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Journal-20

Journal RN 20

Je suis heureux de partager avec vous l’actualité de notre belle Réserve et de son équipe, que je félicite pour la qualité de son travail et son implication sur tous les terrains.
Rien n’est figé à la Réserve, les missions se succèdent sans discontinuer et sont toutes menées à bien, avec le plus grand dynamisme.
Je suis particulièrement fier que la Réserve naturelle de Saint-Martin joue un rôle important, non seulement au niveau local, mais aussi au niveau régional, national et même international.
Grâce à sa Réserve, Saint-Martin est devenu le «hub» régional en matière d’environnement et va prochainement renforcer cette compétence, puisque la Commission européenne l’a désignée pour coordonner le programme BEST, mis en place pour la sauvegarde de la biodiversité dans les quinze territoires ultramarins de la Caraïbe.

Je vous laisse découvrir dans les pages qui suivent toutes les actions de la Réserve naturelle et vous invite à la soutenir en partageant ce magazine avec vos contacts et en rendant visite à la page Facebook de la Réserve naturelle nationale de Saint-Martin.

Harvey Viotty

L’amélioration des connaissances sur les espaces et les espèces protégées

Gros plan sur la balise Argos implantée sur la baleine | Close up of an Argos tag implanted on a whale
Gros plan sur la balise Argos implantée sur la baleine | Close up of an Argos tag implanted on a whale

La mission de déploiement de balises sur des baleines à bosse dans les Iles du Nord est terminée depuis le 3 avril dernier, mais elle ne fait que commencer. Sur les 8 balises posées, la plupart ont émis pendant plusieurs jours et 3 continuent d’émettre aujourd’hui. C’est une réussite si l’on considère le comportement actif de cette espèce pendant la saison de reproduction. La première balise posée émet depuis 25 jours et les déplacements de cette baleine et de son baleineau -baptisés «Soca and Joy» par les enfants de Saint-Martin- ainsi que ceux des autres baleines équipées, améliorent déjà les connaissances des comportements de cette espèce pendant cette saison. Parmi les résultats importants d’ores et déjà constatés, l’idée selon laquelle chaque île «posséderait» un groupe de baleines spécifique est remise en cause. Les déplacements d’île en île des 8 baleines tagguées montrent en effet que certaines ont déjà parcouru plus de 1700 km en passant par les Îles Vierges Américaines et le Silver Bank, tandis que d’autres vont et viennent entre Saint-Martin, Saint-Barth, Saba, Saint-Eustache, Barbuda et Saint-Kitts… De même qu’il est confirmé que les baleines à bosse ne sont pas seulement «de passage» dans les Iles du Nord, comme l’indiquent les chants des mâles, la présence de femelles et de leurs baleineaux âgés de quelques jours rencontrés à plusieurs jours d’intervalle et des groupes de mâles poursuivant des femelles. L’équipe Megara de retour à Saint-Martin The Megara team returning to Saint MartinTous ces comportements nous montrent aujourd’hui que nous sommes bien dans une zone de reproduction active, et bien sûr transfrontalière. Les résultats de cette mission sont plus que prometteurs, si l’on ajoute les 12 biopsies et les 12 photographies de caudales, qui seront analysées et comparées avec les banques de données existantes. Il est ainsi essentiel de mettre en place une stratégie de coopération régionale visant à renforcer les actions de conservation de cette aire de reproduction. Les îles néerlandaises de Saint-Eustache et de Saba feront dans un futur proche l’objet d’une «sanctuarisation» de leurs eaux, en vue d’atteindre une meilleure protection des mammifères marins et notamment des baleines à bosse. Un renforcement des liens avec l’île d’Anguilla est souhaitable, dans le cadre des relations entre Saint-Martin et Anguilla. À terme, un jumelage du sanctuaire Agoa, de celui des îles néerlandaises et des eaux d’Anguilla permettrait d’envisager une stratégie commune de conservation et d’actions scientifiques sur l’ensemble de l’aire de reproduction des baleines à bosse des îles du Nord des Petites Antilles. Au-delà de l’aspect scientifique, cette mission a aussi rassemblé tous les gestionnaires des aires marines protégées des Iles du Nord et fait intervenir des spécialistes de Mayotte, du Danemark, de la Guyane, des Etats-Unis, des Pays-Bas. Nicolas Maslach, directeur de la Réserve de Saint-Martin, initiateur et porteur de ce projet, remercie l’ensemble des partenaires techniques et financiers: le CAR-SPAW, l’Agence de l’environnement de Saint-Barthélemy, les autorités d’Anguilla, le Marine Park de Sint-Maarten, les autorités néerlandaises de Saba et de Saint-Eustache, sans qui cette mission n’aurait pu se réaliser, ainsi que les membres de l’association «Mon Ecole, ma baleine» pour la qualité de leur intervention dans plusieurs classes de Saint-Martin. Fort de la réussite de cette mission, Nicolas Maslach organise d’ores et déjà la mission MEGARA 2015.

