape du championnat du monde de jet-ski se déroule à l’avenir sur une période où les baleines à bosse ne sont pas présentes.

Free the whales from driftnets | Exercises at sea
Libérer les baleines des filets dérivants | Exercice en mer

Créé en 2010 sur l’ensemble de la zone économique exclusive des Antilles françaises, le sanctuaire Agoa est dédié à la protection des mammifères marins. Grâce au soutien financier et technique de l’Agence des aires marines protégées (AAMP), le sanctuaire travaille notamment à développer la coopération par une politique de jumelage avec les sanctuaires existants ou en devenir dans la région et par la mise en oeuvre de campagnes internationales de connaissance des mammifères marins et de leurs habitats. Le 10 septembre 2013, la Réserve naturelle de Saint-Martin a signé une convention avec l’AAMP. Cette convention permet à la Réserve de représenter le sanctuaire auprès des autorités, de participer à la mise en oeuvre des actions de gestion préconisées par l’AAMP, de contribuer à l’organisation de campagnes scientifiques en mer, d’assurer les relations avec les acteurs du milieu marin et enfin d’organiser de manière régulière un événement autour du sanctuaire.

Les gestionnaires d’AMP à Porquerolles

Nicolas Maslach, Franck Roncuzzi, Julien Chalifour et Romain Renoux étaient invités au Forum des gestionnaires d’aires marines protégées, qui s’est déroulé à Porquerolles du 16 au 18 octobre, en même temps que le cinquantenaire du parc national de Port-Cros. Ces trois jours ont été consacrés entre autres à la gestion des activités sportives, un sujet qui a particulièrement intéressé Franck Roncuzzi, responsable du pôle technique et police de la nature. Un atelier dédié à la gestion des événements catastrophiques a retenu toute l’attention de la Réserve, qui avait géré le crash d’un avion dans ses eaux en 2012.

Libérer les baleines des filets dérivants

Du 12 au 14 novembre, en collaboration avec la Réserve, la Commission baleinière internationale (CBI) et le CAR-SPAW ont invité quinze pays de la Caraïbe à Saint-Martin, sur la thématique de la préservation des mammifères marins. La principale cause de mortalité des mammifères marins étant leur enchevêtrement dans des engins de pêche ou des cordages dérivants, une grande part de l’atelier a été consacrée aux techniques d’intervention les plus efficaces pour libérer les animaux. Ce phénomène a pris une telle ampleur qu’un expert de la CBI parcourt le monde pour informer les personnes concernées, au travers d’une vidéo de présentation de ces techniques, mais aussi d’exercices en mer. À Saint-Martin, quatre bateaux, dont celui de la SNSM, ont participé à l’atelier, au cours duquel les participants ont été sensibilisés à l’approche de l’animal, mais aussi au risque lié aux techniques de désenchevêtrement. Toute l’équipe de la Réserve naturelle de Saint-Martin a été formée à ces techniques, ainsi que l’équipage de la SNSM. La Réserve est à présent doté d’un kit, financé par le CAR-SPAW et composé de grappins, de perches munies de couteaux, de casques de sécurité et de gilets de sauvetage. Une «Rescue Team» associant les gestionnaires d’aires marines protégées de la région a été créée, afin de répondre rapidement à de telles situations dans nos eaux.

La Caraïbe menacée par la montée des eaux

Une douzaine de pays de la Caraïbe ont participé les 28 et 29 novembre à un atelier sur le changement climatique, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le CAR-SPAW, en partenariat avec la Réserve, à l’hôtel Mercure. Des experts internationaux ont présenté l’impact du changement climatique sur les petits territoires insulaires de la Caraïbe, les plus optimistes annonçant une élévation du niveau de la mer d’un mètre, ce qui correspondrait à l’érosion moyenne de 150 mètres de côtes sur l’ensemble des littoraux caribéens. Cette perte d’espace s’accompagnerait d’un déplacement de population et aurait un impact majeur sur l’industrie hôtelière. Les experts et gestionnaires présents ont tous souligné l’importance de la préservation des écosystèmes côtiers et littoraux afin de lutter efficacement contre la montée des eaux. Deux élus locaux – René- Jean Duret et Jean-Philippe Richardson – ont été sensibilisés à cette menace, qu’il serait éventuellement bon de prendre en compte dans le Plan local d’urbanisme, en cours d’élaboration.

