La gestion de l’herbier de la baie Blanche, à Tintamare, sur lequel se nourrissent les tortues vertes, était au coeur de la mission de Charlotte Bousquet, en stage à la Réserve naturelle de février à juillet 2016.
L’étudiante, en master 2 «sciences de l’environnement et de l’écologie littorale» à l’université de La Rochelle, a commencé par cartographier l’herbier et évaluer son état de santé global. Puis elle a mis en place un suivi de la fréquentation de la baie par les bateaux, en notant leur taille, s’ils appartenaient à un plaisancier ou à un professionnel du nautisme et s’ils choisissaient d’utiliser leur ancre plutôt que l’une des bouées de mouillage mises à leur disposition par la Réserve naturelle. Sur la base de ces premiers résultats, la stagiaire a cherché à connaître l’impact des ancres et des chaînes sur l’herbier, qui peuvent laisser des cicatrices importantes. Pour cela, elle a identifié trois secteurs : la zone où sont implantées les bouées ; la zone de mouillage en arrière des bouées, où certains marins préfèrent ancrer ; et enfin la zone située au sud de la baie, où les bateaux ne mouillent quasiment jamais. Conclusion : l’état de santé global de l’herbier est plutôt bon, malgré la présence ponctuelle de petits secteurs plus impactés que d’autres par l’ancrage. Également, le recours au mouillage sur ancre est plus souvent le fait de plaisanciers que de professionnels. Quant à la fréquentation, plutôt réduite, elle connaît des pics pouvant aller jusqu’à une quinzaine de bateaux rapides en même temps, mais pour un temps limité, les jours où plusieurs paquebots sont accueillis en baie de Philipsburg. Ce rapport a mis en lumière la nécessité de renforcer le travail de sensibilisation auprès des plaisanciers et ouvre la réflexion sur une réorganisation des usages et des mouillages au sein de la zone.