Aujourd’hui, il est possible de suivre la route de ces baleines sur la page facebook de la Réserve naturelle nationale de Saint-Martin ou sur le site www.seaturtle.org/tracking/index.shtml?project_id=979.

Le 26 mars, la Réserve a invité le public à découvrir le projet Megara au cinéma de Sandy Ground grâce à un film d’une trentaine de minutes tourné à Mayotte en 2013. L’événement a été organisé avec l’aide du Rotary Club, qui s’est chargé de la communication et de la vente des tickets d’entrée, et plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel.

© Nicolas Maslach

© Nicolas Maslach

 

Un péponocéphale… | A Peponocephala
Un péponocéphale… © Laurent Juhel - AAMP A Peponocephala

Déjà présente en Martinique du 1er au 8 octobre pour la campagne 2013 de suivi scientifique des mammifères marins en saison humide, la Réserve naturelle de Saint-Martin a participé à une campagne identique, mais en saison sèche cette fois, du 12 au 19 mars 2014, en Martinique, puis du 15 au 28 avril, dans les Îles du Nord. Ces suivis, organisés dans le sanctuaire Agoa sur deux périodes, par l’Agence des aires marines protégées (AAMP) et le CAR-SPAW, permettent d’observer des espèces différentes. En effet, certaines espèces - dont les baleines à bosses - quittent les eaux chaudes de la mer des Caraïbe au printemps. Romain Renoux, en charge de la gestion du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, ainsi que les autres participants venus de Guadeloupe, de Martinique et du Québec, ont pu observer certaines espèces rares dans le canal entre la Martinique et la Dominique : le péponocéphale, ou dauphin d’Électre; le pseudorque, ainsi qu’un groupe de mésoplodons.

L’objectif de ces missions est triple :

  • Mieux connaître les espèces présentes dans le sanctuaire Agoa et compléter l’inventaire des espèces rencontrées.
  • Identifier les zones fréquentées par les différentes espèces.
  • Identifier les activités humaines susceptibles d’impacter les mammifères marins dans le sanctuaire (circulation de grands navires, pollution, pêche…) afin de mettre en place des actions de gestion en leur faveur.
Éva Moisan
Éva Moisan

Éva Moisan, étudiante en Master professionnel à l’Université de Corte, étudie «la gestion intégrée du littoral et des écosystèmes». En stage à la Réserve du 24 février au 8 août 2014, avec le soutien de Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique, elle se consacre à l’étude de Halophilia stipulacea, espèce invasive introduite par l’intermédiaire des ancres de bateaux et qui peu à peu grignote de l’espace dans l’herbier sous-marin. L’étudiante va devoir trouver la réponse à une série de questions. Où l’espèce est-elle présente? Progresse-t-elle? Régresse-t-elle? Se stabilise-telle? Quelles sont ses relations avec la faune et la flore locale? Va-t-elle tendre à remplacer l’herbier natif composé de Syringodium et de Thalassia ou va-t-elle coloniser les espaces laissés vacants par ces deux espèces? Comment réagissent poissons, mollusques et crustacés vis-à-vis de cette algue beaucoup plus rase que les deux espèces auxquelles ils sont habitués? Vont-ils la consommer? Patience. La réponse à la plupart de ces questions sera publiée dans le prochain journal de la Réserve. En attendant, souhaitons bon courage à Éva dans ses recherches.

La maîtrise des impacts anthropiques sur les espaces protégés

La pêche est interdite dans la Réserve naturelle Fishing is forbidden in the Reserve
La pêche est interdite dans la Réserve naturelle Fishing is forbidden in the Reserve

Le 10 février, deux gardes de la Réserve en patrouille sur la plage du Galion, baie de l’Embouchure, surprennent un individu en flagrant délit de pêche au filet et l’interpellent. L’homme, récidiviste, réagit très agressivement envers les gardes, qui dressent un procès-verbal. Il a été jugé par le tribunal correctionnel au début du mois de mars et condamné à 850 euros d’amende pour menaces de mort et outrage envers deux agents de la Réserve naturelle.