IMPAC 3 took place in Marseille this year
IMPAC 3 a eu lieu cette année à Marseille

Nicolas Maslach, Franck Roncuzzi, Julien Chalifour et Romain Renoux ont participé à IMPAC 3, qui se tenait pour la première fois en France, du 21 au 26 octobre, sur le magnifique site du Palais du Pharo, à Marseille. Tous les quatre ans, cet événement est le traditionnel rendez-vous des gestionnaires d’aires marines protégées du monde entier, qui peuvent échanger en participant à des dizaines d’ateliers spécialisés. IMPAC 3 représente pour notre pays une chance de mettre en avant les politiques françaises de préservation des milieux marins et des différents outils existants, dont fait partie la Réserve naturelle de Saint-Martin.

View of the International Conference on Sustainable Development of Tourism in Islands
Vue de la conférence internationale du développement durable du tourisme dans les îles

La Réserve naturelle de Saint-Martin ayant accueilli la directrice de la Réserve nationale marine de La Réunion et le responsable de la cellule surveillance et police de cette Réserve en juin 2013, Nicolas Maslach et Franck Roncuzzi se sont rendus à leur tour à La Réunion en septembre, dans le cadre des échanges de bonne pratique entre sites naturels protégés. Franck Roncuzzi a mis à profit son déplacement pour effectuer un compagnonnage avec la Réserve marine de La Réunion sur les aspects de police de la nature et de techniques de mouillages. Invité par la région Réunion et le Ministère de l’Économie, Nicolas Maslach a quant à lui participé à la conférence internationale du développement durable du tourisme dans les îles, mise en place par l’Organisation mondiale du tourisme et le gouvernement français. Le conservateur a présenté la Réserve de Saint-Martin, ainsi qu’un exposé sur les effets du changement climatique dans les milieux insulaires à l’auditoire, parmi lequel de nombreux ministres et responsables du tourisme venus du monde entier.

Romain Renoux participated in the scientific monitoring program in Martinique
Romain Renoux a participé à la campagne de suivi scientifique en Martinique

La Réserve naturelle de Saint-Martin a participé à une campagne de suivi scientifique des mammifères marins, du 1er au 8 octobre, dans les eaux côtières de la Martinique. Cette mission, organisée par l’AAMP et le CAR-SPAW dans le sanctuaire Agoa, a permis de nombreuses observations visuelles et acoustiques de plusieurs espèces de ces grands animaux. À signaler, l’observation d’une baleine à bec de Gervais, espèce rare, dans le canal de Sainte-Lucie. Ces campagnes permettent d’améliorer la connaissance sur la diversité des mammifères marins autour de nos îles, ainsi que leur répartition géographique, dans l’objectif de renforcer leur protection. Ces missions permettent également de former les gestionnaires d’aires marines protégées pour une meilleure connaissance et préservation de ces espèces.

Julien Chalifour at the GCFI conference, in front of the poster featuring the 818 species in Saint-Martin
Julien Chalifour à la conférence du GCFI, devant l’affiche présentant les 818 espèces de Saint-Martin

La 66ème conférence annuelle du «Golf and Caribbean Fisheries Institute» (GCFI) s’est tenue du 4 au 8 novembre à Corpus Christi, au Texas. Romain Renoux et Julien Chalifour y ont rencontré les autres gestionnaires d’aires marines protégées de la Caraïbe et leur ont présenté l’inventaire réalisé en avril 2012 au cours d’une mission scientifique qui a permis d’identifier 818 espèces de crustacés, d’échinodermes et de mollusques dans les eaux de la Réserve. Cette présentation s’inscrit dans la continuité du comité consultatif d’avril 2013, qui avait demandé à la Réserve d’assurer la diffusion de ces résultats auprès des gestionnaires d’aires marines protégées (AMP) dans toute la Caraïbe, afin de mettre en avant l’extraordinaire biodiversité de Saint-Martin à l’échelle régionale. L’inquiétante invasion du poisson-lion a fait l’objet de plusieurs interventions et la mise en place d’un programme de mentorat a été décidée entre les gestionnaires d’AMP.

