La Réserve a mis à l’eau mi-octobre un radeau sur le Grand Étang, aux Terres Basses, afin de favoriser le repos et la nidification des petites sternes, au nombre de 75 cette année sur le site.
L’idée est bien sûr de protéger cet oiseau migrateur, espèce au statut de conservation «préoccupant » au niveau mondial et «vulnérable» au niveau local. Très sensible aux dérangements, la petite sterne nidifie en bordure des étangs, sur le sable, et ses oeufs ne sont pas à l’abri d’une brusque montée des eaux ou de la gourmandise d’un rat ou d’un chien. Ce qui ne serait plus le cas si elle pondait sur un radeau, au beau milieu de l’étang. Le procédé existe, mais c’est une première à Saint-Martin, et la Réserve croise les doigts pour que les petites sternes s’approprient rapidement ce nouvel espace. Cela peut prendre plus ou moins de temps, comme en Camargue, où il a fallu trois ans pour que les oiseaux nidifient enfin sur leur radeau. Long de six mètres et large de trois, l’engin flottant en bois est ancré dans l’étang et conçu pour le confort des oiseaux : le fond est tapissé de gravier et des caches sont prévues à l’intérieur pour que les petits puissent se protéger des éléments. Les résidents des Terres Basses ont été réceptifs à ce projet dès qu’il leur a été présenté par la Réserve et vont participer à son financement, assuré également par la Réserve et la Fondation du patrimoine. L’équipe de la Réserve a construit l’embarcation, conçue et dessinée par Caroline Fleury, chargée d’étude milieux terrestres et lacustres, supervisée par Julien Chalifour au sein du pôle scientifique de la Réserve.