L’observatoire aux oiseaux de la mare de la baie Lucas The bird observatory on Baie Lucas pond
L’observatoire aux oiseaux de la mare de la baie Lucas The bird observatory on Baie Lucas pond

Après l’étang de la Barrière - qui bénéficie d’une reconnaissance à l’échelle de la Caraïbe en matière de «birdwatching»

- la mare de la baie Lucas et l’étang du cimetière de Grand-Case sont eux aussi dotés d’un observatoire aux oiseaux, pour le bonheur des visiteurs, qui disposent ainsi de trois sites d’observation sur l’île.
L’objectif est d’améliorer la prise en compte du patrimoine naturel de ces zones humides, mais aussi de favoriser le développement local du «birdwatchwing», un réel potentiel écotouristique grâce aux 14 étangs sous protection.

 

Un observatoire aux oiseaux à Oyster Pond…

À deux pas de l’observatoire aux baleines de Coralita et non loin du site de Babit Point, Oyster Pond renforce sa vocation écotouristique avec un nouvel observatoire aux oiseaux, installé par la Réserve naturelle et le Conservatoire du littoral et en partenariat avec l’EEASM (lire article précédent). Situé en bordure de la mare de la baie Lucas, l’observatoire est accessible par un petit sentier en bois et permet de découvrir l’avifaune limicole dans son environnement naturel, mais pas seulement... Si vous êtes juste un peu patient, le martin-pêcheur habitué des lieux vous fera une démonstration de son efficace technique de pêche. Des panneaux informatifs y seront prochainement installés, afin de tout savoir sur les espèces d’oiseaux présentes, mais aussi sur l’intérêt botanique, paysager et géologique du site, où la mangrove jouxte les cactus, qui se développent au milieu de gros amas rocheux aux formes arrondies.

Et à Grand-Case

Chaque année, de mars à mai, l’étang du cimetière de Grand-Case se transforme en héronnière. Par dizaines, grandes aigrettes, aigrettes neigeuses et hérons garde-boeufs nichent dans les bosquets de palétuviers rouges, métamorphosés en nurserie. Ces grands oiseaux et leurs oisillons émaillent le paysage de leurs plumes blanches et offrent un spectacle exceptionnel, qu’il est possible d’admirer en toute quiétude depuis un observatoire en bois, qui sera doté très bientôt d’une signalétique d’interprétation. La mise en valeur de ce site remarquable est organisée par la Réserve naturelle et le Conservatoire du littoral, dans le cadre de la convention de travaux qui les lient. L’étape suivante consitera à aménager les abords du site.

Chloé Rodrigues et un spécimen d’iguane des Petites Antilles Chloé Rodrigues with a Lesser Antillean Iguana
Chloé Rodrigues et un spécimen d’iguane des Petites Antilles Chloé Rodrigues with a Lesser Antillean Iguana

L’iguane des Petites Antilles (Iguana Delicatissima) est une espèce en voie de disparition. Potentiellement éteint à Saint-Martin, certains descendants peuvent cependant posséder des gènes des deux espèces. L’iguane commun (iguana iguana) introduit, possède en effet la capacité de s’hybrider avec notre espèce locale. Afin de réintroduire Iguana Delicatissima sur son site naturel, le ministère de l’Écologie, via l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), a lancé un plan national d’action. Chloé Rodrigues, vétérinaire, est chargée, en collaboration avec Julien Chalifour, de coordonner ce plan en Martinique, en Guadeloupe et à Saint-Martin, où elle a passé une semaine miavril. L’espèce existe encore à Saint-Eustache, à Anguilla, à La Désirade, à Petite Terre, à Saint- Barthélemy et en Dominique, et l’idée – inscrite au plan de gestion de la Réserve naturelle – est d’étudier la faisabilité d’une stratégie de conservation sur un ou plusieurs îlots isolés grâce à quelques individus. Mais où? L’iguane commun est bien présent à Tintamare et l’iguane des Petites Antilles est trop bon nageur pour rester confiné sur un îlot trop proche de la côte, tel que Petite Clé par exemple.