Les participants aux journées d’échange sur le tourisme durable
Les participants aux journées d’échange sur le tourisme durable

Trente millions de touristes se rendent chaque année dans la Caraïbe. Deux millions d’entre eux choisissent Saint-Martin, où l’industrie touristique se place à la première place, et ils sont estimés à 400 000 à fréquenter la Réserve naturelle. Sur ces espaces fragiles et souvent menacés, comment accueillir sans dénaturer? C’est ainsi que le tourisme durable a été l’objet d’une réflexion en profondeur, du 12 au 14 juin à l’hôtel Mercure de Saint-Martin, où Te Me Um et le CAR-SPAW avaient invité les gestionnaires des aires marines protégées environnantes. Co-organisateur de l’événement, la Réserve naturelle de Saint-Martin était là, autour de la même table que les Marine Parks d’Anguilla et de Saint-Eustache, le Parc national de la Guadeloupe, la Réserve naturelle guadeloupéenne de Petite-Terre, l’antenne du Conservatoire du littoral de Martinique et la DEAL martiniquaise, ainsi que la Réserve naturelle marine de La Réunion. La réglementation et l’accueil sur les sites, les différents partenariats mis en place avec les opérateurs touristiques sur chaque territoire, le marketing et les produits développés, les chartes et les écolabels sont les quatre sujets autour desquels les gestionnaires ont échangé, argumenté et débattu. Chacun est venu avec ses expériences et ses questions s’enrichir au contact des autres, l’objectif étant bien sûr d’améliorer les pratiques de gestion en s’inspirant de ce qui existe ailleurs. Par exemple, la Réserve naturelle de Petite-Terre, en Guadeloupe, s’est largement inspirée de la redevance de mouillage initialement mise en place par la Réserve de Saint-Martin, avec succès et grâce à un partenariat de confiance avec les usagers. Un recueil d’expériences bilingue est en cours d’élaboration, afin de partager avec les autres gestionnaires d’aires protégées le contenu de ces rencontres.

Te Me Um et le CAR-SPAW, c’est quoi?

  •  L’objectif spécifique de Te Me Um est de renforcer les capacités des gestionnaires d’aires protégées d’outre-mer, localement au niveau de chaque collectivité mais aussi régionalement via une mise en réseau pour faciliter les échanges, comme ces trois journées d’échanges techniques sur le tourisme durable.
  • Basé en Guadeloupe et financé par l’État français, le CAR-SPAW (Specially Protected Areas and Wildlife), Centre d’activités régional pour les espèces et les espaces spécialement protégés de la Caraïbe, a pour mission de mettre en oeuvre le protocole SPAW relatif à la protection de la biodiversité marine et côtière dans la grande région Caraïbe, depuis le Golfe du Mexique jusqu’à la mer des Antilles. Ce protocole rassemble à ce jour 16 pays de la région.
Les touristes découvrent l’espace protégé de Pinel grâce à ce panneau
Les touristes découvrent l’espace protégé de Pinel grâce à ce panneau

 

Signalisation
Signalisation

Le congrès annuel des réserves naturelles de France (RNF) s’est tenu du 15 au 20 avril 2013, à Louan, près de Provins. La Réserve de Saint-Martin était représentée par Romain Renoux, accompagné de Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique et de Franck Roncuzzi, responsable du pôle police de la nature. Comme les autres réserves d’outremer, où se concentre la plus grande richesse écologique de la France, la Réserve de Saint-Martin a présenté ses missions et les actions réalisées.
La présence de la Réserve lors de ces rencontres annuelles apparaît également comme essentielle pour conforter et défendre ses budgets, qui apparaissent fragilisés dans un contexte budgétaire national difficile. Invité, le philosophe Alain Cugno a développé le paradoxe du petit et du grand dans le contexte des aires marines protégées: de petites surfaces et de petits budgets pour de petites équipes, mais de grands enjeux, puisqu’il s’agit de la conservation de la vie et de la biodiversité de ces territoires.
Romain Renoux, membre de la commission outre-mer, a noté qu’un nombre grandissant de réserves remplissait leur rôle d’appui et de conseil auprès des collectivités en matière d’aménagement et de développement du territoire et confirme que la Réserve de Saint-Martin s’inscrit dans cette dynamique.
Julien Chalifour a été nommé à la commission scientifique des réserves de France, où il est seul à représenter l’outre-mer. Franck Roncuzzi, référent outre-mer dans le groupe police pour la commission du personnel, participera en novembre 2013 à Paris à l’élaboration du document unique sur la santé au travail. Ce document, exigé par le ministère de l’Écologie, réglemente les conditions de travail et sera en vigueur dans toutes les réserves de France dès 2014.

De gauche à droite : Soraya Issop Mamode, Béatrice Galdi (chargée de mission du Conservatoire du littoral), Yannick Clain et Julien Chalifour (RNN Saint-Martin)
De gauche à droite : Soraya Issop Mamode, Béatrice Galdi (chargée de mission du Conservatoire du littoral), Yannick Clain et Julien Chalifour (RNN Saint-Martin)

Le compagnonnage entre gestionnaires de sites naturels protégés permet à ces professionnels d’échanger sur leurs pratiques, de bénéficier de l’expérience de l’autre et de faire bénéficier l’autre de sa propre expérience. Ainsi, Soraya Issop Mamode, directrice du GIP - Réserve nationale marine de La Réunion, structure gestionnaire de la Réserve naturelle nationale marine de la Réunion - et Yanick Clain, responsable de la Cellule Surveillance et Police de cette Réserve, ont été accueillis une semaine par la Réserve naturelle de Saint-Martin, début juin 2013, après avoir passé la semaine précédente dans la Réserve guadeloupéenne de Petite-Terre et de la Désirade. La gestion des aires marines protégées a été au coeur des échanges, ainsi que les protocoles mis en place pour faire respecter la réglementation par les usagers. La redevance sur les passagers maritimes, mise en place à Saint-Martin comme à Petite-Terre, a retenu toute l’attention de la directrice réunionnaise, qui par ces temps de restriction financière s’efforce d’augmenter la part de l’autofinancement dans son budget annuel. Pour sa part, la Réserve de La Réunion a été agréée prestataire de formation professionnelle en 2011, ce qui lui permet de proposer des formations sur les récifs coralliens, le milieu marin réunionnais ou le littoral des côtes ouest de l’île, à un public intéressé par ces formations dans un cadre professionnel. En 2012, l’ensemble des commissaires enquêteurs de La Réunion a bénéficié d’une formation et en 2013, les vigies en charge de la surveillance pour la prévention du risque requins au sein des associations et de la ligue de surf ont été formées par la Réserve. Plusieurs communes sont aujourd’hui intéressées par cette formation liée au risque requins.

Le cap Homard, La Réunion © B. CauvinLe cap Homard, La Réunion © B. Cauvin

Étendue sur 3500 hectares et 5 communes, la Réserve marine de La Réunion est bordée par 40 kilomètres de linéaire côtier et emploie 15 personnes. 3500 espèces floristiques et faunistiques y ont été recensées, et l’inventaire continue! La Réserve fonctionne avec un budget de 1.020.000 €, proportionnel aux usages et équipements existants, cofinancé par l’État, la Région, le Département et 5 communes. Elle abrite 40 spots de surf, 58 spots de plongée, un éventail de sports nautiques (kayak, stand-up paddle...), des opérateurs d’excursion en mer et des pêcheurs, la pêche y étant autorisée, mais réglementée. Par comparaison, la Réserve de Saint- Martin couvre 3060 hectares, dont 2907 hectares en mer, emploie 7 personnes et a fonctionné en 2012 avec un budget de 420.000 €, 63% financés par l’État et 35% autofinancés.