Le récif artificiel The artificial reef
Le récif artificiel The artificial reef

Adrien Tonon, étudiant en Master 1 à l’Université de La Rochelle, est accueilli par la Réserve du 14 avril au 6 juin. Pendant ces deux mois, il va travailler sur l’implantation d’un habitat artificiel sous-marin, projet-pilote destiné à devenir un habitat de choix pour des milliers de larves auxquelles il permettra de survivre. L’étudiant a déjà commencé la rédaction d’une synthèse sur les principaux travaux parus au sujet des performances des récifs artificiels existants dans le monde entier. Ces récifs ont différents usages. Ils peuvent servir de sites de plongée, favoriser la production de biodiversité via la survie des larves (comme à Saint-Martin), protéger la côte ou encore encourager les rassemblements de poissons pour soutenir la pêche. Adrien se consacrera ensuite à l’élaboration du récif, constitué de parpaings et dont l’implantation a déjà commencé, au sein du territoire de la Réserve. La mise en place de ce premier récif expérimental sera suivie par un second récif. Accessible aux plongeurs, ce second dispositif pourra permettre de mesurer l’impact de la fréquentation humaine sur ces fonds artificiels, mais bien vivants.

Adrien Tonon

La communication et l’éducation environnementale

23 328 personnes ont cliqué sur les belles images de baleines à bosse publiées sur la page Facebook de la Réserve à la suite de la mission Megara et 384 les ont partagées avec tous leurs contacts. Si vous êtes curieux, allez sur la page de la «Réserve naturelle nationale de Saint-Martin» et découvrez l’actualité de la Réserve au jour le jour. Et n’hésitez pas à partager les superbes visuels avec tous vos amis!

Les collégiens sur la plage de Grandes Cayes The students on Grandes Cayes Beach
Les collégiens sur la plage de Grandes Cayes The students on Grandes Cayes Beach

Une classe-relais du collège Soualiga a fait l’école buissonnière le temps d’un après-midi, le 19 février, et en a profité pour découvrir les principaux écosystèmes de l’île sur la plage de Grandes Cayes et le sentier des Froussards. Cette sortie pédagogique a été organisée grâce à la Réserve naturelle, toujours prête à se mobiliser en matière d’éducation à l’environnement. Les jeunes ont terminé la ballade par une séance de nettoyage de la plage, les déchets ne manquant hélas jamais sur cette longue plage sauvage.

Une classe-pilote rencontre la Réserve

Étudier les sciences à l’école, c’est intéressant, mais c’est encore mieux lorsque la Réserve naturelle vient elle-même dans votre classe présenter les récifs coralliens, ainsi que les espèces invasives terrestres et marines introduites à Saint-Martin. La projection d’un film a captivé l’attention des élèves de cette classe de quatrième au collège de Quartier d’Orléans, qui ont ensuite bombardé de questions Romain Renoux, en charge du volet «pédagogie» à la Réserve naturelle, et le garde Daniel Lewis.

Une classe visiblement ravie d’avoir rencontré la Réserve naturelle Daniel Lewis, garde récemment embauché par la Réserve naturelle, a présenté aux collégiens son métier, son intérêt pour la sauvegarde de l’environnement et sa passion pour son île. Cette classe pilote étudie le tourisme, dans le cadre de la convention signée entre l’Éducation nationale, l’office de tourisme et la Collectivité, et se montre très intéressée par les perspectives professionnelles qui s’ouvrent chaque année un peu plus dans le secteur très porteur de l’écotourisme.

 

L’optimisation des moyens pour assurer la qualité des missions

De gauche à droite From left to right: Romain Renoux, François Gauthiez et Aline Hanson
De gauche à droite From left to right: Romain Renoux, François Gauthiez et Aline Hanson

En visite à Saint-Martin le 17 février, François Gauthiez, directeur-adjoint de l’Agence des aires marines protégées (AAMP), a rencontré le préfet, le député et la présidente de la collectivité de Saint-Martin, Aline Hanson. Rappelons que l’Aamp soutient financièrement le sanctuaire Agoa, pour la protection des mammifères marins sur l’ensemble de la zone économique exclusive des Antilles françaises. Un pas en avant va de nouveau être franchi, avec la prochaine mise en place d’un comité de gouvernance du sanctuaire, dans lequel la collectivité de Saint-Martin disposera de toute sa place. François Gauthiez a bien sûr rencontré la Réserve naturelle, qui représente à Saint-Martin le sanctuaire Agoa auprès des autorités et a signé une convention avec l’AAMP le 10 septembre 2013. Après avoir fait le point sur les actions menées par la Réserve dans le cadre d’Agoa, M. Gauthiez s’est félicité de ce partenariat, qu’il a estimé très efficace.