 

Coast guards in front of Diamond Rock © Nicolas Boulard
Les gardes du littoral devant le rocher du Diamant Coast guards in front of Diamond Rock © Nicolas Boulard

240 gardes sur les rivages de France

Du 9 au 10 octobre 2012, à Langueux (non loin de Saint-Brieuc) Steeve Ruillet a rejoint les 240 gardes invités tous les trois ans au forum national des gardes du littoral.
Ces journées d’échange, organisées par Rivages de France et le Conservatoire du littoral, ont eu pour thème principal le métier de garde du littoral et son évolution depuis une dizaine d’années.
«Ces échanges entre gardes de métropole et d’outre-mer nous font réaliser que les problématiques sont identiques, malgré la spécificité de nos îles,» nous dit-il

La Réserve et la Collectivité de concert en Martinique

Le garde-chef Franck Roncuzzi et le garde Christophe Joe ont participé en décembre, en Martinique, à la seconde rencontre interrégionale des gardes du littoral des rivages français d’Amérique, organisée tous les trois ans par le Conservatoire du littoral et Rivages de France, l’association nationale des gestionnaires d’espaces naturels littoraux et lacustres.
Franck Roncuzzi et Christophe Joe ont témoigné des différentes missions qu’ils rencontrent au quotidien dans l’exercice de leur métier. Saint-Martin était également représenté par Michel Hamlet, agent de la brigade territoriale de l’environnement et garde du littoral depuis une formation proposée par le Conservatoire du littoral pour deux agents de la Collectivité.
«Cette rencontre de tous les gardes ultramarins a été très réussie et a renforcé notre sentiment d’appartenance au même réseau,» constatent Franck et Christophe.

L’anoli de Saba (Anolis sabanus) est la seule véritable espèce endémique de l’île © DCNA
L’anoli de Saba (Anolis sabanus) est la seule véritable espèce endémique de l’île © DCNA

Romain Renoux a répondu à l’invitation de la Dutch Caribbean Nature Alliance (DCNA), qui organisait une réunion de coordination à Saba du 24 au 26 avril.
Invité par le CAR-SPAW et seul représentant des Antilles françaises, le directeur de la Réserve naturelle de Saint-Martin a partagé son expérience avec les gestionnaires des espaces protégés des Antilles néerlandaises, et s’est enrichi de la leur. Il a rencontré Eugene Holiday, gouverneur de Sint Maarten, et Tadzio Bervoets, directeur du Marine Park de Sint Maarten, et les a félicités sur leur engagement en faveur de la protection des milieux naturels. Ils ont évoqué le projet de création d’une aire marine protégée au sud-est de Sint Maarten.
Cette zone, où sont inclus plusieurs îlots refuges pour l’avifaune, se situe dans la continuité des eaux déjà gérées par la Réserve du côté français et pourrait constituer un enjeu de protection côtière pour les deux entités.
Un projet à inscrire à l’ordre du jour de la prochaine réunion entre Saint-Martin et Sint Maarten sur la coopération régionale.

La DCNA, c’est quoi ?

La Dutch Caribbean Nature Alliance (DCNA) accompagne et conseille les six îles des Antilles néerlandaises – Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, Saint-Eustache et Sint Maarten – en matière de protection de la nature.
Sa mission est de préserver la biodiversité dans ces îles, à terre et en mer, et d’aider les gestionnaires à renforcer leurs outils de travail, pour de meilleurs résultats.
Financée par le ministère de l’intérieur et une loterie hollandaise – les loteries et lotos néerlandais ont l’obligation de reverser une partie de leurs bénéfices à des ONG – la DCNA dispose de véritables moyens, dont bénéficient les treize aires naturelles protégées des Antilles néerlandaises.
Une visite sur le site dcnanature.org démontre que la DCNA est à la pointe de la protection environnementale, du financement de la création d’une zone protégée à la rédaction de plans de gestion, en passant par la pose de balises GPS sur les tortues marines ou la création de mallettes pédagogiques pour les plus jeunes.


Avec ce livre, une classe de Bonaire apprend le hollandais, mais aussi tout le vocabulaire concernant les tortues marines © DCNA

Améliorer la gestion des Aires Marines Protégées (AMP) en renforçant la coopération régionale est une volonté forte pour les réseaux TEMEUM (TErres et MErs UltraMarines), l’Agence des aires marines protégées et le CaMPAM, qui avaient invité les gestionnaires d’AMP du Nord des Petites Antilles à participer à un Atelier technique des espaces naturels.
Cet atelier était organisé sur la base d’une collaboration technique, du 12 au 16 décembre 2011 à Saint-Claude, en Guadeloupe.
La Réserve naturelle de Saint-Martin était là, ainsi que le Parc naturel régional de la Martinique, les DEAL Martinique et Guadeloupe, le Parc national de la Guadeloupe, la Réserve naturelle de Petite-Terre, la Réserve naturelle de Saint-Barth, le Marine park de Saint-Eustache et le Marine park de Sint Maarten. Haïti, qui déplore le dépeuplement de ses eaux et souhaite mettre en place une AMP dans une zone de pêche, était représentée par un membre du ministère haïtien de l’environnement et un membre d’une association environnementale.
Cet atelier a permis des échanges très fructueux entre la vingtaine de gestionnaires et les intervenants, notamment sur l’art et la manière de gérer une AMP, de conduire une négociation ou un management participatif avec les usagers d’une AMP ou encore de mener une enquête de perception d’une AMP.
L’Agence des Aires Marines Protégées a fait le point sur le sanctuaire pour les mammifères marins aux Antilles françaises (AGOA) et le CARSPAW (Centre d’activité régional pour les aires et les espèces spécialement protégées), qui oeuvre pour la protection et la mise en valeur des milieux marins de la Caraïbe, est intervenu.
TE ME UM a présenté les financements que tout gestionnaire d’espaces naturels ultramarins est habilité à mobiliser en matière de formation et la Dutch caribbean nature alliance, basée à Bonaire, a informé des financements qu’elle dédie aux AMP de la Caraïbe, en présentant certains programmes déjà réalisés.
Le CaMPAM, dont la mission est de soutenir la création et la gestion des AMP dans la Caraïbe et dont le réseau ne dénombre pas moins de 200 de ces aires, a également partagé son expérience avec l’assistance.

L’atelier s’est terminé sur le terrain, aux Îlets Pigeon, par une sympathique séance de whale watching, permettant d’introduire une réflexion sur l’activité pratiquée par des sociétés privées, les interactions avec les pêcheurs et le sanctuaire AGOA.

Les membres du CRFA en séance plénière à Sinnamary, en Guyane

C’est en Guyane, à Sinnamary, que le Conseil des rivages français d’Amérique (CRFA) s’est tenu, du 9 au 11 février 2012.
L’ensemble des antennes américaines du Conservatoire du littoral était là et Pierre Aliotti, vice-président de la Collectivité de Saint-Martin, a été élu président du CRFA, au nom des Îles du Nord.
Les membres du CRFA n’ont pas manqué de manifester leur inquiétude à l’égard de la proposition de modification de loi déposée au Sénat, tendant vers un transfert de la compétence environnement, actuellement assurée par l’Etat, au profit de la Collectivité de Saint Martin.
Dans ce contexte, le Conseil des Rivages s’interroge sur le devenir et les modalités de la préservation de l’environnement en général et du littoral en particulier.

Une motion spéciale a été adoptée à cet égard : « Dans le contexte local de forte pression d’urbanisation des rivages, le conseil des rivages s’inquiète de l’éventuelle modification du dispositif actuel de protection des espaces naturels de Saint-Martin. »

Pierre Aliotti a reçu la palme IFRECOR pour le projet de sentier sous-marin à Pinel

L’originalité du projet de sentier sous-marin de Pinel a permis à la Collectivité de Saint-Martin de remporter la Palme initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) 2011.
Ce premier concours IFRECOR en faveur des récifs coralliens était ouvert à tous les élus de la France ultramarine, à l’occasion de l’année des outremer.
Il s’adressait aux élus ayant mis en place une action de gestion durable en faveur de « leurs » récifs.

Pierre Aliotti, vice-président en charge de l’environnement, a reçu cette distinction le 15 décembre 2011 à l’occasion de la 26ème assemblée générale de l’International Coral Reef Initiative qui se tenait à La Réunion. Le projet a pu être réalisé grâce aux cofinancements de la Réserve naturelle, du Conservatoire du littoral et des fonds Feder.

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