Agoa

 

Wilson Celini
Wilson Celini

Saint-Martinois d’origine, le jeune Wilson Celini
est en année de licence de biologie, chimie et
sciences de la Terre, à l’Université Paris Sud 11.
En stage à la Réserve du 14 avril au 31 mai, sa
mission consiste à mettre à jour la base de données
biodiversité et à élaborer un outil de recherche
des espèces floristiques et faunistiques présentes
au sein de la Réserve, à terre et en mer.
En clair, il va fournir le document qui recensera
toutes les espèces présentes dans la Réserve,
leur nom commun en anglais et en français, leur
nom scientifique et leurs principales caractéristiques
: en voie d’extinction, endémique, invasive…
Un travail minutieux, qui permettra à la Réserve
de procéder facilement à des recherches ciblées
et donc d’être plus efficace. Lorsqu’on sait qu’une
mission scientifique a identifié 818 espèces en
2012 et que cette mission ne concernait que les
crustacés (crevettes, crabes...), les mollusques
(limaces, coquillages...) et les échinodermes (oursins,
étoiles de mer...), on conçoit l’ampleur de ce
travail, et sans faute d’orthographe bien sûr !

ties with Reunion 19 Vue de la Réserve marine de La Réunion | View of the Reunion Marine Reserve
ties with Reunion 19 Vue de la Réserve marine de La Réunion | View of the Reunion Marine Reserve

Les liens entre la Réserve naturelle de Saint- Martin et la Réserve marine de La Réunion sont étroits et se renforcent au fur et à mesure des compagnonnages entre les deux structures. Fin janvier 2014, Julien Chalifour, responsable du pôle scientifique à la Réserve de Saint-Martin, était accueilli à La Réunion par Karine Pothin, son homologue de l’Océan Indien. L’objectif était de s’enrichir mutuellement, en échangeant, par exemple, sur les suivis scientifiques et la réalisation des protocoles. Julien Chalifour a eu l’occasion de participer à la gestion de la «crise requins», lors d’une réunion qui regroupait des scientifiques, comme l’Ifremer et l’Université de La Réunion, et des associations. Cette crise secoue La Réunion depuis plusieurs années et sa gestion est délicate. Pourquoi les attaques de requins sont-elles plus nombreuses? Sont-elles liées au rejet des eaux usées et des abattoirs dans la mer? Les bouées de délimitation de la Réserve attirent-elles les poissons qui eux-mêmes attirent les requins? La réponse à cette dernière question est négative. Le 20 avril, les gardes Chris Joe et Steeve Ruillet se sont envolés pour La Réunion où ils ont travaillé pendant deux semaines auprès de leurs collègues réunionnais.

Steeve Ruillet (à gauche) et Christophe Joe (à droite), en compagnie de gardes réunionnais

Le renforcement de l’intégration régionale

Les membres du comité de pilotage | BEST à Bruxelles The members of the Steering Committee for BEST in Brussels
Les membres du comité de pilotage | BEST à Bruxelles The members of the Steering Committee for BEST in Brussels

L’Union européenne sait que l’essentiel de sa biodiversité se trouve dans ses 34 territoires en outre-mer et qu’il est impératif de la préserver. Dans la Caraïbe, 15 territoires européens sont concernés. Ils sont français (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barth, Saint-Martin), néerlandais (Aruba, Bonaire, Curaçao, Saba, Statia, Sint Maarten) et britanniques (Anguilla, Iles Vierges Britanniques, Îles Cayman, Montserrat, Turks et Caicos), et sont tous concernés par le programme BEST, mis en place depuis 2010 par la Commission européenne, à titre expérimental, pour la sauvegarde de leur biodiversité. Les 30 et 31 janvier 2014 à Bruxelles, après avoir présenté la Réserve de Saint-Martin lors du premier comité de pilotage du projet BEST à la commission européenne, Romain Renoux, en charge du pôle coopération régionale, a été désigné pour devenir le coordinateur de la plateforme – «hub» – formée par ces 15 territoires. Cette nomination confirme s’il était nécessaire le rôle de la Réserve de Saint- Martin en tant que «hub» caribéen pour toutes les questions environnementales dans la région.Les 34 territoires européens de l’outre-mer dans le monde The 34 European overseas territories in the world En coopération avec l’IUCN (International Union for Conservation of Nature) et le CAR-SPAW, basé en Guadeloupe, la Réserve naturelle de Saint- Martin avait auparavant répondu à un appel à propositions de la commission européenne visant à définir les critères scientifiques les plus pertinents pour la préservation de la biodiversité ultramarine. Un plan de travail a été défini pour les quatre prochaines années.

La commission outre-mer au sein de RNF
La commission outre-mer au sein de RNF

Nicolas Maslach, directeur de la Réserve, et Franck Roncuzzi, en charge du pôle technique et police de la nature, se sont rendus à Banyuls (Pyrénées orientales) fin avril, afin d’assister au congrès annuel des réserves naturelles de France (RNF), où ils ont rencontré plus de 400 autres participants. Le projet de création de l’Agence de la biodiversité nationale, qui devrait regrouper dans un proche avenir l’ensemble des établissements oeuvrant en faveur de l’environnement, a été présenté à l’auditoire. Nicolas Maslach et Franck Roncuzzi font tous deux partie de la commission outre-mer au sein de RNF et ont échangés en ateliers avec leurs pairs.

Karujet : les mammifères marins surveillés de haut

Du 10 au 13 avril 2014, la Guadeloupe a accueilli plus de soixante jet-skis à l’occasion de la Karujet, course annuelle du championnat du monde, qui s’est déroulée entre le Petit-Cul-de-Sac-Marin, la Pointe-des-Châteaux et les Saintes. Cette manifestation nautique très appréciée d’un nombreux public peut en revanche avoir un impact important sur les mammifères marins, très sensibles au bruit et moins rapides que ces engins motorisés, qui risquent de les percuter. Le danger est particulièrement important pour les baleines à bosses, qui se trouvaient en pleine période de reproduction et de mise bas au moment de la course. Comme nous l’explique Romain Renoux, en charge de la gestion du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, l’un des rôles du sanctuaire est de définir des préconisations afin d’éviter de déranger, voire de harceler, les mammifères marins. Afin de réduire les risques et d’éviter les accidents, la préfète de Guadeloupe a donc obligé l’organisateur de la Karujet à mettre en place un système de surveillance aérienne. Des survols en autogyre ont permis de repérer des baleines à bosses à deux reprises : un individu isolé juste avant le départ de la course et un groupe de trois animaux – femelle, mâle et baleineau – le dernier jour, à la fin des épreuves. Il était prévu de différer les départs en cas de présence de mammifères marins sur le circuit. Compte tenu des risques et des perturbations, l’Agence des aires marines protégées et le CAR-SPAW recommandent que cette étape du championnat du monde de jet-ski se déroule à l’avenir sur une période où les baleines à bosse ne sont pas présentes.

Autogyro
Romain Renoux a participé à bord d’un autogyre à la surveillance aérienne des mammifères marins pendant la Karujet 2014| Romain Renoux went on board an autogyro for an aerial surveillance of marine mammals during Karujet 2014

Du 10 au 13 avril 2014, la Guadeloupe a accueilli plus de soixante jet-skis à l’occasion de la Karujet, course annuelle du championnat du monde, qui s’est déroulée entre le Petit-Cul-de-Sac-Marin, la Pointe-des-Châteaux et les Saintes. Cette manifestation nautique très appréciée d’un nombreux public peut en revanche avoir un impact important sur les mammifères marins, très sensibles au bruit et moins rapides que ces engins motorisés, qui risquent de les percuter. Le danger est particulièrement important pour les baleines à bosses, qui se trouvaient en pleine période de reproduction et de mise bas au moment de la course. Comme nous l’explique Romain Renoux, en charge de la gestion du sanctuaire Agoa à Saint-Martin, l’un des rôles du sanctuaire est de définir des préconisations afin d’éviter de déranger, voire de harceler, les mammifères marins. Afin de réduire les risques et d’éviter les accidents, la préfète de Guadeloupe a donc obligé l’organisateur de la Karujet à mettre en place un système de surveillance aérienne. Des survols en autogyre ont permis de repérer des baleines à bosses à deux reprises : un individu isolé juste avant le départ de la course et un groupe de trois animaux – femelle, mâle et baleineau – le dernier jour, à la fin des épreuves. Il était prévu de différer les départs en cas de présence de mammifères marins sur le circuit. Compte tenu des risques et des perturbations, l’Agence des aires marines protégées et le CAR-SPAW recommandent que cette étape du championnat du monde de jet-ski se déroule à l’avenir sur une période où les baleines à bosse ne sont pas présentes.

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